Plus d’un an après sa sortie sur PS5, Ghostwire Tokyo, l’une des premières exclus du catalogue de la PS5, débarque sur Xbox Series et PC. Ghostwire Tokyo restera dans les annales comme la dernière exclu PlayStation de l’éditeur Bethesda Softworks. Racheté depuis par Microsoft, le studio avait déjà porté sur PC et Xbox Series l’excellent Deathloop. Il enchaine aujourd’hui avec Ghostwire Tokyo, le jeu de Tango Gameworks, qui a récemment fait un tabac avec l’excellent Hi-Fi Rush mais qui s’était fait connaitre auparavant pour son travail sur la saga The Evil Within. Le jeu avait reçu un accueil plutôt chaleureux à sa sortie, malgré quelques petits défauts. Ghostwire Tokyo se présente comme un habile mélange de FPS, de survival-horror et d’infiltration dans la mégalopole japonaise de Tokyo, vidée de sa population. Alors que la ville vient d’être mystérieusement vidée de 99% de sa population suite à une malédiction lancée par Hannya, le joueur se retrouve dans la peau d’Akito, un jeune homme qui a survécu à cette apocalypse après avoir été habité par une force mystique appelée KK lui conférant d’incroyables pouvoirs. Ensemble, l’esprit de KK et Akito vont collaborer pour combattre Hannya, sauver les Esprits des Tokyoïtes et lever le voile sur le mystère qui entoure cette malédiction. L’univers visuel du jeu surprend. Pour secourir sa sœur, Akito bénéficie donc des pouvoirs de KK. D’abord un pouvoir de vent, puis ceux du feu et de l’eau, lui permettront d’affronter les âmes tourmentées des Tokyoïtes venues hanter les rues de la capitale. L’intégralité du titre se joue à la première personne et le gameplay prend la forme d’un FPS. Vous tirez avec vos pouvoirs sur les ennemis et devrez vous en défendre en bloquant les attaques des adversaires. Il est possible de charger l’attaque pour infliger davantage de dégâts. Les sensations de tir sont relativement plaisantes même si l’on regrettera que ce ne soit pas davantage rythmé, voire plus nerveux. Aux trois pouvoirs qui s’offrent à vous, est également disponible un arc enchanté aux flèches surpuissantes et des leurres, vous permettant de paralyser les ennemis, de créer un leurre ou encore de vous cacher. Pour utiliser vos sorts, vous devrez trouver de l’Ether, une sorte d’aura ayant envahi l’ensemble de la ville et certains objets. En détruisant ces objets, vous acquerrez de l’énergie supplémentaire et serez dès lors capable d’attaquer vos ennemis. En les parant au bon moment, en arrachant leur cœur (le moyen de les achever) ou en frappant au corps à corps, vous pourrez également récolter de l’Ether. Les affrontements vous permettront quant à eux de récupérer de l’expérience afin de compléter trois arbres de compétences permettant d’améliorer votre pouvoir, votre arc ou encore vos déplacements. Le jeu se joue comme un FPS. Si les affrontements sont très réussis, on regrettera, comme indiqué plus haut, qu’ils manquent parfois de panache. Est-ce parce qu’il est tout simplement impossible d’esquiver les attaques adverses ? Vous encaisserez très régulièrement des dégâts en raison de cet immobilisme partiel et plutôt frustrant. Au lieu de cela, vous devrez courir pour éviter l’attaque ou tout simplement bloquer, même si l’on perd des dégâts lorsqu’on ne réussit pas la parade parfaite. Il y a également le manque de diversité dans les affrontements que nous regretterons. Comme il s’agit d’un FPS, on se contente de marteler la gâchette pour tirer avec les sorts, et c’est à peu près tout. Pour utiliser un objet jetable, il faut par exemple alterner l’attaque sélectionnée, ce qui ralentit le tout. Clairement, c’est sa vue à la première personne qui fonctionne le moins bien. Ghostwire Tokyo est un FPS lent et relativement mou. Par chance, le titre ne se cantonne pas uniquement à des affrontements puisqu’on retrouve également des séquences d’infiltration et de survie. Ce premier se ressent énormément dans certains combats et passages, où il faut par exemple attaquer un boss par derrière sans qu’il ne nous voit pour en venir à bout, ou encore dans les passages où Akito est séparé de KK et qu’il ne peut utiliser ses sorts pour se battre contre une foule d’ennemis. Des passages très réussis et plaisants, qui permettent de varier le gameplay. Le character design est travaillé. Le côté survival se ressent tout au long de l’aventure, que ce soit au niveau des affrontements que de certains moments. Les ennemis principaux, appelés les Visiteurs, sont la représentation parfaite des critiques de la société japonaise. Semblables à de grands Slender Man, les Visiteurs représentent tantôt les Japonais qui se tuent à la tâche au travail puis errent dans les rues la nuit, tantôt les petites Japonaises désespérées de ramener des bonnes notes à leurs parents. Ces âmes errent dans Tokyo sans réel but et apportent une ambiance