Test – FIFA 23 : les adieux réussis à un géant de la simulation de foot

Dernier jeu d’EA Sports estampillé FIFA, FIFA 23 s’annonce comme le titre le plus ambitieux que le studio n’ait jamais produit. L’hommage à 30 ans d’histoire vidéoludique est-il à la hauteur des attentes ?

C’est assurément une page importante de l’histoire du jeu de foot arcade que vient de tourner là Electronic Arts. Depuis 1993 et FIFA International Soccer, c’est l’éditeur américain qui détenait les droits exclusifs d’exploitation du nom FIFA et de tous les joueurs dans un jeu vidéo. Au total, ce sont pas moins de 30 jeux officiels et 9 titres estampillés Coupe du Monde et Euro développés par EA Sports qui sont sortis en 30 ans. Seulement voilà, à la suite de discussions très vite rendues caduques entre l’instance du foot mondial et l’éditeur, il a été décidé d’un commun accord de ne pas prolonger l’accord au-delà de 2023.

Il s’agit donc là du dernier jeu édité et développé par Electronic Arts à sortir sous le nom FIFA. L’année prochaine, on aura droit à EA Sports FC et, pour cet “épisode” sorti en ce début d’automne 2022, le studio américain a promis qu’il allait délivrer ce qui serait “le meilleur jeu FIFA de tous les temps”. On ne demande qu’à voir, d’autant que les derniers épisodes n’ont pas été des plus reluisants.

Depuis toujours, l’acquisition de licences a toujours été l’un des points forts de FIFA face à son rival, PES. La très grande majorité des principaux clubs de foot répondent présents à l’appel, si ce n’est certains clubs italiens. Si l’on appréciera le retour remarqué de la Juventus sous licence, le Napoli, la Lazio, l’AS Rome ou encore l’Atalanta Bergame apparaissent sous un nom et un blason génériques. On notera également le retour du mythique stade de la Bombonera en Argentine, même s’il ne suffira pas à compenser l’absence d’un grand nombre de nations importantes du football mondial. 

Les matchs n’ont jamais paru autant réussis.

En effet, il faudra faire sans le Chili, la Colombie, la Grèce, l’Algérie, le Pérou ou encore la Côte d’Ivoire dans FIFA 23. De grosses nations dont certaines, comme le Sénégal, l’Uruguay et le Japon, seront présentes à la prochaine Coupe du Monde qui… arrivera plus tard dans le jeu sous forme de DLC. Autant la Coupe du Monde masculine de 2022 que la féminine de 2023 débarqueront, autant elles auront bien triste mine si certaines grosses nations ne sont pas présentes. 

Revenons enfin du côté des clubs, mais féminins cette fois, puisque l’une des grosses nouveautés de cette édition est l’arrivée des versions féminines de l’OL ou encore de Chelsea. Voulant surfer sur la vague du succès du foot féminin après l’Euro 2022 en Angleterre, EA Sports s’est enfin décidé à introduire les clubs dans son édition 2023. Ne vous attendez toutefois pas à incarner le Real Madrid ou les clubs de la NWSL (ligue nord-américaine féminine), puisque seules les équipes des premières divisions anglaise et française sont introduites. L’occasion de jouer avec Sam Kerr (égérie de cet épisode avec Mbappé), Eugénie Le Sommer ou Janice Cayman.

Avec l’Hypermotion 2, les matchs paraissent plus réalistes que jamais.

Autre grosse nouveauté de cet opus 2023 : la mise à jour du moteur d’animation Hypermotion Technology. Celui-ci permet l’intégration d’un tas de nouveautés intimement liées au rendu réaliste du match, qu’il s’agisse des animations, des dribles ou encore des accélérations des joueurs. C’est bien simple, jamais un jeu FIFA n’a pas aussi réaliste, et le travail effectué par EA grâce à cette IA est impressionnant. L’intégration de cette nouvelle technologie offre également la possibilité, comme dans la vraie vie, de voir apparaître tout un tas de données en RA sur les coups de pieds arrêtés ou sur les tirs. Cela ajoute beaucoup de réalisme, notamment lors de ces coups de pieds arrêtés totalement revus.

Rappelez-vous dans les anciens FIFA, lorsque pour tirer un corner ou un coup franc, vous deviez ajuster la barre de tir et jauger correctement votre puissance de tir. Ce système est enfin de retour, avec la possibilité de donner de l’effet à sa balle, pour la brosser ou faire un tir du bout du pied. Le tout est très réussi, même si l’on regrettera qu’il permette bien trop facilement de réussir son coup franc. La balle est bien trop souvent envoyée au fond des filets, ce qui met malheureusement à mal l’équilibrage du titre. Sur penalty, la cible à déplacer laisse place à un système de timing. Un cercle rouge indique malheureusement un penalty qui a peu de chances d’être réussi, tandis qu’un cercle vert sera plus profitable. Reste à ajuster la puissance de tir et sa position, et on obtient un mélange bien plus instinctif qu’à l’époque.

Du côté du gameplay donc, on ne pourra cacher notre excitation sur ce qui semble être le titre de la franchise le plus abouti. Les matchs sont diablement vivants et criants de réalisme, les dribles et accélérations des joueurs ne sont ni trop lourds, ni exagérés, et les sensations de tir sont tout simplement au poil.

Les coups de pieds arrêtés reviennent à ce qui se faisait il y a une dizaine d’années.

