Test – Samurai Warriors 5 : un reboot séduisant

Après un Dynasty Warriors 9 relativement décevant, malgré une formule entièrement repensée, Omega Force nous revient avec un Samurai Warriors 5 qui change cette fois de style graphique, en épousant un look beaucoup plus animé. Un choix payant? 

Koei continue à règne en maître sur le marché des musô. Après s’être longtemps concentré sur ses séries Dynasty Warriors et Samurai Warriors, l’éditeur a multiplié les coopérations et travaillé sur de nombreux spin-off tels que le très sympathique Hyrule Warriors sur Switch ou Dragon Quest Heroes sur PlayStation 4. Avec Samurai Warriors 5, Omega Force signe donc un retour aux sources, potentiellement salvateur pour l’une de ses séries les plus cultes.

Changement radical de style graphique pour Samurai Warriors 5.

Car ils étaient nombreux à attendre cet épisode après la débâcle Dynasty Warriors 9, un épisode qui s’était présenté presque comme un reboot complet de la franchise, et qui avait maladroitement misé sur un monde ouvert pour tenter de se rafraîchir. Samurai Warriors 5 revient à une formule plus conventionnelle avec un découpage en chapitres et des zones de jeu réduites à des champs de bataille. Samurai Warriors 5 se démarque toutefois de ses ancêtres au niveau de son style graphique, avec un style “animé” qui lui va à ravir. Et c’est sans doute là la plus belle réussite de cet épisode qui offre un joli lifting à la série. Le cel-shading va à ravir à Samurai Warriors. Esthétiquement toutefois, on ne va pas vous mentir, c’est loin d’être une claque. le titre n’est d’ailleurs actuellement pas optimisé pour les consoles next-gen. Les décors restent désespérément vides et les modélisations des forteresses, arbres et éléments qui composent le champ de bataille n’impressionnent pas. Seuls les effets visuels et les modélisations des personnages sont réussies. Si le changement de style graphique apporte un petit coup de fraicheur à la série, on est malheureusement très loin de la claque graphique qu’on attendait. Il va falloir s’y résilier, il faudra attendre le premier épisode “next-gen” de la série pour voir une véritable évolution.

Les effets visuels en mettent plein les yeux.

Côté mécanismes de jeu, les fans seront sans doute ravis d’apprendre que Samurai Warriors 5 s’inscrit dans la continuité des anciens épisodes. Le traumatisme de Dynasty Warriors 9 semble avoir conduit le studio à revenir à une formule plus classique. On notera toutefois un changement majeur au niveau de la présentation avec des cinématiques plus nombreuses, beaucoup mieux réalisées et globalement un gros travail réalisé au niveau de la narration. La formule, en revanche, reste scrupuleusement la même.

Comme ses ancêtres, Samurai Warriors 5 nous propose de revivre les grandes batailles du Japon féodal dans la peau de 27 guerriers légendaires. Chacun dispose de sa propre arme de prédilection et de ses propres pouvoirs. Le scénario principal du jeu nous amènera ainsi à essayer un peu tous ces personnages à travers des missions aux objectifs malheureusement peu variés.

Il ne sera pas rare d’affronter plusieurs centaines d’ennemis simultanément.

Car si Omega Force est parvenu un peu de profondeur à son jeu en y ajoutant des éléments empruntés aux jeux de rôle, comme un système d’évolution des personnages, d’amélioration des armes et de butin, la structure des niveaux reste la même que sur les premiers volets de la franchise. On progresse sur un champ de bataille labyrinthique en éliminant en priorité les commandants ennemis. A chaque objectif accompli, une porte s’ouvre, et le joueur peut finalement accéder à sa cible principale qu’il devra éliminer. Le level-design a très mal vieilli. Les péons ennemis ne représentent toujours aucun danger, même dans les modes de difficulté les plus élevés, et ne sont au final que de la chaire à canon. Le titre n’est pas non plus très stratégique. Pour remporter la victoire, il suffira le plus souvent d’éliminer les cibles qu’on nous indique et de venir protéger une position affaiblie entre deux affrontements de masse, pour éviter que le moral des troupes ne baissent. La structure du jeu a beaucoup vieilli et si Samurai Warriors 5 reste un musô très fun à prendre en main, on a tout de même furieusement l’impression de rejouer encore et toujours au même jeu, 15 ans plus tard…

