Les représentants de l’industrie de l’aviation demandent l’arrêt du déploiement du nouveau service sans fil 5G autour de nombreux aéroports. Fin décembre, les principaux transporteurs aériens américains alertaient face aux potentielles conséquences des nouvelles fréquences de la 5G. Selon les compagnies aériennes américaines, celles-ci pourraient entraîner l’annulation d’environ 4 % des vols quotidiens. Elles demandent donc le retardement du déploiement de la 5G. Le lundi 3 janvier, les représentants de l’industrie, qui menaçaient de poursuivre en justice AT&T et Verizon, ont obtenu une entente de principe. Prévu au début du mois, le déploiement des nouvelles fréquences 5G est reporté au 19 janvier. La 5G, un danger pour l’aviation ? AT&T et Verizon prévoient de déployer de nouvelles fréquences 5G dans la « bande C » le 5 janvier prochain. Pour cela, ils comptent utiliser des fréquences approuvées par la Commission fédérale des communications en 2020. La bande C correspond aux services satellite fixes (FSS). Elle représente la partie du spectre électromagnétique définie par les fréquences de 3,4 à 4,2 GHz en réception et de 5,725 et 7,075 GHz en émission. Dans ce même contexte, les représentants de l’industrie de l’aviation et le régulateur américain de l’aviation (FAA) ont réagi. Ils se disent inquiets quant aux interférences potentielles du spectre sans fil 5G avec les composants électroniques sensibles des avions. Le groupe industriel Airlines for America a, lui, lancé une pétition visant à obtenir un nouveau délai de déploiement. 1/2 million de vols potentiellement perturbés Concrètement, la FAA considère que les stations de base cellulaires générant les signaux 5G près des aéroports pourraient nuire aux radioaltimètres utilisés par les pilotes. En effet, les radioaltimètres jouent un rôle essentiel pour permettre le pilotage en toute sécurité des avions. Ils permettent de calculer l’altitude, une information essentielle pour les pilotes, notamment en cas de visibilité réduite. Ainsi, selon la FAA, la 5G risque de perturber jusqu’à 500 000 vols par an à cause des interférences. En cas de mauvaises conditions météorologiques, les vols à destination d’aéroports situés non loin de tours de téléphonie mobile 5G seront annulés ou détournés. À savoir que la 5G opère dans la fréquence des 3,5 GHz. Les radioaltimètres, eux, fonctionnent dans des fréquences allant de 4,2 à 4,4 GHz. L’industrie du “sans fil” contre-attaque “Les propos alarmistes de l’industrie de l’aviation reposent sur des informations totalement discréditées et des déformations délibérées des faits“, a déclaré Nick Ludlum, du groupe CTIA spécialisé dans l’industrie du sans fil. Face aux craintes, les représentants de l’industrie de la téléphonie mobile assurent que la technologie ne pose aucun danger. La CTIA argumente que la bande C (5G) est déjà déployée dans près de quarante pays du monde. Selon le groupe, elle fonctionnerait en toute sécurité et sans causer d’interférences nuisibles aux opérations aériennes. En conclusion, le groupe a déclaré que la FCC avait “examiné et rejeté ces revendications il y a près de deux ans après un examen exhaustif” et que l’industrie allait maintenir le lancement du service 5G le 5 janvier. Déjà en novembre, AT&T et Verizon avait demandé à retarder d’un mois le lancement commercial du service sans fil en bande C. Soit, jusqu’au 5 janvier.