Disponible exclusivement sur Xbox One et sur PC, le nouveau Dead Rising est en dépit de ses petits défauts une jolie exclusivité pour la console de Microsoft. Après un troisième épisode qui s’était avéré être une excellente surprise, la série des Dead Rising revient déjà avec un quatrième opus, toujours développé par Capcom Vancouver, et qui reprend dans les grandes lignes l’ADN de son ancêtre. Les habitués de la franchise ne seront donc guère surpris de retrouver ce bon vieux Frank West, le héros du premier épisode – et du spin-off “Off the Record” – dans le rôle principal de cette suite directe à Dead Rising 3. Même moteur graphique, univers en semi-open-world, vaste panoplie d’armes et de véhicules, le jeu n’a pratiquement pas changé au niveau de sa conception, si ce n’est au niveau de quelques petits détails. Les développeurs de Capcom Vancouver ont toutefois pris soin de mettre à profit ces quelques mois de développement pour plonger le joueur dans de nouveaux environnements – plus variés, avec notamment des décors industriels, un centre-commercial, le centre-ville et la campagne au programme de l’agenda -, et une nouvelle intrigue. On appréciera d’entrée de jeu le retour de Frank West, un personnage emblématique de la saga, ex-reporter, qui tente de faire son grand retour sous le feu des projecteurs avec une nouvelle affaire qui le fera retourner sur le terrain à la recherche d’indices sur des expériences scientifiques dans un centre militaire fermé. L’aventure plongera le joueur au cœur de la ville de Willamette en pleine période de Black Friday. Et dès le premier contact, on remarque le changement de ton au niveau de la narration. Plus drôle que Dead Rising 3, Dead Rising 4 est une épisode qui ne se prend pas du tout au sérieux, pour notre plus grand plaisir. On appréciera d’ailleurs le fait que Frank West emmène partout avec lui son appareil photo, un prétexte à l’introduction de séquences d’enquête durant lesquelles le joueur devra collecter des indices dans une zone de jeu pour faire progresser la trame narrative. Pour le reste, Dead Rising 4 est pratiquement une copie conforme du troisième épisode. Et c’est sans doute là son plus gros défaut. Car ne nous voulons pas la face, dans le fond, le concept reste le même depuis le premier épisode. Dead Rising est avant tout un beat them all qui joue la carte de la démesure. Le joueur se retrouve seul, confronté à des hordes de zombies dans de vastes environnements dans lesquels il doit tenter de trouver les armes et les véhicules qui lui permettront d’évoluer de la manière la plus efficace. Etant donné que chaque arme est véhicule s’use au fil des coups, il faudra sans cesse renouveler son arsenal, et ne pas hésiter à coupler différents outils pour créer des “super armes” – à partir de plans récupérés à travers l’aventure. Pour varier les plaisirs, Capcom entrecoupe les séquences de combats et d’exploration par des petites enquêtes forçant le joueur à utiliser son appareil photo pour photographier des preuves, et des quêtes secondaires qui consistent la plupart du temps à sauver des rescapés sur le point de se faire dévorer par des zombies. Les duels avec les psychopathes – des personnages mentalement instables et très dangereux qui s’étaient accaparés des lieux clés dans les précédents épisodes de la franchise -, et qui étaient l’un des points forts de la série, disparaissent complètement pour céder leur place à des ennemis plus génériques. Un très gros point faible pour la franchise, qui perd un peu de son charme avec la disparition de ces affrontements de boss qui donnaient un cachet vraiment unique à la série. Heureusement, Capcom introduit également quelques petites nouveautés avec notamment de nouveaux types d’ennemis : des zombies plus intelligents qui sont capables de se déplacer beaucoup plus rapidement et des zombies capables de manipuler les membres de la horde. Pour le reste, on notera également quelques petits changements au niveau de l’interface, puisque le joueur peut désormais créer des armes plus évoluées depuis n’importe quel endroit et ne doit donc plus se rendre dans un lieu précis pour fabriquer une super-arme. Dans le même ordre d’idée, l’interface de jeu et les menus sont beaucoup plus clairs et donneront certainement plus envie aux nouveaux venus de se lancer dans l’aventure. On regrettera tout de même que l’un dans l’autre, Dead Rising 4 ne soit qu’une suite directe de Dead Rising 3, sans réelle innovation au niveau de son mode solo, qui reste certes très sympathique à parcourir, ne serait-ce que pour son scénario, l’humour caustique du personnage central ou la variété de ses décors, mais qui manque de ce petit plus qui en aurait fait une totale réussite. En l’état, on a un peu trop l’impression de se retrouver avec une suite qui n’apporte rien de vraiment neuf sur la table. Difficile toutefois de tirer sur l’ambulance. Car si Dead Rising 4 n’incarne en aucun cas le renouveau de la franchise, les mécaniques de jeu restent bien huilées et les fans de la franchise y trouveront leur bonheur. Tout l’intérêt du jeu repose bien sûr sur des combats acharnés contre des hordes de zombies dans des décors souvent glauques, mais aussi sur l’évolution constante du personnage (à l’aide de points de compétence acquis au gré des quêtes), sans oublier le plaisir que procure la découverte de nouvelles armes toutes plus originales les unes que les autres… Difficile aussi de passer à côté des activités annexes qui restent l’un des points forts de Dead Rising, qu’il s’agisse du relooking du héros – qui peut-être personnalisé avec des dizaines d’objets et vêtements découverts dans des boutiques -, ou de mini-jeux comme des séquences de mini-kart par exemple. Au total, il faudra compter une bonne dizaine d’heures de jeu pour boucler l’aventure principal, sans se presser. La seule véritable innovation vient finalement du mode multijoueur qui se débarrasse de l’aspect coopératif des épisodes précédents pour se concentrer sur un mode plus compétitif. Dans ce nouveau mode de jeu, quatre joueurs devront s’entraider pour affronter des hordes de zombies, tout en tentant de réaliser les meilleurs scores lors de chaque séquence de jeu en réalisant les objectifs communiqués le plus rapidement possible et en tuant un maximum de zombies. Un concept rafraîchissant qui a le mérite de rallonger de plusieurs heures la durée de vie du jeu, tout en variant les plaisirs. Seul bémol, cette aventure en multijoueur reste cantonnée au seul centre-commercial… Pour le reste, la réalisation du titre reste bonne, sans surprendre. Le jeu n’a que très peu évoluée visuellement. Si les environnements manquent un peu d’originalité et de style, on notera une amélioration importante du frame-rate par rapport au précédent épisode, ce qui représente tout de même une belle évolution en soi. Conclusion Si on regrettera un manque certain de nouveautés par rapport au troisième épisode, Dead Rising 4 n’en demeure pas moins un très bon beat them all, qui séduira tant les fans de la série que les nouveaux venus. Le jeu conserve tous ses points forts tout en introduisant quelques nouvelles mécaniques de jeu avec des séquences poussant le joueur à réaliser de courtes enquêtes armé de son appareil photo, et un nouveau mode multijoueur rafraîchissant. Fun, décomplexé et surtout très drôle, Dead Rising 4 souffre toutefois de quelques petits défauts qui le rendent un peu moins percutant que son ainé. La disparition des psychopathes – ces boss de fin de niveau complètement barrés – aura le don d’irriter les habitués de la série, qui verront dans ce nouveau volet un épisode de transition, avant, on l’espère, une suite digne de ce nom. S’il ne brille pas, ce nouvel épisode reste toutefois une valeur sûre pour les amateurs du genre, et une très belle exclusivité pour la Xbox One.