Une récente action promotionnelle du célèbre site de défense des consommateurs propose de recevoir une tablette en s’abonnant. Malheureusement, la tablette en question ne serait qu’un lecteur multimédia non-tactile. Capture d'écran du site de Test-Achats © DR Face à cette désillusion, un consommateur a déposé plainte contre le site. Le JEP (Jury d’éthique publicitaire) a statué qu’en vertu de la loi relative à la protection des consommateurs et du code en matière de publicité de la Chambre de commerce internationale, Test-Achats aurait trompé ses clients. Le Jury a donc demandé au magazine de modifier sa publicité ou de la retirer. Mais qu’en-est il réellement de cette “tablette” tant décriée ? Suite à l’article du Soir.be , Geeko a mené l’enquête. Décrite selon le site comme une “ingénieuse tablette de 7 fonctions”, le gadget a de quoi surprendre. Avec un écran de 4,3 pouces et une résolution maximale de 640 x 480 pixels, l’engin est décrit comme proposant de nombreuses options : lecteur de musique, lecteur vidéo, appareil photo, radio, enregistreur, e-books, jeu et autres fonctions,… Autant dire que les fonctionnalités représentatives d’une tablette classique y sont représentées. Seulement voilà, de tablette, il n’en est pas question ici. Par définition, une tablette est une famille d’ordinateurs portables dépourvus de claviers à touches et munis d’un écran tactile. Logiquement, une tablette est également plus grande qu’un smartphone. Le problème ? La tablette proposée par Test-Achats n’est pas tactile et l’écran est plus petit qu’un Samsung Galaxy SIII. Pour d’autres comparaisons, l’écran d’un iPhone 5 s’étire sur 4,1 pouces et celui de l’iPad Mini sur 7,9 pouces. Autant dire que la taille de “la tablette” est un peu juste. Capture d'écran du site de Test-Achats © DR Imaginez la déception du consommateur ayant cru recevoir une tablette et se voyant octroyé à la place un lecteur multimédia non-tactile, sans Wifi, et de la taille d’un smartphone. Le premier élément inquiétant étant l’absence d’informations relatives au fabricant du gadget : il n’existe nulle part la mention d’une éventuelle marque. Présentée comme un cadeau de ‘haute-technologie”, la “tablette” s’avère finalement être un cadre photo avec quelques fonctions de plus. Pas de définition claire de ce qu’est une tablette Selon le directeur marketing de Test-Achats, Mathieu Huybrecht ce dossier serait “complexe” : “Il n’est nulle part défini ce qu’est une tablette. Nous allons attendre la motivation du jury avant de décider comment réagir” a t-il indiqué ce matin au Standaard. Le JEP a cependant décidé que même en l’absence d’une définition claire de ce qu’est une “tablette”, le consommateur était en droit d’attendre plus “qu’un simple gadget avec des fonctionnalités multimédias“. Pour Jean-Philippe Ducart, porte-parole de Test-Achats, contacté par nos soins, la décision du Jury d’éthique publicitaire est arbitraire : “Nous avons décidé de faire appel de cette décision, il n’y pas eu de réelle analyse et nos arguments ont étés balayés d’un revers de la main” explique-il. ” Nous n’avons pas trompé le consommateur puisque les caractéristiques de la tablette sont clairement évoquées sur le site” conclut-il. Un changement donc depuis l’article de ce matin puisque nous ne savions toujours pas quelle attitude allait adopter le magazine par rapport à cette accusation. © DR Mr. Ducart n’a pas été en mesure de répondre à notre questionnement sur la marque du gadget proposé : ” Nous assumons la tablette comme étant la nôtre“, élude-il. Le porte-parole déploie une parade sous la forme du vocabulaire utilisé : ” Le mot “Tablette” n’est pas une marque déposée, il n’y a pas de définitions à proprement parlé“. Le seul bémol étant que la définition soit axée sur la comparaison avec les autres produits du genre comme les Samsung Galaxy Tab ou les iPad. Test-Achats semble donc décidé à faire appel et ne compte pas changer le nom de son offre pour le moment. ” J’aimerais ajouter que ce que nous proposons est une offre unique, on peut recevoir le cadeau et résilier le lendemain. Je pense que l’on a tendance à oublier ça“. A la décharge du magazine de défense des consommateurs, il est vrai qu’aucun engagement de la part du client n’est requis afin de recevoir le produit proposé. Qu’en pensez-vous ? Publicité mensongère ou cabale judiciaire ? Réagissez sur notre forum. Le reportage de RTL-TVi :