Test – Resident Evil 4 : un remake très réussi

Après un huitième volet très séduisant, la série de survival-horror de Capcom revient avec cette fois un remake du quatrième épisode de la série, sorti à l’époque sur GameCube. 

Depuis quelques années, plus rien ne semble pouvoir arrêter Capcom, qui multiplie les succès avec sa série Resident Evil. L’éditeur nippon a choisi d’alterner les sorties en proposant une année un nouvel épisode et l’année suivante le remake d’un ancien opus. Après Resident Evil 2 et Resident Evil 3, c’est tout naturellement au tour de Resident Evil 4 d’avoir droit à son remake.

L’une des séquences d’ouverture du jeu vous confrontera à une armée d’infectés.

Parmi les épisodes les mieux notés de la série, Resident Evil 4 était également l’un de ceux qui avait le plus besoin d’un remake en bonne et due forme. Et pour cause, puisqu’il s’agit d’un épisode sorti sur une console d’il y a deux générations déjà. A ce titre, on peut aujourd’hui sérieusement se demander si Capcom proposera d’autres remakes après ce Resident Evil 4. De facto, Resident Evil 5 et 6 avaient connu un succès critique plus mesuré et surtout sont sortis sur la précédente génération de consoles. Un remake de ces deux titres a donc moins de sens.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que comme pour Resident Evil 2 et 3, Capcom a réalisé un travail d’exception dans la relecture de cet épisode ô combien emblématique. L’esthétique du jeu a été entièrement retravaillée, certains aspects du gameplay ont été modifiés mais également certains passages du jeu, plus courts ou plus longs. Une chose est certaine : le titre a été joliment modernisé et ce remake est à ce titre une franche réussite.

Resident Evil 4 est plus orienté action qu’horreur.

Pour ceux qui seraient passés à côté de cet épisode, pourtant culte, il est important de recontextualiser l’action. Car contrairement à Resident Evil 1, 2 et 3, l’action ne prend pas place à Racoon City. On incarne ici Leon Kennedy, un personnage bien connu des fans de la franchise, six ans après la destruction de Racoon City. L’ex-officier de police est devenu un agent spécial, envoyé en Espagne en mission spéciale pour retrouver la fille du président, kidnappée. La piste qu’il suit l’amène dans un petit village reculé d’Espagne, loin de toute civilisation. Il se rend très vite compte que les habitants du coin ont été infectés par un virus – qui semble lié d’une façon ou d’une autre à Umbrella Corporation, l’entreprise qui avait créé le dangereux virus, responsable de la destruction de Racoon City. Cette fois, Leon n’affrontera toutefois pas une multinationale mais un mystérieux culte baptisé “Los Illuminados”, bien décidé à l’empêcher de réussir sa mission…

Vous croiserez des personnages atypiques durant l’aventure.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Resident Evil 4 n’a en réalité plus grand chose en commun avec ses prédécesseurs. Tant au niveau de son gameplay, beaucoup plus orienté action, même s’il conserve quelques éléments propres des survival-horror, qu’au niveau de son ambiance (exit la ville sale, place au dépaysement total avec la campagne espagnole), des personnages croisés, de ses boss (autrement plus variés que dans RE 2 et 3) ou que la construction de son univers. Car RE4 faisait un premier pas en direction d’un open-world, avec des niveaux interconnectés dans lesquels les joueurs progressent selon leurs envies. On notera au passage que par rapport à RE 2 et 3, RE4 offre une durée de vie bien supérieure, ne serait ce que pour ses missions secondaires et trésors à trouver. Des à-côtés qui permettent de récupérer des crédits et objets additionnels, pour se faciliter la tâche dans la progression.

RE 4 fait-il toutefois toujours peur? Certainement, mais probablement pas autant que ses prédécesseurs car l’accent est davantage mis sur l’action, les boss sont plus fantastiques qu’effrayants et de façon générale, le jeu se donne un visage plus humain – les zombies de RE4 ressemblant plus à des infectés qu’à des zombies à proprement parler.

Le chapitre d’Ada Wong est supprimé… mais il reviendra sans doute en DLC.

S’il se distingue de ses prédécesseurs, RE 4 conserve toutefois de nombreux éléments qui ont fait le succès de la série. Ses herbes à combiner pour se soigner, ses coffres pour stocker armes et matériel, ses munitions limitées qui vous forcent à fouiller sans cesse l’environnement, ses longs couloirs au bout desquels vous tomberez peut-être nez à nez avec une affreuse créature, et son arsenal relativement varié (couteau et révolver bien sûr, mais également shotgun, fusil de précision, lance-roquettes, mitrailleuse ou grenades).

La force de cet épisode, c’est bien sûr son univers, plus “fantaisiste” qu'”horrifique”. Le jeu a fait couler de l’encre, mais il faut l’avouer, RE4 réserve son lot de passages cultes : le combat contre le monstre du lac, l’attaque du village, l’homme tronçonneuse… Le jeu enchaine les séances cultes à un rythme impressionnant. Alors oui, la difficulté n’est pas toujours très bien dosée. Mais quel pied formidable du début à la fin de l’aventure!

