Test – Silent Hill 2 : le remake parfait d’un pionnier du survival horror

Référence pour toute une génération, Silent Hill est, avec Resident Evil, le pionnier en matière de survival horror. Le second opus, qui bénéficie cette année d’une modernisation sous la forme d’un remake, était d’ailleurs l’épisode le plus apprécié de la saga.

Que l’on aime ou que l’on n’aime pas le survival horror, impossible de rester insensible face à Silent Hill. La série a fait les beaux jours de la PlayStation et de la PS2, avec des titres aujourd’hui devenus cultes. Silent Hill 2, souvent considéré comme le meilleur épisode de la saga et le plus plébiscité, avait connu un premier remaster HD en 2012, jugé trop peu ambitieux. Qu’à cela ne tienne, Konami s’est cette fois associé à Bloober Team, passé maître dans le développement de survival horror (The Medium, Observer, Layers of Fear), pour nous gratifier d’un des meilleurs remakes de ces dernières années.

Annoncé en octobre 2022, le remake de Silent Hill 2 s’annonce comme une exclusivité PS5 et PC d’un an. D’ici à la sortie sur Xbox, ce sont les clients de Sony qui sont gâtés, avec un titre qui paraît tout simplement taillé pour la PlayStation 5 et la manette Dualsense.

Le contexte du jeu, 90% des amateurs du genre le connaissent. On se retrouve dans la peau de James Sunderland (qui ressemble à s’y méprendre à Leon S. Kennedy de Resident Evil), un homme qui part à la recherche de sa femme prétendue morte. Ses recherches le mènent jusqu’à la ville abandonnée de Silent Hill.

Car c’est ce qui le fait le charme de la série. Nous voilà envoyés dans cette ville plongée dans une brume sans fin, où des événements surnaturels se sont produits, transformant tous les habitants en créatures assoiffées de sang. Avec notre personnage, nous nous retrouvons à devoir nous défendre face à ces étranges créatures, tout en résolvant des mystères.

Quel plaisir de retrouver cette si charmante (ou pas) ville de Silent Hill.

Il faut bien se rendre compte des “prouesses” réalisées par Bloober Team dans la réalisation de ce remake, et notamment au niveau des graphismes. L’Unreal Engine 5 fait ici des miracles. La ville de Silent Hill n’a jamais parue aussi belle, avec ce brouillard plus mystérieux et inquiétant que jamais et des effets de lumière incroyables. Si, de prime abord, le titre ne paraît pas des masses détaillé, c’est lorsque l’on s’approche des bâtiments ou, mieux, quand on rentre dans les bâtiments, que l’on aperçoit tous ces minuscules détails tous incroyablement bien modélisés. Les intérieurs fourmillent d’items qui leur donnent vie et qui amplifient cette impression de solitude face à un danger qui nous traque. Un sentiment de peur et d’angoisse omniprésent, qui est largement accentué par les divines compositions d’Akira Yamaoka. Si son nom ne vous est pas inconnu, c’est normal, puisqu’il a travaillé sur toute la franchise Silent Hill, mais également sur The Medium et Lollipop Chainsaw. Angoissantes quand il le faut, elles sont également poignantes lors des passages où l’on en apprend davantage sur l’histoire et le passé de James. En revanche, ce fameux James ne sait visiblement toujours pas parler français. Dommage pour les joueurs qui ont du mal avec l’anglais et les sous-titres.

Angoissant, stressant, creepy, malsain… On ne manque pas de qualificatifs pour Silent Hill 2.

Au-delà des environnements plus beaux les uns que les autres, c’est la modélisation des créatures qui impressionne, ainsi que celle des héros et antagonistes. Là aussi, on peut voir à quel point l’Unreal Engine 5 fait aussi bien que le RE Engine de Capcom. James Sunderland ressemble à s’y méprendre avec Leon S. Kennedy, qu’il s’agisse de la coupe de cheveux ou de la démarche, sur laquelle nous reviendrons. Et que dire des animations faciales, qui sont tout simplement parfaites, irréprochables ? Les personnages s’expriment par la voix et permettent au joueur de ressentir les mêmes émotions qu’eux grâce à des mouvements faciaux ultra détaillés.

En revanche, le titre commence à montrer ses limites dans sa finition et les différents bugs. Au-delà des quelques petits bugs d’interaction entre James et les objets, qui nécessitent un alignement parfait entre le héros, la caméra et le curseur, nous avons malheureusement constaté de nombreuses chutes de framerate en mode Performance, ainsi que l’un ou l’autre crash total du jeu. Peut-être qu’un patch viendra corriger cela à l’avenir, mais en l’état actuel des choses, on reste sur la même configuration et, donc, les mêmes petits bugs ici-et-là.