Pour rythmer les matchs, EA Sports a décidé de rompre une collaboration qui durait depuis 2007 avec le commentateur Hervé Mathoux. Place à un nouveau duo, l’autoproclamée “Team Dada”, composée des commentateurs de BeIN Sports Benjamin Da Silva et Omar da Fonseca. Ce sont ainsi entre 800.000 et un million de nouveaux mots qui ont été enregistrés par les deux Français, ce qui révolutionne complètement le feeling en match. Un choix de commentateurs qui divisera à coup sûr, tant le duo est assez particulier. Si Da Silva est plutôt sobre et assez appréciable, son consultant argentin da Fonseca est plus dithyrambique et dans l’excès, ce qui peut être éreintant avec le temps.

Pour ce qui est des différents modes de jeu, EA Sports a visiblement concentré tous ses efforts sur le mode Carrière. Énormément apprécié des joueurs, il bénéficie d’importantes nouveautés tant dans la partie entraîneur que joueur. Dans le premier, il est désormais possible d’incarner un vrai entraîneur, qu’il s’agisse d’Ancelotti, de Guardiola ou encore de Xavi. Tous n’ont pas été modélisés, mais ceux qui le sont le sont plutôt fidèlement. Même Ted Lasso et l’AFC Richmond ont été intégrés à FIFA 23 ! Notons d’ailleurs que l’interface a été intégralement revue, que les négociations de transfert sont accentuées avec une jauge de tension et qu’un conseiller vous indique comment vous auriez pu mieux gérer telle ou telle partie d’un transfert. La simulation des matchs a également été retravaillée, avec la possibilité de ne jouer que les phases offensives ou les moments cruciaux d’un match. L’occasion de passer rapidement un match tout en ayant la mainmise sur celui-ci. La partie joueur est aussi plus prenante, nous permettant à présent de contrôler les à-côtés du terrain, comme l’achat d’une voiture ou l’investissement dans certains domaines, nous rapportant de l’argent ou des points de personnalité.

Le mode Carrière bénéficie d’importantes nouveautés, dont la possibilité d’incarner un vrai manager.

FUT intègre pour sa part quelques petites nouveautés qui ne devraient pas révolutionner pas le gameplay. L’une des plus controversées sera la modification du système de collectif, qui doit permettre de “faciliter la création de l’équipe de rêve”. De beaux mots sur le papier, mais plus confus manette en main. Au lieu de devoir aligner les joueurs côte à côte pour améliorer le collectif, il suffit que des joueurs d’un même pays, d’une même ligue ou d’un même club soit dans la même équipe pour avoir un bon collectif. C’est difficile à prendre en main et on regrette déjà l’ancien système. Autre nouveauté : l’introduction des Moments et des étoiles. Un mode solo qui vous permet d’obtenir une monnaie pour acheter des packs. Vous replongez dans un scénario (le premier proposé concerne Mbappé) et devez remplir certaines conditions contre l’IA pour obtenir des étoiles. C’est sympa, divertissant et ça apporte un peu de rejouabilité.

Visuellement, on sent que la franchise bénéfice de l’Hypermotion 2, mais pas que. Les pelouses sont bien plus réalistes, tout comme le mouvement des filets des buts, et le public réagit davantage aux événements sur le terrain, avec notamment des “olas” ou des réactions plus importantes. La modélisation des joueurs est pour sa part franchement impressionnante.

Notons enfin l’arrivée tant attendue du support cross-platform dans la majorité des modes de jeu (FUT, matchs amicaux en ligne, Saisons en ligne…) et pour toutes les plateformes d’une même génération.

Conclusion

Dernier baroud d’honneur pour EA Sports avec sa franchise FIFA, avant le passage à une nouvelle ère donc. Les développeurs ont voulu mettre le paquet pour ravir les fans, et on sent que la licence va dans la bonne direction pour les futurs EA Sports FC. Les matchs n’ont jamais parus aussi réalistes, graphiquement d’une part, avec de jolies améliorations visuelles sur les joueurs et dans les stades, mais également d’un point de vue de l’immersion, avec l’Hypermotion 2, qui améliore les animations et la physique de la balle. Le contenu reste très généreux, les clubs féminins faisant d’ailleurs leur arrivée, mais on regrettera que certaines nations et clubs pointent toujours aux abonnés absents. En revanche, le mode Carrière reste assurément la valeur sûre du titre, avec tant des nouveautés du côté de l’entraîneur que du joueur. FUT est aussi amélioré, mais les nouveautés sont plus brouillonnes qu’autre chose. Enfin, les joueurs francophones ont affaire à un nouveau duo de commentateurs, da Fonseca et Da Silva, qui devrait très certainement diviser la communauté. Il est certain qu’avec FIFA 23, EA Sports va dans la bonne direction. Dommage qu’il s’agisse du dernier jeu “officiel”…

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FIFA 23

Gameplay 8.0/10
Contenu 7.5/10
Graphismes 7.5/10
Bande son 7.0/10
Finition 7.0/10
7.4

On aime :

Un contenu plutôt généreux

Plutôt joli

Un mode carrière plus complet que jamais

Une physique ultra réaliste

Un gameplay au poil

On aime moins :

Un nouveau duo de commentateurs qui divisera

Des nations importantes qui pointent aux abonnés absents

Seulement deux championnats de foot féminin

Des nouveautés incompréhensibles dans FUT