Test – Killing Floor 3 : la petite déception de cet été

Killing Floor 3 est-il la boucherie jouissive attendue ou un simple recyclage de son prédécesseur ? Entre gore assumé, coop survitaminée et contenu au lancement trop maigre, voici notre verdict.

Drôle de parcours que celui de la saga Killing Floor. A l’origine, il s’agissait d’un mod sorti en 2005 pour le jeu Unreal Tournament 2004 dans lequel, comme dans la saga actuelle, il s’agit d’affronter des vagues successives de zombies sur diverses cartes, le tout en multijoueur. Face au succès croissant du mod, le studio Tripwire Interactive décide d’en racheter les droits, d’embaucher les quatre moddeurs et de partir sur la création d’un titre à part entière. Un premier jeu sortira en mai 2009, suivi d’une suite sept ans plus tard, puis d’un troisième épisode cette année.

Le problème, c’est qu’en dépit d’une évolution flagrante des graphismes au fil des années et, notamment, le passage à Unreal Engine 5 cette année (et ça se voit, nous y reviendrons), la saga s’est également distingué pour son manque d’innovation. Depuis le mod, le concept est resté le même : un super défouloir gore entre amis, mais une vraie plaie à parcourir en solo.

En effet, l’expérience Killing Floor (1, 2 ou 3) ne se parcourt réellement bien qu’à plusieurs. Et pour cause, le mode solo n’est qu’une succession de vagues d’ennemis, avec des objectifs très sommaires sur des cartes plutôt vides. On s’ennuie très vite, et le titre perd alors très vite en intérêt puisque sans campagne et sans réels objectifs. Il est plutôt conseillé, une fois le tutoriel achevé, d’éviter de poursuivre seul et de se trouver des amis avec qui y jouer en ligne. En réalité, le jeu s’apparente à un Left 4 Dead mais sans le scénario, ce qui pourrait en rebuter certains.

Bien que génial en multi, le jeu est barbant en solo et lasse extrêmement vite.

Par équipes allant jusqu’à six joueurs, l’on se retrouve dans des cartes fermées qui s’apparentent, au final, à des arènes, référence à Unreal Tournament. Cinq vagues d’ennemis s’abattent sur l’équipe, auxquelles il faut bien sûr survivre, tout en accomplissant quelques “tâches” ici-et-là : parcourir X mètres, effectuer X headshots… Le but de ces défis est de vous permettre de remporter des récompenses, comme de l’EXP. A la fin de ces cinq vagues, un boss se présente à l’équipe, qui doit l’éliminer pour terminer la partie.

Après chaque vague, vous aurez affaire à un trader, qui vous permet d’acheter du nouvel équipement, des munitions, des armes, mais également de personnaliser celles-ci. Pour le coup, les développeurs ont tout fait pour offrir au joueur une expérience de customisation la plus complète possible. Tout cela se passe à l’Armory, un atelier personnel complet où chaque mod ajouté à l’arme a un effet et n’est pas purement cosmétique. Avec ces mods, vous pouvez logiquement modifier les performances de l’arme (puissance, cadence de tir, vitesse de rechargement…), mais également lui ajouter des effets puissants comme unn jet d’acide ou un lance-flamme et enfin ajouter des optiques et autres accessoires.. Pour pouvoir le faire, vous allez devoir dépenser des matériaux péniblement récupérés durant les missions sur des ennemis ou grâce à l’accomplissement d’objectifs. Bien sûr, il existe un nombre d’emplacements de mods limités pour éviter de se retrouver avec tout et n’importe quoi. Et il est également possible de sauvegarder quelques configurations pour les racheter à chaque partie et ne pas devoir tout reconfigurer. 

Visuellement, KF 3 est une vraie pépite, grâce, notamment, aux merveilles de l’Unreal Engine 5.

Pour parcourir les niveaux, le jeu vous propose d’incarner l’un des six spécialistes, qui sont Commando, Pyromane, Ingénieur, Tireuse d’élite, Ninja et Médecin. Chaque spécialiste possède ses propres équipements et armes, bien qu’il existe un lot commun d’armes à toutes les classes, permettant de dézinguer les créatures.

