Test – Control : le nouveau jeu des créateurs d’Alan Wake

Le studio finlandais de renom Remedy Entertainment revient sur le devant de la scène avec un nouveau titre à l’univers si particulier. Après les franchises Max Payne et Alan Wake, le studio finlandais présente Control, un TPS flirtant avec le surnaturel. Après près de 25 ans d’existence, Remedy Entertainment est-il toujours capable de surprendre les gamers?

Quête personnelle et Bureau mystérieux

Dans ce nouveau jeu vidéo, Remedy Entertainment nous propose d’incarner Jesse Faden, une jeune femme qui se rend au Bureau Fédéral de Contrôle (FBC) afin d’y trouver des réponses concernant la disparition de son frère 17 ans auparavant. Une quête qui est rapidement éclipsée par les différents événements étranges qui ont lieu dans le bâtiment du FBC, l’Ancienne Maison. Durant son enquête et par un concours de circonstances mystérieuses, notre héroïne se retrouve au poste de directrice du FBC. Jesse Faden est alors contrainte d’investiguer sur les événements étranges qui ont lieu dans l’Ancienne Maison afin de comprendre ce qu’il s’y passe.

Les employés semblent être sous l’emprise d’une force obscure et invisible et la réalité est distordue. Seuls quelques employés du FBC ont échappé à l’emprise de la force mystérieuse grâce à un équipement technologique. On apprend assez rapidement quelles étaient les activités du Bureau Fédéral du Contrôle. Il s’agit en réalité d’un organisme gouvernemental qui enquête sur des phénomènes inexpliqués et mène des recherches sur le sujet. Une expérience aurait dégénéré, entraînant la venue d’une force extradimensionnelle dans notre monde et prenant le contrôle des personnes se trouvant dans le bâtiment.

Vous l’aurez compris, Control flirte largement avec la science-fiction et le surnaturel. Des matériaux que Remedy Entertainmnt connait bien. Le studio finlandais avait déjà fait ses preuves en la manière, notamment avec la franchise Alan Wake.

Adepte des collectibles, Remedy pousse le joueur à dénicher des notes du FBC afin de reconstituer le puzzle quant aux événements qui se sont déroulés dans l’Ancienne Maison. Le joueur pourra également compter sur les nombreux PNJ pour tenter de comprendre ce qu’il s’est passé.

L’immersion dans le scénario du jeu est assez caduque tant le joueur manquera d’information. C’est d’ailleurs ce manque de données qui le poussera à chercher après les documents à ramasser et à progresser dans le jeu. Si la stratégie d’histoire volontairement décousue de Remedy Entertainment fonctionne assez bien, on peut tout de même regretter le manque de bases scénaristiques sur lesquelles le joueur pourrait se reposer au début de l’aventure. Une chose est certaine : les habitués des productions du studio seront surpris par cette nouvelle direction.

Beaucoup d’ennemis un peu idiots

Au-delà de l’exploration, Jesse Faden va devoir affronter bon nombre d’ennemis. Des anciens employés sous l’emprise du Hiss, mais aussi des créatures effrayantes sorties tout droit d’une autre dimension. Pour leur faire face, notre héroïne pourra compter sur l’Arme de Service. Un pistolet vivant qui, lorsque Jesse l’a trouvé, lui a permis de devenir la nouvelle directrice.

Cette arme peut prendre plusieurs formes différentes et ainsi offrir différentes puissances de feu ; pistolet basique, fusil à pompe, tirs chargés, etc. Un éventail de possibilité bienvenu pour faire face aux nombreux ennemis. Si l’emprise du Hiss ne les a pas rendus intelligents, leur nombre et leur agressivité compliquent la tâche du joueur. De plus, bien que l’arme vivante se recharge toute seule et très rapidement, le manque de résistance de notre chère Jesse en fera une cible facile, malheureusement.

Si le FBC est un lieu plein de mystère en proie au paranormal, Jesse Faden n’y est pas non plus étrangère. Grâce à ses passages dans le plan astral, Jesse apprend de nouvelles attaques, telles que repousser ses ennemis sans les toucher, déplacer des objets par la pensée ou mieux encore, contrôler un ennemi pour lui faire changer de camp. Les nouvelles capacités viennent toujours en réponse à des obstacles à venir. Au final, on a très souvent l’impression que le jeu nous prend la main pour nous faire progresser.

Le TPS de Remedy Entertainement propose également des aspects RPG puisque le joueur pourra améliorer son personnage via un arbre de compétences. Il pourra également améliorer l’arme et les défenses de Jesse au cours de son exploration en craftant des pièces sur les monstres.

