Test – Catherine Full Body : Atlus revisite son triangle amoureux

Sorti en 2011 sur PC et consoles, Catherine était parvenu à s’imposer comme l’un des jeux les plus originaux de sa génération. Le titre d’Atlus fait aujourd’hui son grand retour dans une réédition généreuse en contenus totalement inédits.

Rappelez-vous, en 2011, Atlus sortait un titre très particulier qui mélangeait animation, puzzle game et horreur. Catherine remportera un succès immédiat sur consoles comme sur PC. 8 ans plus tard, l’éditeur nous propose non pas une suite directe du jeu mais une réédition de ce désormais classique, largement enrichie en contenu.

Etrangement, le jeu débarque exclusivement sur PS4. S’il est toujours disponible sur les autres plates-formes, les propriétaires de Xbox One et de PC n’ont donc pas accès au contenu supplémentaire.

Rin est un tout nouveau personnage, créé spécialement pour cette réédition du jeu.

Pour cette réédition, Atlus ne s’est pas contenté d’un simple remaster. L’éditeur a entièrement revu sa copie, ajoutant un nouveau personnage, des dizaines de nouvelles séquences animées qui viennent enrichir la narration, 250 nouvelles énigmes, un mode autoplay pour ne plus rester bloqué dans l’aventure, et allant même jusqu’à revoir les graphismes du jeu. On peut donc presque parler d’un remake complet.

Totalement atypique, le jeu d’Atlus se présente comme une sorte de puzzle-game totalement déjanté, entrecoupé de séquences animées qui font progresser l’intrigue. Le joueur y incarne Vincent, un trentenaire qui a peur de s’engager dans une relation trop sérieuse avec sa copine de longue date, la charmante Katherine, avec qui il est depuis 5 ans. Celle-ci le pousse depuis plusieurs jours à lui faire sa demande en mariage mais Vincent hésite. Après une soirée trop arrosée, il se réveille un beau matin aux côtés d’une autre ravissante jeune femme, baptisée Catherine, plus drôle et plus attirante que sa copine, mais qui semble cacher un terrible secret.

Riche en rebondissements, le scénario de Catherine était parvenu à séduire de nombreux joueurs grâce à l’énorme travail narratif des développeurs, qui étaient parvenus à insuffler une véritable personnalité à chaque personnage du jeu et osaient – pour la première fois dans un jeu vidéo – plonger dans l’intimité d’un couple. A l’équation vient aujourd’hui s’ajouter une troisième jeune femme, la non moins charmante Rin, une jeune femme amnésique, douce et sereine, qui est également l’exact opposé e Katherine, nerveuse et impulsive.

Catherine entre dans la vie de Vincent, remettant en question son couple.

Très travaillé, le scénario de Catherine est une franche réussite. D’autant plus que celui-ci est enrichi par les nombreux dialogues entre Vincent et ses amis au bar du coin, que vous fréquenterez entre deux missions. Durant ces séquences de jeu, on en apprend davantage sur la psychologie du héros, ses motivations et surtout ses hésitations. Vincent apparaît comme un personnage très humain, qui doute, se trompe et présente ses excuses.

L’ajout d’un nouveau personnage à l’équation est une excellente idée en soi, puisque Rin ajoute une réelle profondeur au scénario et surtout nous délivre de la vision très binaire de la femme : avec d’un côté la copine agaçante et trop sérieuse, qui a perdu l’attention de son compagnon, et de l’autre la jeune femme séduisante, libre et épanouie, qui représente un objet de désir pour Vincent.

Au bar local, Vincent discute de ses sentiments avec ses amis proches.

Soyons d’ailleurs totalement franc avec vous, les séquences animées se rapprochent en réalité davantage d’un véritable film d’animation que d’un visual-novel tant le résultat est impressionnant. Le jeu est toutefois loin de se cantonner à un aspect purement narratif puisqu’il dispose également des séquences plus ludiques.