Ces créatures, ce sont des Zeds. Des sortes de créatures anthropomorphes tantôt difformes, tantôt zombifiées, tantôt clonées, qui veulent faire de vous leur prochain repas. Ils sont l’œuvre d’une expérience scientifique ayant mal tourné, et votre objectif est de les réduire en charpie. Ce n’est pas une façon de parler, puisque le titre joue très clairement la carte de la violence décomplexée et de l’effusion de sang à tout-va. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le jeu est certifié PEGI-18. Les os éclatent, les crânes explosent et le sang gicle partout au moindre membre arraché. Le titre n’est donc pas à mettre entre toutes les mains, et ce choix du gore à gogo peut ne pas plaire à tout le monde. Ici, c’est dans l’ADN de la franchise, ça s’accorde bien avec les environnements…

Parce qu’au final, si le jeu est barbant quand on y joue tout seul, il se transforme totalement une fois les parties multi lancées. Ces véritables boucheries sont d’une jouissance sans nom et c’en devient presque stratégique de jouer entre amis. D’autant qu’ils existent des modes de difficulté pêchus qui apportent un réel challenge, avec ce mode “Hell on Earth” qui ne nous donne plus aucune seconde de répit. D’autres très bonnes idées nous sont également proposées, comme le Zed Time, une sorte de jauge à remplir avec des headshots et permettant, une fois remplie, de déclencher un slow-motion bien gore. Entre les vagues, l’on peut également activer des outils qui facilitent notre partie, comme une tyrolienne ou des tourelles.

Bien que très nombreux, les Zeds sont largement inspirés de ceux de Killing Floor 2, preuve s’il en est du manque d’inspiration des développeurs.

Visuellement, le titre fait un très grand bond en avant par rapport avec ses prédécesseurs grâce, en grande partie, à l’introduction de l’Unreal Engine 5. Les décors, bien que post-apocalyptiques, nous plongent dans des environnements presque authentiques et réalistes, et les effets de lumière mais, surtout, de sang, nous en mettent très vite plein les yeux. 

Toutefois, tout ce plaisant mélange est gâché par un détail qui n’est pas sans conséquence : un contenu très maigre au lancement. S’il n’est vendu qu’une quarantaine d’euros, le jeu ne dispose au lancement que de six cartes (alors que KF 2 en avait le double), d’un seul mode de jeu et d’un bestiaire très limité et beaucoup calqué sur KF 2. A terme, de nouvelles maps, de nouveaux spécialistes et l’introduction de nouveaux monstres sont prévus d’ici à l’été 2026, mais c’est dommage, encore une fois, d’avoir affaire à un jeu en kits.

Conclusion

La saga Killing Floor poursuit son chemin en offrant un défouloir gore et intense, sublimé cette fois par l’Unreal Engine 5 qui apporte un bond visuel notable. Si le gameplay reste efficace et particulièrement jouissif en multijoueur, la troisième itération de la franchise peine à se renouveler, enchaînant les vagues d’ennemis sur des cartes limitées avec peu d’innovations. Le contenu au lancement est maigre, et les parties manquent d’intérêt, la faute à l’absence de scénario et d’objectifs engageants. Seul, le jeu n’a aucun intérêt, à plusieurs c’est fun le temps de quelques parties. Mais le contenu est vraiment très léger pour le moment et il faudra attendre les mises à jour et saisons pour voir comment il progresse…

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Killing Floor 3

Gameplay 7.0/10
Contenu 4.5/10
Graphismes 7.5/10
Bande son 8.0/10
Finition 7.5/10
6.9

On aime :

Un gameplay nerveux, violent et orienté tactique

Vraiment fun entre amis

Visuellement très réussi

Extrêmement bien optimisé

Le système de personnalisation des armes bien fichu

On aime moins :

Pas intéressant à jouer seul

L'enchaînement des vagues qui peut barber

Un contenu assez maigre au lancement

L'absence de véritable scénario crée un vide

Pas de vraie révolution par rapport aux précédents opus