Test – Ghostwire Tokyo : le nouveau jeu des créateurs d’Evil Within

Seconde grosse exclusivité (temporaire) Playstation 5 de l’année, Ghostwire Tokyo était attendu comme l’un des plus gros jeux de l’année. Un surprenant mélange de FPS, de survival horror et d’infiltration, qui fonctionne plutôt bien. 

Petit à petit, les premiers titres next-gen arrivent. Après The Medium, Shredders, The Returnal et Ratchet & Clank, c’est au tour de Ghostwire Tokyo de venir s’ajouter à la très courte liste de titres uniquement disponibles sur les consoles next-gen. Un titre sur lequel travaillent depuis plusieurs années Tango Gameworks, le studio qui se cache derrière les deux sympathiques Evil Within. Même si une version Xbox n’a pas encore été confirmée, il ne fait peu de doutes qu’au terme de l’exclusivité d’un an, le titre débarquera sur PC et Xbox Series, comme cela devrait bientôt être le cas avec Deathloop d’ailleurs.

Mais qu’à cela ne tienne, c’est sur la console de Sony que le titre débarque en cette fin mars. Exclusif à la next-gen, Ghostwire Tokyo se veut très ambitieux. Conçu par le papa de Resident Evil et de Devil May Cry, Ghostwire Tokyo est un habile mélange de FPS, de survival-horror et d’infiltration dans la mégalopole japonaise vidée de sa population. Mais avant toute chose, il est nécessaire de planter le décor de cette superproduction AAA.

Ghostwire se situe dans un futur proche en plein cœur de Tokyo, alors que la ville vient d’être mystérieusement vidée de 99% de sa population suite à une malédiction lancée par Hannya. Vous incarnez Akito, un jeune homme qui a survécu à cette apocalypse après avoir été habité par une force mystique appelée KK lui conférant d’incroyables pouvoirs. Ensembles, l’esprit de KK et Akito vont collaborer pour combattre Hannya, sauver les Esprits des Tokyoïtes et lever le voile sur le mystère qui entoure cette malédiction. Tout au long de l’aventure, on apprend à connaître KK, au départ si mystérieux et distant, puis de plus en plus proche de son hôte, Akito, très attachant de par le sort qui s’acharne sur lui. Sa quête pour se libérer de l’aura de KK, mais également secourir sa sœur des griffes de Hannya, est très agréable à suivre.

Akito doit secourir sa sœur des griffes d’Hannya. Pour cela, il profite des pouvoir de KK.

Pour secourir sa sœur, Akito bénéficie donc des pouvoirs de KK. D’abord un pouvoir de vent, puis ceux du feu et de l’eau, lui permettront d’affronter les âmes tourmentées des Tokyoïtes venues hanter les rues de la capitale. L’intégralité du titre se joue à la première personne et le gameplay prend la forme d’un FPS. Vous tirez avec vos pouvoirs sur les ennemis et devrez vous en défendre en bloquant les attaques des adversaires. Il est possible de charger l’attaque pour infliger davantage de dégâts. Les sensations de tir sont relativement plaisantes même si l’on regrettera que ce ne soit pas davantage rythmé, voire plus nerveux. Aux trois pouvoirs qui s’offrent à vous, est également disponible un arc enchanté aux flèches surpuissantes et des leurres, vous permettant de paralyser les ennemis, de créer un leurre ou encore de vous cacher.

Pour utiliser vos sorts, vous devrez trouver de l’Ether, une sorte d’aura ayant envahi l’ensemble de la ville et certains objets. En détruisant ces objets, vous acquerrez de l’énergie supplémentaire et serez dès lors capable d’attaquer vos ennemis. En les parant au bon moment, en arrachant leur cœur (le moyen de les achever) ou en frappant au corps à corps, vous pourrez également récolter de l’Ether. Les affrontements vous permettront quant à eux de récupérer de l’expérience afin de compléter trois arbres de compétences permettant d’améliorer votre pouvoir, votre arc ou encore vos déplacements.

Grâce à l’Ether, vous pourrez vous battre. Trois sorts différents s’offrent à vous : vent, feu et eau.