très malsaine dans la capitale de l’Empire du Milieu. Tout aussi angoissants, les passages de Vision qu’Akito traverse par moments. Dans des couloirs ou environnements fermés, Akito est parfois pris d’hallucinations visuelles causées par Hannya et ses disciples. Des passages juste sublimes, tant d’un point de vue visuel qu’artistiquement, et notamment aidés par une bande sonore juste incroyable. Tokyo, une ville si fidèlement reproduite dans Ghostwire. C’est bien simple, on a l’impression de s’y balader, grâce notamment à la vue en première personne. Si les graphismes y sont pour beaucoup, la construction de la ville est également capitale. Vous devrez débloquer de nouveaux quartiers grâce aux portails Torii parsemés ici-et-là et recouvrant leur quartier d’un épais et dangereux voile de fumée. Si les habitants en chair et en os ne sont plus présents, ce sont donc les Visiteurs qui peuplent la ville, mais également les esprits des habitants disparus, que vous devrez collecter pour les secourir une fois Hannya battu. Plus de 200.000 esprits sont à collecter, ce qui représente une durée de vie assez importante, compte tenu du fait qu’ils sont présents dans les rues, dans les sous-sol comme le métro, mais également sur les toits des bâtiments, accessibles grâce à des créatures ailées auxquelles on peut s’agripper grâce à … un grappin. Tokyo est donc explorable dans tous ses moindres recoins, et c’est un véritable plaisir. Pour allonger une durée de vie déjà très raisonnable, les développeurs ont pris le soin d’apporter de nombreux collectibles et missions secondaires au sein de la ville. Si certains esprits vous demanderont d’accomplir telle ou telle tâche, des animaux, comme des chiens et des chats, mais également des créatures de la mythologie japonaise requerront votre aide. Même si la ville n’est absolument pas vivante en raison de l’absence de ses habitants, on n’a jamais l’occasion de s’ennuyer avec des quêtes annexes plutôt variées et plaisantes. Outre les quêtes annexes, de très nombreux collectibles seront à récupérer dans les rues de Tokyo. Il y a les esprits donc, mais également des chapelets, des objets mythologiques ou encore des statues à honorer avec une prière. C’est bien simple, la ville est habilement construite et gérée et donne envie d’être découverte en fond et en large. C’est juste dommage qu’il ne soit pas toujours facile de s’y repérer à cause d’une mini-carte mal conçue. La ville de Tokyo brille de mille feux. Techniquement, Ghostwire s’impose comme un titre réussi, sans toutefois vraiment nous mettre une claque. Les effets visuels sont très soignés, notamment lors des sorts, la gestion de la lumière aussi, est excellente. Dans l’ensemble, la ville de Tokyo est très joliment modélisée également. Les cinématiques restent elles aussi impressionnantes, avec une incroyable netteté dans les détails et des textures et effets superbes. Seul petit bémol : les animations faciales, pas toujours très réalistes ni expressives, alors qu’on aurait aimé un véritable travail là-dessus. Enfin, abordons l’une des franches réussites de Ghostwire Tokyo : sa bande sonore. Le doublage japonais est irrésistible et soigné aux petits oignons. Un vrai plaisir pour les oreilles, tant en Japonais qu’en Anglais ou en Français. Si l’on préfèrera évidemment le Japonais pour favoriser l’immersion dans ce Tokyo vide de ses habitants, les doublages Anglais et Français sont tous deux très réussis également. Les mélodies, quant à elles, sont habilement composées et retranscrivent très bien l’ambiance, qu’il s’agisse d’un moment de combat que d’une Vision. Sur Xbox et PC, le jeu a l’avantage d’être intégré au catalogue du Gamepass dès sa sortie. Il intègre également dès sa sortie la dernière mise à jour qui ajoute un paquet de collectibles, de pouvoirs, missions en plus et un nouveau chapitre. Bref, que du bon. Conclusion Un peu plus d’un an après être sorti sur PS5, Ghostwire Tokyo débarque sur Xbox Series et PC. Le jeu de Tango Gameworks a l’atout d’être intégré dès sa sortie au catalogue du Gamepass. Ce qui n’est jamais une mauvaise affaire pour un titre jugé “bon” mais pas forcément fantastique par la presse. Mélange de survival, de jeu en open world et de FPS, ce cocktail explosif venu du Japon propose une expérience unique dans de vastes environnements urbains d’une beauté à couper le souffle. Le joueur est ici plongé dans un Tokyo sans vie, dans lequel déambulent des âmes qu’il faudra affronter à l’aide de sorts, le tout à la première personne. C’est fun, mais atrocement répétitif sur la longueur et côté technique, ce n’est pas parfait, notamment au niveau des animations. Pour autant, passer à côté de ce titre sans l’essayer serait une erreur car si Ghostwire Tokyo n’est pas le jeu de l’année, il n’en reste pas moins un titre plaisant à essayer.