Des pièges, de la traque et de la neige, voilà qui résume parfaitement ce nouveau jeu de battle royale venu du Canada, qui se démarque avec des idées novatrices. Lancé en accès anticipé depuis le mois de mars, le jeu de Scavengers Studio a depuis changé de modèle et passe au free-to-play. Les joueurs ayant déboursé les 14.99€ pour l’accès anticipé recevront un pack de skins et des objets légendaires. Si le studio montréalais a dû changer son fusil d’épaule pour faire face à la sévère concurrence des battle royale, le titre n’est cependant pas dénoué de qualités. Le jeu se déroule dans un futur à l’ambiance post-apocalyptique, une ère glaciaire est sur le point de frapper et les autorités mettent en place le projet Darwin. Entre expérience scientifique et divertissement télévisuel, les candidats devront survivre dans le grand froid et lutter contre les autres candidats pour s’assurer la victoire. Un battle royale donc, mais avec des petites différences qui rafraichissent le concept. Premièrement, à l’heure où les ténors du genre proposent des batailles avec plusieurs dizaines de joueurs présents dans l’arène, Darwin Project prend le parti de limiter les candidats à 10. L’idée est de diminuer grandement la taille de la carte, et ainsi de limiter les temps morts. Il est possible de jouer en solo ou en équipe (2×5). Un jeu au look agréable. Comme tout battle royale qui se respecte, vous débutez la partie isolé dans un coin de la carte, avec pour seules armes une hache et un arc à flèches. À partir de là, il faudra traquer et tuer les neuf autres combattants. S’il n’y a que deux armes, vous aurez accès à toute une panoplie de compétences et de pièges pour tuer vos adversaires avec créativité. Il faudra donc faire un choix entre prendre la peine de ramasser des ressources et crafter des objets qui vous rendront plus puissant, mais toutes ces actions vous exposeront et permettront aux adversaires de vous pister. Un système de craft qui rappelle Fortnite, mais avec petite innovation : la roue de craft est personnalisable. Avant chaque partie, il est possible de choisir les différents types de flèches, de pièges, de compétences et de pouvoirs qui vous serviront durant la bataille. Ces choix permettent à chaque utilisateur de générer sa propre stratégie et de ne pas tomber toujours sur le même style d’adversaire. Le système de craft est varié. Comme l’introduction du jeu l’explique, le projet Darwin est en fait une émission de télé-réalité. Un onzième joueur abandonnera les armes et endossera la casquette de réalisateur. Celui-ci contrôlera divers éléments pour orienter la partie pour que celle-ci soit la plus sensationnelle. Le réalisateur peut se déplacer directement sur toute la carte et peut voir tous les joueurs. En fait, il s’agit du maître du jeu, c’est lui qui va décider quelle zone est supprimée, quel joueur va être soigné, etc. Il pourra aussi déposer des colis avec des pouvoirs spéciaux sur la carte. Le mode réalisateur est le principal atout de Darwin Project, tout va se baser sur les actions de ce joueur. Celui ayant même la possibilité d’envoyer une bombe nucléaire, tuant ainsi tous les joueurs présents dans une zone. Si le mode réalisateur est innovant, il peut se montrer tout aussi frustrant : le concept forçant le réalisateur à “avoir ses favoris”. Il a par exemple la possibilité d’aider des joueurs en leur donnant des indices, mais il a également la possibilité de les nuire en leur mentant. Ainsi, les joueurs frustrés peuvent aussi donner une mauvaise note au réalisateur sans réelle justification. La plus grosse innovation du jeu est donc aussi son plus gros défaut. Qui dit émission de télé-réalité, dit spectateur. Les joueurs devront offrir un spectacle de qualité aux spectateurs de la plateforme de streaming Twitch. En effet, grâce à une extension Twitch, les spectateurs ont la possibilité d’interagir avec le réalisateur de la partie. Sous la forme de vote, les utilisateurs Twitch choisissent de soigner un joueur ou au contraire de lui mettre une cible sur le dos, influençant directement le cours de la partie. Le froid est un ennemi de plus. Pour les graphismes, le jeu utilise le moteur Unreal Engine, il tournera donc sur une machine modeste. Les graphismes sont mignons, les développeurs ayant misé sur un look cartoon. Le design assez simple et enfantin du jeu ne plaira pas à tout le monde, mais il a le mérite de rendre l’action plus claire. Comme l’histoire prend place dans le Grand Nord canadien, les environnements font la part belle aux forêts et aux reliefs montagneux. Au niveau des combats, ceux-ci sont nerveux, mais l’arc à flèche demande un certain temps d’adaptation. Après quelques heures de jeu, on se rend finalement vite compte que les duels se transforment souvent en concours de sauts maladroits pendant lesquels les joueurs s’envoient des flèches. Les nombreux objets et améliorations que permet le système de craft sont bien souvent sous-utilisés par les joueurs. La faute au système de craft un peu trop contraignant et à une récolte des ressources un peu trop longue. Noyé dans la masse de jeux du genre battle royale, Darwin Project sort du lot et mérite qu’on s’y intéresse. Le jeu commence à attirer du monde, surtout depuis son passage à la formule free-to-play. Un succès qui se voit également sur la plateforme Twitch. Conclusion Malgré quelques défauts, Darwin Project remplit tout à fait sa mission et se distingue de la masse de jeux battle royale. Le jeu est beau, fun et facile à prendre en main, mais c’est surtout l’interaction entre les joueurs, le réalisateur et les spectateurs sur Twitch qui apportent un vrai plus. On rappelle que le jeu est free-to-play et que les développeurs apportent encore régulièrement des améliorations. Enfin, il faut souligner le fait que les développeurs soient proches de la communauté de joueurs et qu’ils tiennent compte des avis de celle-ci, notamment via la page Reddit du jeu. Ce qui reste au jour d’aujourd’hui un très gros atout pour la communauté.