Si les affrontements sont très réussis, on regrettera, comme indiqué plus haut, qu’ils manquent parfois de panache. Est-ce parce qu’il est tout simplement impossible d’esquiver les attaques adverses ? Vous encaisserez très régulièrement des dégâts en raison de cet immobilisme partiel et plutôt frustrant. Au lieu de cela, vous devrez courir pour éviter l’attaque ou tout simplement bloquer, même si l’on perd des dégâts lorsqu’on ne réussit pas la parade parfaite. Il y a également le manque de diversité dans les affrontements que nous regretterons. Comme il s’agit d’un FPS, on se contente de marteler la touche R2 pour tirer avec les sorts, et c’est à peu près tout. Pour utiliser un objet jetable, il faut par exemple alterner l’attaque sélectionnée, ce qui ralentit le tout.

Clairement, c’est sa vue à la première personne qui fonctionne le moins bien. Ghostwire Tokyo est un FPS lent et relativement mou. Par chance, le titre ne se cantonne pas uniquement à des affrontements puisqu’on retrouve également des séquences d’infiltration et de survie. Ce premier se ressent énormément dans certains combats et passages, où il faut par exemple attaquer un boss par derrière sans qu’il ne nous voit pour en venir à bout, ou encore dans les passages où Akito est séparé de KK et qu’il ne peut utiliser ses sorts pour se battre contre une foule d’ennemis. Des passages très réussis et plaisants, qui permettent de varier le gameplay.

On perd très vite des points de santé en raison de l’impossibilité d’esquiver un coup.

Le côté survival se ressent tout au long de l’aventure, que ce soit au niveau des affrontements que de certains moments. Les ennemis principaux, appelés les Visiteurs, sont la représentation parfaite des critiques de la société japonaise. Semblables à de grands Slender Man, les Visiteurs représentent tantôt les Japonais qui se tuent à la tâche au travail puis errent dans les rues la nuit, tantôt les petites Japonaises désespérées de ramener des bonnes notes à leurs parents. Ces âmes errent dans Tokyo sans réel but et apportent une ambiance très malsaine dans la capitale de l’Empire du Milieu.

Tout aussi angoissants, les passages de Vision qu’Akito traverse par moments. Dans des couloirs ou environnements fermés, Akito est parfois pris d’hallucinations visuelles causées par Hannya et ses disciples. Des passages juste sublimes, tant d’un point de vue visuel qu’artistiquement, et notamment aidés par une bande sonore juste incroyable.

Certains moments et affrontements sont angoissants.

Tokyo, une ville si fidèlement reproduite dans Ghostwire. C’est bien simple, on a l’impression de s’y balader, grâce notamment à la vue en première personne. Si les graphismes y sont pour beaucoup, la construction de la ville est également capitale. Vous devrez débloquer de nouveaux quartiers grâce aux portails Torii parsemés ici-et-là et recouvrant leur quartier d’un épais et dangereux voile de fumée. Si les habitants en chair et en os ne sont plus présents, ce sont donc les Visiteurs qui peuplent la ville, mais également les esprits des habitants disparus, que vous devrez collecter pour les secourir une fois Hannya battu. Plus de 200.000 esprits sont à collecter, ce qui représente une durée de vie assez importante, compte tenu du fait qu’ils sont présents dans les rues, dans les sous-sol comme le métro, mais également sur les toits des bâtiments, accessibles grâce à des créatures ailées auxquelles on peut s’agripper grâce à … un grappin. Tokyo est donc explorable dans tous ses moindres recoins, et c’est un véritable plaisir.

Pour allonger une durée de vie déjà très raisonnable, les développeurs ont pris le soin d’apporter de nombreux collectibles et missions secondaires au sein de la ville. Si certains esprits vous demanderont d’accomplir telle ou telle tâche, des animaux, comme des chiens et des chats, mais également des créatures de la mythologie japonaise requerront votre aide. Même si la ville n’est absolument pas vivante en raison de l’absence de ses habitants, on n’a jamais l’occasion de s’ennuyer avec des quêtes annexes plutôt variées et plaisantes.