Côté gameplay, le studio a toutefois sensiblement modernisé la formule en ajoutant des boutons de raccourcis pour les compétences (désormais sélectionnables). Il est également possible de lancer des attaques spéciales combinées avec son partenaire de jeu – si vous jouez en coop. Globalement, le titre manque toutefois de profondeur. La plupart des ennemis sont de la chaire à canon. Quelques boss sont inversément des sacs à PV sur lesquels il faudra vider toutes ses attaques spéciales pour espérer les mettre K.O. La difficulté est toujours aussi maladroitement gérée dans Samurai Warriors qu’il y a 10 ans. L’IA des alliés tout comme des ennemis ne semble d’ailleurs ne pas avoir beaucoup évolué. La plupart des troupes restent statiques durant les affrontements, et ne commencera à se déplacer qu’une fois que vous approcherez d’eux. Certes, la sensation de participer à des combats de grande ampleur est bien là, et le gameplay du jeu reste fun, mais la formule n’a pas évolué en 15 ans.

Les décors restent, malheureusement, toujours aussi vides.

Malgré son manque de diversité dans ses missions, Samurai Warriors 5 parvient à nous tenir scotché au pad grâce à son scénario plaisant à suivre, sa campagne solo plutôt longue (comptez entre 12 et 20h, selon la difficulté), son mode coopératif très fun et ses quelques petits à-côtés (la forge, qui permet d’améliorer ses armes, la Citadelle, qui permet d’améliorer sa monture et son équipement, et les nombreux bonus à déverrouiller). Samurai Warriors 5 remplit son contrat sans toutefois briller. On était en effet clairement en droit d’en attendre plus de cet épisode, certes convaincant, mais qui ne parvient pas vraiment à réinventer la formule ni n’apporte énormément de grosses nouveautés. En 15 ans, l’IA du jeu n’a pratiquement pas évolué. Sa structure et son level-design non plus. La série est sur la bonne voie, mais il y a encore beaucoup de travail pour la moderniser.

Conclusion

Avec Samurai Warriors 5, Omega Force offre un joli lifting graphique à sa série de jeux de musô. Le studio nippon a opté pour le cel-shading. Un changement de style qui colle parfaitement à l’univers de Samurai Warriors. Il ne faut toutefois pas s’attendre à une claque graphique car globalement, les décors du jeu restent très vides. Après la débâcle Dynasty Warriors 9, Omega Force ne semble pas non plus prendre de gros risques. Il revient à une formule classique avec cet épisode, dans lequel le joueur incarnera un guerrier légendaire à travers une série de batailles clés dans le Japon féodal. (Pratiquement) seul contre tous, il devra multiplier les combos pour se débarrasser de ses ennemis. Le gameplay est toujours aussi fun – et même agrémenté de quelques petites nuances avec l’ajout de compétences spéciales -, les combos pleuvent et en coop, Samurai Warriors 5 est un vrai défouloir, mais le level-design labyrinthique du jeu, l’IA catastrophique des ennemis et ses mécanismes très répétitifs en font un titre dont se lasse très vite si l’on est pas un fan absolu de la franchise. On notera toutefois un bel effort sur la narration, avec de jolies cinématiques et des dialogues retravaillés qui apportent un peu de consistance à la campagne. L’évolution reste toutefois beaucoup trop timide par rapport aux anciens épisodes de la franchise… 

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Samurai Warriors 5

Gameplay 6.0/10
Contenu 7.0/10
Graphismes 6.5/10
Bande son 6.0/10
Finition 6.0/10
6.3

On aime :

Le nouveau style graphique, très plaisant

Un gros effort sur la narration

Un gameplay toujours aussi fun

On aime moins :

L'IA d'un autre temps

Des mécanismes de jeu beaucoup trop répétitifs

Un level-design d'il y a 15 ans

La série évolue toujours aussi peu...