Paranormal global

L’aspect paranormal transcende à tout point de vue le jeu, autant les pouvoirs de télékinésie de Jesse que les apparitions d’employés possédés et de monstres venus d’une autre dimension. À plusieurs moments, Jesse est téléportée dans une dimension astrale à travers laquelle une force supérieure la met au défi pour maîtriser des nouvelles attaques et pouvoirs.

Avec l’emprise du Hiss sur l’Ancienne Maison, l’exploration sera quelque peu compliquée ou en tout cas désorientée. En effet, la force paranormale joue avec les lois de la physique. Ainsi, des formes géométriques remplacent les murs droits et lisses. À d’autres moments, ce sont des apparitions de sortes de fluides qui viennent perturber le champ de vision du joueur et l’empêcher de se rendre dans certains endroits. Face à ces manifestations étranges, le joueur peut facilement être désorienté.

Le rôle de la nouvelle Directrice est de reprendre le contrôle de l’Ancienne Maison. Pour ce faire, Jesse devra purifier diverses zones en faisant appel à ses pouvoirs de télékinésie. Une fois que c’est fait, notre héroïne pourra voyager rapidement grâce à ces spots purifiés. Des raccourcis qui seront les bienvenus pour explorer la carte.

L’objectif de la Directrice la forcera effectivement à parcourir l’ensemble des étages, salles et recoins du FBC afin de repousser l’emprise du Hiss. Un but relativement simpliste auquel Remedy Entertainment a ajouté quelques subtilités, histoire de rendre l’aventure un peu plus excitante. En effet, au-delà de chercher les cartes de sécurités pour accéder à certaines salles, le joueur devra également résoudre plusieurs énigmes. Rien de bien méchant au final, ces puzzles permettront d’en découvrir plus sur les secrets de l’Ancienne Maison. Reste que la progression dans le jeu est parfois difficile tant les allers-retours sont nombreux.

Une atmosphère froide et mystérieuse

Prenant place dans un bâtiment gouvernemental, les décors de Control se veulent relativement froids. À travers les innombrables pièces et couloirs rectilignes, le joueur aura largement le temps de profiter de toutes les tonalités de gris et de la tristesse des open-spaces. Il s’agit en réalité d’un bon point pour le jeu puisque l’immersion est réussie.

De manière générale, les dessins et les graphismes sont jolis, notamment les personnages, mais aussi les cinématiques.

On pourrait cependant regretter le recours trop flagrants au rouge pour annoncer les ennemis, le manque de personnalité des personnages et de diversité de cet univers, finalement très morose par rapport à celui d’Alan Wake. Au final, on sait parfaitement lorsqu’un affrontement va avoir lieu, il n’y a plus de surprise. De nouveau, on a l’impression que le jeu prend le joueur par la main.

Les joueurs anglophobes seront ravis de savoir que le jeu est entièrement doublé en français. Un bon point pour l’immersion dans l’univers si particulier de Control, même si le manque de synchronisation entre les paroles et le mouvement des lèvres des personnages nous fait parfois totalement sortir de l’ambiance. Le décalage est parfois vraiment important et c’est vraiment dommage.

Conclusion

Après avoir séduit les gamers avec des titres comme Max Payne et Alan Wake, le studio finlandais Remedy revient sous le feu des projecteurs avec un titre filtrant avec le paranormal. Reprenant quelques aspects RPG, Control est avant tout un TPS dont la progression repose essentiellement sur un scénario très énigmatique et l’exploration d’un univers très particulier. L’atmosphère inquiétante du jeu lui donne une aura toute particulière. Pour le reste, côté gameplay, on reste en territoire connu. Les gunfights sont réussies, mais le jeu manque cruellement de profondeur dans ces séquences de jeu, comme la plupart des productions du studio. Jolie prise de risque pour le studio, Control n’est toutefois pas une totale réussite. Le jeu dispose d’un scénario un peu trop décousu, d’un univers très (trop?) sombre et se montre trop dirigiste. Une chose est certaine toutefois : le jeu de Remedy sait se montrer rafraîchissant et devrait dès lors plaire à une certaine tranche de joueurs.

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Control

Gameplay 6.5/10
Contenu 7.0/10
Graphismes 7.0/10
Bande son 7.0/10
Finition 7.0/10
6.9

On aime :

Un gameplay très accessible

Une atmosphère mystérieuse qui donne envie

Entièrement doublé en français

Une durée de vie solide (comptez 15h)

On aime moins :

Une aventure un peu trop dirigiste

La manque de synchronisation des doublages

L'inaccessibilité du scénario

Le nombre de collectibles à récupérer

Des décors sans grande originalité, et assez tristes