Petit jeu indépendant développé par un unique développeur polonais, Electro Ride prend place en URSS dans une ambiance très rétro. Les jeux traitant de la Guerre froide du point de vue de l’URSS se comptent sur les doigts d’une main. Papers, Please en fait partie, avec un chouette concept de douanier à la frontière d’un pays communiste fictif. Sorti au mois de juillet, Electro Ride prend lui aussi place dans le Bloc de l’Est en parcourant plusieurs villes mythiques du front communiste. Berlin-est, Prague, Varsovie ou encore Moscou, le dépaysement est total. Créé par Sylwester Osik, un développeur polonais travaillant pour le studio Kurki Games, Electro Ride propose un style graphique très original et assumé. Les villes parcourues sont teintées de rose, avec une ambiance rétro et électro plutôt plaisante que l’on retrouvait sur certains bornes d’arcade des années 1980 ou 1990. La direction artistique, si elle n’est pourtant pas très recherchée et ressemble à s’y méprendre à des titres comme Hotline Miami, est plutôt bien réussie dans ce jeu de courses. Cependant, la direction artistique ne peut, à elle seule, gommer les innombrables points noirs du titre. Les bâtiments ornant les centres-villes sont modélisés de la plus simple des manières, sans la moindre élaboration ni recherche. On retrouve toutefois dans certaines villes cette architecture très communiste, comme à Varsovie, mais qui ne reste en soi pas véritablement élaborée. Le constat est malheureusement le même pour les véhicules qui ne bénéficient pas non plus d’une grande recherche. La bande originale aurait pour sa part pu être le point fort du titre, tant elle se révèle prometteuse compte tenu de l’ambiance rétro. Malheureusement, le titre se révèle ici aussi extrêmement paresseux dans la mixité de ses mélodies. Vous n’aurez que deux ou trois musiques pour rythmer vos courses, ce qui reste très pauvre, d’autant plus que d’un point de vue qualitatif, on n’atteint pas non plus des sommets… La direction artistique générale du titre est très réussie. Dommage qu’il ne pâtisse de graphismes très moyens. Ne nous voilons pas la face, le point essentiel d’un jeu de courses est évidemment la conduite de ses véhicules. Malheureusement, Electro Ride pèche énormément dans son gameplay et dans le maniement de ses bolides. Ceux-ci réagissent trop virulemment aux mouvements du controller et partent trop vite dans le décor. Il est ainsi presque impossible de terminer une course sans devoir réapparaître sur le circuit et ainsi perdre les quelques places grappillées au classement. De plus, le frein à main se révèle totalement inutilisable. Rien qu’en appuyant sur la touche, votre véhicule se révèlera complètement incontrôlable et il est impossible de graduer l’utilisation du drift. Cependant, le manque de stabilité de votre véhicule ne sera pas la seule difficulté à laquelle vous allez devoir faire face. En effet, l’IA corsera de manière radicale vos courses, mais pas de la meilleure des manières. Celle-ci est incroyablement stupide et, sans raison apparente, adoptera un changement brusque de direction vers vous ou vers les autres pilotes. Impossible malheureusement de corriger le tir en ajustant la difficulté, qui n’impacte que très peu l’IA. On retrouve d’ailleurs aussi le syndrome Mariokart, avec des concurrents qui sont beaucoup moins performants dès qu’ils mènent la course, de sorte à ce que vous puissiez facilement revenir dans la course… N’espérez évidemment pas utiliser un volant pour contrôler votre véhicule, tandis que la personnalisation des commandes de votre manette n’est malheureusement pas au rendez-vous. En course, plusieurs vues permettent quant à elle de varier les plaisirs, mais il n’existe cependant pas de vue cockpit, qui aurait pu se révéler appréciable compte tenu de l’ambiance particulière du titre. Pour un jeu de courses, Electro Ride propose une conduite absolument injouable. Les véhicules partent trop vite dans la direction voulue tandis qu’il est impossible d’utiliser le frein à main. Electro Ride fait en revanche un effort pour ce qui est de son contenu. Comptez en tout et pour tout 21 véhicules, dont de nombreuses variations des quatre présents de base. Changer de bolide n’apporte pas un réel changement dans la conduite, et révèle plus de l’esthétique qu’autre chose. Vous parcourrez cinq grandes villes de l’URSS à bord de ses quelques véhicules : Berlin-est, Moscou, Prague, Varna et Varsovie. Cinq villes au sein desquelles, durant votre “carrière” ou le très léger mode arcade, vous piloterez durant trois courses dont une finale sans grand intérêt contre un boss. Pour boucler la campagne, ne comptez pas plus de deux heures grand maximum. Vous aurez en tout et pour tout 15 courses de maximum cinq minutes chacune, rythmées par des cinématiques très courtes et sans réel intérêt. Des cutscenes qui existent principalement pour entrecouper les courses. N’espérez aucune narration ou dialogues dans cette histoire, il n’y en a tout simplement pas. Le mode arcade Il n’y a pas non plus de mode multijoueur en ligne, juste un mode co-op en écran partagé. Pour un titre vendu seulement 10€, l’addition se révèle pourtant assez salée et laisse un goût amer en bouche. Conclusion Difficile de trouver du positif dans cette production du développeur polonais Sylwester Osik. Malgré une ambiance séduise, sur fonds de courses illégales dans l’URSS et une très belle direction artistique, Electro Ride peine à séduire, la faute à une conduite trop approximative. N’espérez pas utiliser le frein à main ici, il est tellement mal calibré qu’il en devient inutilisable. La physique des véhicules, malgré son côté arcade purement assumé, n’est vraiment pas convaincante. L’IA n’est également pas très convaincante dans sa conduite. Elle n’hésitera ainsi pas une seconde à vous rentrer dans le lard sans raison apparente. Si le jeu parvient à développer son propre style graphique sur fond de néons, il n’est visuellement pas très réussi, avec des décors peu fouillés et des véhicules qui se ressemblent tous. Côté contenu, comptez deux modes de jeu, dont un mode histoire très anecdotique, et un mode arcade, composé de 3 types de course. S’il n’est tarifé qu’à hauteur de 10€, Electro Ride est malheureusement loin d’être une bonne surprise.