Test – The Division 2 : la bonne surprise du mois

Après un premier volet séduisant, The Division, le shooter post-apocalyptique coopératif d’Ubisoft, revient à la charge avec un second épisode qui – à défaut de réinventer la roue – joue brillamment la carte de la  surenchère. Explications. 

3 courtes années. C’est le temps que les fans de The Division auront dû attendre pour découvrir la suite du premier volet. Une très courte période qui témoigne d’entrée de jeu du défi posé à Massive Entertainment, qui n’a bien entendu pas eu le temps de revoir intégralement sa copie et nous livre un titre parfaitement dans la continuité du premier volet. 

A ce titre, n’espérez pas être dérouté par The Division 2, qui reprend le gameplay caractéristique du premier volet, son univers et n’innove finalement que très peu. C’est tout juste si les développeurs ont pris la peine de nous faire découvrir une autre ville – celle de Washington D.C. – située à moins de 3 heures de route de New-York City. Un choix audacieux de la part du studio, qui s’exposait d’entrée de jeu à de nombreuses critiques. Dans la pratique toutefois, si on regrettera que le studio n’ait pas fait preuve de plus d’ambition, et ne nous propose pas un setting radicalement différent, force est de constater que le contrat est parfaitement rempli. 

Comme son ancêtre, The Division 2 souffre pourtant d’un scénario ultra-patriotique dans la veine de la plupart des autres productions Tom Clancy. Son univers post-apocalyptique le démarque des Rainbow Six et autres Ghost Recon, mais suivre la trame principale n’aura pas beaucoup d’intérêt. On regrettera d’ailleurs d’entrée de jeu qu’Ubisoft poursuive sa stratégie qui consiste à concentrer tous ses efforts sur une expérience open-world ultra-personnalisée avec un système de création de personnage pointu, aux dépens d’une narration plus efficace. Car oui, le personnage central de l’histoire aurait gagné à être plus travaillé. Les personnages secondaires aussi d’ailleurs. De façon générale, si les cut-scenes sont plutôt réussies, on aura tendance à les zapper assez rapidement pour entrer dans le cœur de l’action. 

Plongé au cœur de l’action dès les premières minutes de jeu, le joueur prendra rapidement ses marques, qu’il ait déjà joué à The Division ou non. The Division 2 est un titre qui reste très accessible et procure une bonne dose de fun dès la première partie. 

L’aventure se déroule ici en open-world. Il sera question de réaliser de petites missions seul ou en coop’, avec un groupe d’amis, aux quatre coins de la ville. Tout le gameplay du jeu repose sur la nervosité des affrontements. De façon générale, The Division 2 se rapproche toutefois davantage d’un Gears of War que d’un Anthem de part son orientation et son système de couverture, calqué sur celui du jeu d’Epic. On se planque, on arrose joyeusement ses ennemis, on soigne un coéquipier au sol, on progresse, on envoie un drone en reconnaissance, on loote, et on recommence ainsi de suite jusqu’à la fin du jeu. Malgré sa relative répétitivité, le titre d’Ubisoft parvient à nous tenir scotché au pad grâce – en grande partie – à son excellent level-design. Les situations sont variées, les missions également, et bien que l’aventure ne se déroule qu’en un seul et unique lieu, The Division 2 parvient à nous surprendre avec une diversité impressionnante de panoramas. 

Si le titre d’Ubisoft reste très accessible, il n’en propose pas moins une expérience de jeu très riche, seul comme en coopération. Le titre lorgne allègrement du côté des RPG, avec un système de points d’expérience qui permettra de déverrouiller certains aptitudes – comme par exemple augmenter la taille de son inventaire. Comme les autres shooters coop’, The Division 2 mise beaucoup sur le loot. Chaque gunfight conduira à une séquence de loot intensive, pour récupérer munitions, armes et casques. 

The Division 2 se démarque des autres shooters par deux de ses caractéristiques. Son univers post-apo (pas trop lointain) qui lui donne une identité graphique véritablement unique, et son vaste arsenal de gadgets. Les drones font ici partie intégrante de l’expérience et il ne sera pas rare de voir ses ennemis les utiliser également pour vous faire sortir de votre trou. Globalement, l’IA de vos opposants s’en sort également plutôt bien, sans jamais briller. 

Si le titre est relativement répétitif,  Ubisoft est parvenu à améliorer la recette en diversifiant davantage les objectifs et les environnements. Progresser dans l’aventure est beaucoup plus excitant que dans le premier volet, grâce au facteur découverte. Il est toutefois regrettable que la surprise ne soit pas au rendez-vous, tant au niveau du gameplay que des features du jeu. Massive Entertainment s’est en effet contenté d’un copié-collé pur et dur du premier volet. La prise en main est pratiquement identique, le principe n’a pas évolué et le joueur retrouve exactement les mêmes sensations que dans le premier volet. Les dark zones – ces zones de non-droit dans lesquelles les joueurs pourront découvrir des zones de loot exceptionnelles mais s’exposeront aux attaques d’autres joueurs – sont elles aussi toujours de la partie, et ajoutent un peu de piquant à l’aventure. Néanmoins, le PvP fonctionne toujours aussi mal. On regrettera d’ailleurs que celui-ci ne soit pas plus développé que dans les modes Domination et Escarmouche…

Pour autant, le contenu du jeu n’en reste pas moins très solide puisqu’il faudra environ 30 heures de jeu pour voir le bout de l’aventure. A l’issue de l’aventure, le joueur pourra découvrir un end-game très généreux également, avec l’ajout d’une faction qui viendra jouer les trouble-fêtes et transformera sensiblement l’expérience de jeu – avec un niveau de difficulté relevé de plusieurs crans.

Pour le reste, Ubisoft réussit brillamment son pari en nous livrant un titre visuellement très réussi – qui n’est certes pas une claque graphique mais se révèle très soigné dans sa réalisation, avec des décors superbes et un souci du détail impressionnant. Du côté sonore, même constat : les musiques sont efficaces, les doublages aussi, et pour peu on se croirait presque dans une superproduction hollywoodienne.

Conclusion

Parmi les titres les plus attendus de ce mois de mars, The Division 2 ne déçoit pas et se positionne même comme l’un de meilleurs shooters coopératifs en ligne du moment. Parfaitement huilé, le gameplay est d’une efficacité redoutable. Le titre a gagné en maturité. Le titre d’Ubisoft propose une expérience de jeu véritablement unique, avec des affrontements nerveux contre des ennemis qui ont du répondant. Si The Division 2 souffre comme de nombreuses suites d’un manque d’innovation, les développeurs de Massive Entertainment sont parvenus à  améliorer leur recette et livrent un titre à la fois riche en contenu et parfaitement équilibré qui saura séduire les amateurs de TPS malgré l’absence de véritable nouveauté. S’il n’est probablement pas le jeu de l’année, The Division 2 est assurément une belle réussite et une suite parfaitement maîtrisée. 

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The Division 2

Gameplay 8.5/10
Contenu 8.0/10
Graphismes 8.5/10
Bande son 8.0/10
Finition 8.0/10
8.2

On aime :

Des gunfights toujours aussi nerveux

D'une efficacité redoutable en coop

Un contenu plutôt riche

Une réalisation solide

Des décors assez variés

On aime moins :

Un scénario pas très intéressant

Le syndrome The Division 1.5

Quelques petits bugs