Le gameplay de RE4 a par ailleurs été fortement modernisé avec de nouveaux éléments qui viennent apporter un peu de profondeur. Leon peut désormais ainsi avancer furtivement en s’abaissant, et ainsi surprendre ses ennemis pour les poignarder en silence. Un petit côté infiltration qui n’est vraiment pas déplaisant, même si sous-exploité. Le joueur peut désormais également parer des attaques, ce qui rend le gameplay du jeu beaucoup moins rigide qu’à l’époque. La valise de Léon évolue également. Le joueur peut non seulement agrandir sa taille pour lui permettre d’emmener plus d’objets avec lui, mais également y attacher jusqu’à trois amulettes qui permettent de bénéficier de divers bonus. On peut désormais emmener avec soi jusqu’à huit armes dans sa valise. Mieux, le gameplay du jeu a été revu aussi, puisqu’on peut désormais viser EN se déplaçant. Mine de rien, ça change tout. Les ennemis se déplacent par ailleurs plus vite également, avec à la clé un gameplay plus nerveux que dans l’original.

Les changements ne s’arrêtent pas là puisque certains éléments ont été totalement revus. Si le couteau est toujours présent, son usage est fortement limité car désormais celui-ci s’abime. Plus besoin de l’utiliser pour détruire une caisse d’ailleurs, vous pourrez directement les détruire de quelques coups de pied. Capcom corrige aussi LE plus gros défaut de Resident Evil 4 : Ashley. Celle-ci n’a plus de barre de vie, peut être contrôlée du stick et surtout, est beaucoup moins bête qu’à l’époque. La jeune fille vous accompagnera pendant une partie de l’aventure. Si elle était une énorme gêne dans l’original, les nouveaux mécanismes introduits dans ce remake corrigent le tir et rendent ces séquences de jeu presque plaisantes.

L’atmosphère du jeu a été retravaillée.

Au niveau de sa structure aussi, le jeu a beaucoup évolué. Si le déroulement reste globalement le même, le scénario a été un peu réorganisé, certains passages ont été rallongés, d’autres raccourcis, les combats de boss ont été retravaillés et sont globalement beaucoup plus plaisants, le jeu intègre plus d’exploration aussi, avec plus de bonus à découvrir. Et puis bien sur, l’atmosphère a été retravaillée, avec des décors plus sombres que dans l’original.

S’il ne faudra qu’en 8 et 12h de jeu pour en venir à bout, RE4 offre une solide rejouabilité puisqu’un paquet d’armes et d’objets sont déblocables, que le jeu intègre un mode New Game Plus et un mode Mercenaires. La campagne d’Ada Wong, présente dans l’original, disparaît toutefois. On devine qu’elle reviendra sous la forme d’un DLC payant…

D’un point de vue technique, RE4 fait presqu’un sans faute. Le jeu s’offre un gros update graphique avec des niveaux extrêmement détaillés, une direction artistique superbe et de très jolis effets visuels. Quelques éléments font toujours un peu tâche, comme les cheveux de Leon notamment. Et non, RE4 n’est pas un vrai jeu “new gen”. Le titre est également dispo sur PS4, et à ce titre, en effet, on n’a pas la rétine décrochée. Si vous aviez joué à RE8, vous savez à quoi vous attendre. Côté bande son et optimisation en revanche, c’est le sans faute avec du 60 FPS sur new-gen, et des bruitages d’une qualité surprenante!

Conclusion

Après nous avoir livré des remakes de Resident Evil 2 et 3, Capcom nous livre le remake du quatrième épisode de la série. Changement radical d’atmosphère et de style pour cet épisode qui lorgne davantage du côté du jeu d’action que du survival horror. Il faut l’avouer toutefois, Capcom a réalisé un excellent travail puisqu’il ne s’est pas contenté de moderniser l’esthétique du jeu. Le gameplay et la progression dans le jeu ont été entièrement revus. Généreux en contenu, plus sombre que l’original, beau à couper le souffle et résolument très fun à parcourir de bout en bout, Resident Evil 4 est incontestablement l’un des meilleurs épisodes de la franchise et l’un des meilleurs jeux de cette année 2023. Les nouveautés apportées par ce remake sont nombreuses : séquences d’infiltration, cut-scenes revues, passages inédits, exploration boostée, nouveaux trésors. On est pratiquement face à un nouveau jeu! Inutile de vous le préciser : ce Resident Evil 4 est un incontournable, que vous soyez fan ou non de la série. 

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Resident Evil 4

Gameplay 8.0/10
Contenu 8.5/10
Graphismes 8.0/10
Bande son 8.0/10
Finition 8.5/10
8.2

On aime :

Une jolie mise à jour graphique

Les nombreuses nouveautés côté gameplay

Complètement retravaillé dans son ambiance

Un gameplay solide

Un rythme captivant

On aime moins :

Le chapitre d'Ada Wong n'est plus de la partie

La difficulté pas toujours bien gérée