Les combats ne sont pas la grande force de ce remake…

Dans un remake, les graphismes sont bien évidemment modernisés, mais c’est également le cas du gameplay. Autrefois, on se retrouvait avec une caméra en plongée, située au-dessus du joueur et qui bougeait selon ses déplacements. Avec ce remake, on retrouve une caméra plus habituelle pour ce genre de jeu, se situant au-dessus de l’épaule du héros et beaucoup plus rapprochée. L’immersion s’en voit considérablement accrue, un point essentiel pour un survival horror.

Les équipes de Bloober Team ont également décidé d’orienter davantage leur titre vers de l’action, et ce, au détriment de l’aspect survival horror. Si vous avez toujours votre dose quotidienne de frissons et de sursauts, on dénombre tout de même plus d’ennemis que dans la version originale et donc davantage de combats qu’originellement. Et malheureusement, c’est là qu’on voit que ce remake de Silent Hill a encore quelques ajustements à faire pour être au niveau des derniers remakes de Resident Evil, bien que le fossé entre les deux soit minime. James est ultra lourd à déplacer, il est lent et ses esquives sont assez aléatoires. Les combats, assez nombreux donc, se résument au corps à corps à de l’esquive et au martèlement de la touche R2, tandis que la visée des armes à feu est assez lente et peu précise.

En revanche, la force de ce remake c’est le support du Dualsense. Lorsqu’un danger est proche, un crépitement émane du haut-parleur de la manette, nous rappelant que le danger peut-être partout. Lors de passages plus effrayants, tandis que le retour haptique (ces vibrations 2.0) nous fait ressentir des frissons jusque dans notre corps.

Concernant le reste du gameplay, on se retrouve avec peu ou prou le même titre qu’à l’époque, à une différence près : la durée de vie. Là où l’histoire du jeu original se terminait  en près de 8 heures, ce remake double la mise avec plus de 15 heures de durée de vie. Comment les développeurs y sont-ils parvenus ? En rallongeant de nombreuses séquences qui ne duraient auparavant qu’une vingtaine de minutes et qui, aujourd’hui, dépassent l’heure de jeu. Les énigmes, toujours très bien ficelées, requièrent également tout notre engagement et notre réflexion.

Le titre nous met face à des énigmes souvent bien fichues, qui nous demanderont de triturer nos méninges.

Une durée de vie doublée, mais ce n’est certainement pas grâce aux collectibles que l’on récoltera durant notre aventure. Si, parfois, cela peut vite devenir éreintant lorsqu’il y en a de trop, leur absence se fait terriblement ressentir dans ce remake. Nous aurions ainsi beaucoup apprécié avoir à amasser quelques items dans notre aventure, pour agrémenter le tout, et pas uniquement ces documents que l’on retrouve qui en disent plus sur l’univers.

Conclusion

Silent Hill 2 était déjà l’un des meilleurs survival horror de sa génération, et ce remake confirme tout le bien que l’on pensait de la licence. D’excellente qualité, il remet au goût du jour un survival horror qui n’a jamais paru autant moderne, avec un gameplay remanié, des graphismes sublimés et une durée de vie plus longue que jamais. Retrouver James Sunderland et Pyramid Head fait clairement plaisir à voir, même si on ne va pas se le cacher, ce remake de Silent Hill 2 fait vraiment peur et nous aura fait angoisser du début à la fin de notre aventure. Jamais nous ne nous sommes ennuyés, avec une immersion totale, aidée par les capacités de la manette Dualsense. Nous avons malheureusement eu affaire à quelques crashs et ralentissements importants, tandis que les combats au corps à corps ne sont franchement pas passionnants avec un James Sunderland vraiment trop lourd à déplacer. Malgré tout, ce remake s’impose probablement comme l’un des meilleurs de ses dernières années. Seuls les derniers Resident Evil, l’éternelle franchise rivale, semblent en mesure de rivaliser avec cet excellent remake de Silent Hill 2.

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Silent Hill 2

Gameplay 8.0/10
Contenu 8.5/10
Graphismes 7.5/10
Bande son 9.0/10
Finition 7.5/10
8.1

On aime :

Une durée de vie doublée par rapport au jeu original

Des compositions musicales juste parfaites d'Akira Yamaoka

La mise à contribution incroyable des capacités de la Dualsense

Une ambiance constamment stressante et creepy

Visuellement, c'est très joli

On aime moins :

Quelques crashs et saccades

Dommage que les combats ne soient pas plus élaborés

Aucun collectible de toute l'aventure

Pas de VF