Durant la nuit, Vincent sombre dans un monde cauchemardesque. Vêtu d’un simple slip, il doit grimper les étages d’une tour en un temps limité. Pour ce faire, il devra déplacer des blocs sur lesquels grimper, et se frayer un chemin jusqu’en haut. L’erreur n’est permise qu’avec certains power-ups. Simple au début, le concept gagne toutefois rapidement en difficulté avec l’ajout de concurrents, de multiples pièges et de nouveaux éléments qui viennent complexifier le gameplay. Catherine, c’est une sorte de mélange totalement improbable entre un Tetris-like et un Survival-horror. Terriblement stressant, le jeu se révèle également très addictif, même si la formule ne se renouvèlera que très peu durant l’aventure.

Le contenu du jeu a presque doublé puisqu’on retrouve dans cette édition Full Body un total de 500 énigmes. Le mode Arrange permet également de réexplorer des niveaux déjà parcourus, qui seront entièrement repensés pour forcer le joueur à imaginer un tout nouveau parcours pour atteindre le sommet de la tour.

Pour faciliter la progression des joueurs qui seraient restés bloqués dans le jeu, Atlus a ajouté un mode autoplay qui permettra de passer les niveaux les plus difficules.

250 énigmes ont été ajoutées au jeu de base.

Du côté des graphismes, Atlus a effectué quelques jolies retouches. L’aliasing a complètement disparu du jeu et les personnages apparaissent de façon plus nette à l’écran. Dans le même ordre d’idée, le studio a entièrement revu l’éclairage du jeu, ajoutant de multiples sources lumineuses pour rendre Catherine moins sombre et moins glauque. Pour autant, on ne peut pas vraiment parler d’un remake puisque le lifting reste très léger.

Au final, cette réédition apporte donc quantité de nouveautés qui permettront aux nouveaux joueurs d’explorer un jeu plus riche de façon plus accessible et aux fans de découvrir un nouvel angle narratif. Sans surprise, nous vous conseillerons de vous diriger de préférence vers l’édition collector plutôt que la version digitale du jeu, qui justifie plus difficilement son prix.

Conclusion

Généreuse en contenu, cette réédition de Catherine permettra aux fans du jeu original d’explorer de nouveaux niveaux tout en découvrant les relations qu’entretient Vincent avec un tout nouveau personnage. L’aventure narrative nous propose d’explorer les relations très particulières entre Vincent, un trentenaire endurci qui s’est lassé de sa compagne après 5 années de relation et hésite à l’épouser, qui voit sa vie bouleversée après une soirée trop arrosée. Unique en son genre, le jeu d’Atlus propose une expérience de jeu très particulière, avec des séquences animées dignes d’un film d’animation nippon et des séquences plus ludiques basées sur la résolution d’énigmes à travers un parcours vertical qui garantit une bonne dose de stress. Nerveux, effrayant, touchant et terriblement efficace, Catherine reste un monument du jeu vidéo, qui est brillamment remis au goût du jour dans cette réédition. On notera au passage que les joueurs qui étaient restés bloqués dans le jeu d’origine pourront enfin découvrir la fin de l’histoire grâce au mode autoplay. Riche en contenu, l’édition Full Body n’apporte toutefois qu’une retouche mineure à l’esthétique du jeu, qui n’a que très peu évolué depuis la sortie du titre sur PS3 et Xbox 360… 

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Catherine Full Body

Gameplay 7.0/10
Contenu 7.5/10
Graphismes 7.0/10
Bande son 7.5/10
Finition 7.5/10
7.3

On aime :

Un scénario riche, supporté par de nombreuses séquences animées

Un gameplay nerveux et terriblement stressant

Le mode autoplay, qui permet enfin de se dépêtrer d'un niveau

De nombreux ajouts au niveau du contenu

L'édition collector, généreuse en contenus

On aime moins :

Graphiquement, les retouches restent légères

Un côté forcément très répétitif

Un nouveau personnage qui manque de personnalité et de charisme