Annoncé il y a quelques mois comme un jeu free-to-play, Disney Speedstorm est sorti en accès anticipé ce mois d’avril. Les joueurs qui veulent le découvrir dès aujourd’hui devront toutefois passer à la caisse en dépensant au minimum 29,99€ pour le Founder’s pack. L’éditeur Gameloft a amorcé il y a quelques mois un tournant dans sa stratégie en commençant à développer des jeux pour consoles de salon. Après Dreamlight, le studio nous livre Speedstorm. Et comme pour son premier titre – prétendu “free-to-play”, Gameloft utilise la même stratégie en livrant un accès anticipé payant qui permet certes de débloquer certains contenus du titre, mais qui ne débloque pour autant pas tout le contenu du jeu… Avant d’aller plus loin, il convient en effet de le préciser : Speedstorm est un jeu qui adopte un modèle économique de jeu mobile. Même en payant pour le Founder’s pack, vous devrez vous coltiner un système de progression extrêmement frustrant, avec la collecte de matériaux qui vous permettront de débloquer des personnages et de les faire progresser par niveaux. Et là où on lève d’entrée de jeu la carte rouge, c’est dans le fait qu’il est tout à fait possible de finir bloqué dans le mode solo parce que vous n’avez pas encore débloqué un personnage… Sachant que les personnages en question se débloquent soit avec de l’argent réel, soit en récupérant des matériaux dans des lootboxes… Dans la pratique, les acheteurs de Founder’s Pack seront donc bloqué dès le troisième chapitre du jeu (qui en compte six actuellement) – et devront soit prendre leur mal en patience, soit rejouer inlassablement les premières courses… Bref, vous l’aurez compris, un système qui a été pensé pour vous faire dépenser un maximum tout en frustrant durablement les joueurs “traditionnels”. Là où on est en droit de se poser de sérieuses questions, c’est dans le fait que le modèle économique de F2P ne va généralement pas de paire avec un modèle premium – en l’occurrence, les joueurs qui achètent le Founder’s pack n’auront finalement qu’un accès anticipé et quelques éléments débloqués par rapport à ceux qui obtiendront le jeu gratuitement ultérieurement, et ça c’est assez douteux. La conduite arcade est très fun. Autre très gros regret, qu’on a dès la première partie : le jeu ne propose pas de “vrai” mode solo – pas de tournoi ni de championnat comme dans un Mariokart mais une série de “défis” qui vous feront incarner différents personnages et qui vous feront rejouer en boucle les mêmes niveaux. Autant dire qu’après deux heures de jeu, on a l’impression d’en avoir déjà fait le tour… Certains niveaux sont très originaux. Côté gameplay, étonnamment, c’est plutôt efficace. La conduite est nerveuse et en grande partie fondée sur le drift, qui permet de charger une barre de boost, mais aussi l’utilisation de power-ups. C’est fun, explosif et le level-design est assez intéressant pour qu’on s’amuse dessus. En revanche, on remarque très vite que le jeu souffre d’une difficulté très mal dosée. Comprenez par là que Speedstorm semble souffrir du syndrome Mariokart 64 avec des courses qui restent très concentrées. Il est impossible de prendre un tour d’avance sur un adversaire car lorsqu’un d’entre eux explose par exemple, il se téléporte en amont de la course. Au final, on se retrouve souvent avec un podium qui est davantage défini par la chance ou la malchance du joueur que ses performances. Sur le long terme, Speedstorm n’est donc que très peu intéressant. Parfois, vous passerez sur un rail électrique. C’est d’autant plus dommage que dans le fond, le jeu a de nombreuses qualités. Speedstorm est visuellement très joli – malgré son style très réaliste qui contraste avec les productions Disney -, les musiques retravaillées de l’univers Disney sont funs, les circuits sont variés et globalement très réussis, son joli casting, le gameplay fun… Bref, ça aurait pu être un très bon clone de Mariokart. Le modèle économique, la construction du mode solo et la difficulté mal dosée en font toutefois un jeu extrêmement frustrant, et finalement peu recommandable dans sa forme actuelle. Conclusion Beau, fun à jouer et rassemblant un formidable casting, Disney Speedstorm est toutefois un piètre clone de Mariokart. La faute, en grande partie, à son modèle économique inspiré des productions mobiles. Le jeu sera disponible gratuitement à terme. Ceux qui veulent y jouer aujourd’hui devront toutefois au moins débourser 29€ pour le Founder’s pack, qui offre un accès anticipé au titre – ou tout du moins à ses trois premiers chapitres, puisque pour aller plus loin, il faudra débourser davantage… Sachant que le titre ne propose pas de vrai mode solo – mais une simple succession de défis -, et que la progression est très frustrante, difficile de le conseiller en sa forme actuelle. C’est d’autant plus dommage que visuellement, le titre est plutôt réussi et agréable à jouer – si on met de côté sa gestion désastreuse de la difficulté. Bref, un titre qui avait du potentiel mais qui est sacrifié sur l’hôtel public par son modèle économique d’un autre temps…