Outre les quêtes annexes, de très nombreux collectibles seront à récupérer dans les rues de Tokyo. Il y a les esprits donc, mais également des chapelets, des objets mythologiques ou encore des statues à honorer avec une prière. C’est bien simple, la ville est habilement construite et gérée et donne envie d’être découverte en fond et en large. C’est juste dommage qu’il ne soit pas toujours facile de s’y repérer à cause d’une mini-carte mal conçue.

Les rues de Tokyo sont fidèlement reproduites, avec de nombreux lieux emblématiques. Graphiquement, Ghostwire est irréprochable.

Techniquement, Ghostwire s’impose comme un titre réussi, sans toutefois vraiment nous mettre une claque. Les effets visuels sont très soignés, notamment lors des sorts, la gestion de la lumière aussi, est excellente. Dans l’ensemble, la ville de Tokyo est très joliment modélisée également. Le titre assume clairement son statut de next-gen et permet même au joueur, sur PS5, d’enclencher 6 modes d’affichage différents. Visuel (4K) et Performance (60FPS), Visuel et Performance sans limite de FPS et Visuel et Performance sans limite de FPS avec le V-Sync enclenché. Autant de configurations qui devraient ravir la totalité des joueurs, tant ceux qui veulent bénéficier de la 4K et du Ray-Tracing que ceux qui privilégient la fluidité. Malgré quelques ralentissements passagers, le titre reste globalement fluide.

Les cinématiques restent elles aussi impressionnantes, avec une incroyable netteté dans les détails et des textures et effets superbes. Seul petit bémol : les animations faciales, pas toujours très réalistes ni expressives, alors qu’on aurait aimé un véritable travail là-dessus.

Enfin, abordons l’une des franches réussites de Ghostwire Tokyo : sa bande sonore. Le doublage japonais est irrésistible et soigné aux petits oignons. Un vrai plaisir pour les oreilles, tant en Japonais qu’en Anglais ou en Français. Si l’on préfèrera évidemment le Japonais pour favoriser l’immersion dans ce Tokyo vide de ses habitants, les doublages Anglais et Français sont tous deux très réussis également. Les mélodies, quant à elles, sont habilement composées et retranscrivent très bien l’ambiance, qu’il s’agisse d’un moment de combat que d’une Vision.

Conclusion

Le nouveau titre des créateurs d’Evil Within propose une expérience en open-world relativement atypique. Le joueur est ici plongé dans un Tokyo sans vie, dans lequel déambulent des âmes qu’il faudra affronter à l’aide de sorts. Mélange de survival-horror, de jeu de tir et de survie,  Ghostwire Tokyo transporte le joueur dans un univers angoissant et séduit surtout par son monde ouvert et son scénario. Un peu moins pour son gameplay. Les séquences de tir sont répétitives et manquent d’intensité, avec l’impossibilité d’esquiver les attaques. On ressent de façon générale un réel manque de diversité dans le gameplay, dès les premières heures de jeu. La promenade dans les rues de Tokyo n’en reste pas moins plaisante. Techniquement, le jeu est également plutôt réussi, avec ses superbes effets visuels et son open world très vivant. Tokyo brille de mille feux sur les consoles next-gen. On reprochera toutefois au titre des animations faciales peu expressives et quelques petits ralentissements. Côté bande son en revanche, le titre de Tango Gameworks frappe très fort avec des doublages et musiques d’excellente qualité. 

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Ghostwire Tokyo

Gameplay 6.0/10
Contenu 7.5/10
Graphismes 8.0/10
Bande son 8.5/10
Finition 7.5/10
7.5

On aime :

Un Tokyo en open-world plus vrai que nature

Une réalisation soignée

Une bande sonore de grande qualité

Les passages de vision, très angoissants et prenants

On aime moins :

Impossible d'esquiver les coups, ce qui alourdit quelque peu le combat

Des animations faciales pas incroyables

Une mini carte mal conçue

Un manque de variétés dans les coups et attaques

Des combats souvent répétitifs