Disponible depuis le 16 janvier dernier en accès anticipé, Assetto Corsa EVO entame un long périple avant de débarquer en version finale. Et le chemin s’annonce très long… Dans le domaine des simulations automobiles, difficile de faire aussi populaire que Gran Turismo, F1, Forza ou Grid. Et pourtant, depuis 2014, il est une franchise qui ne cesse de faire parler d’elle et qui mériterait probablement que son nom ressorte davantage. Assetto Corsa n’a beau avoir connu que deux épisodes en plus de dix ans dont l’excellentissime Competizione, cela ne lui a pas empêché d’être toujours saluée pour la justesse de son gameplay. Fin 2025, la franchise va accoucher d’un petit troisième, appelé Assetto Corsa Evo. Il est toutefois disponible en accès anticipé sur Steam depuis la mi-janvier, ce qui nous a permis de nous pencher en long, en large et en travers sur le titre. Celui-ci n’est qu’au début de son early access, et ça se voit … Tout d’abord parce qu’Assetto Corsa Evo propose un contenu qui est, pour l’instant, famélique. On ne compte que trois modes de jeu pour l’instant, à savoir l’entraînement, les courses rapides et le jeu en ligne. On attend d’autres modes de jeu, mais pour un début, ce n’est vraiment pas beaucoup. Pour les découvrir, les équipes de Kunos nous donnent accès à une vingtaine de voitures issues de 20 constructeurs différents et à huit tracés dont la majorité sont des variantes. Là aussi, les développeurs annoncent que le contenu sera largement augmenté dans les prochaines semaines, avec notamment une centaine de véhicules. Pour l’instant, le contenu est beaucoup trop maigre : 8 circuits, 20 voitures et 3 modes de jeu. Pour l’heure, on retrouve toutefois des petits bijoux de l’automobile offrant chacun sa propre expérience de conduite. On passe de la mythique 911 à une Alpine A110 S en passant par la Honda S2000 ou l’Alfa Romeo Giulia GTAm. Aucune voiture n’est malheureusement au programme pour l’heure, ce qui devrait changer au fil des mises à jour. Des mises à jour, il va en falloir à Kunos Simulazioni pour que son jeu soit jouable à sa sortie. Depuis le 16 janvier, date de début de l’accès anticipé, le jeu brasse presque autant les avis positifs que négatifs sur Steam. Et ça se comprend. Outre le manque de contenu criant, c’est à un jeu instable au plus haut que nous sommes actuellement confronté. Même les configurations de PC les plus solides vont bégayer face à l’ogre ACE, ultra gourmand en ressources. Les 60FPS stables lors d’une course, de nuit, avec 30 opposants font d’ailleurs partie d’une utopie. Les chutes de framerate sont quasi constantes dans des conditions de jeu plus complexes, et c’est également le cas en VR, ce qui peut largement augmenter les sensations de nausée. Le jeu est, pour l’heure, beaucoup trop instable. Il est presque injouable, avec de nombreuses baisses de performances. Si l’on peut attribuer cela à une optimisation qui reste bien évidemment à parfaire voire à entamer, les graphismes n’y sont pas étrangers non plus. C’est un fait, Assetto Corsa Evo est bien plus joli que ses prédécesseurs, ce qui, on vous l’accorde, n’est pas très compliqué. Les rendus météorologiques sont tout simplement parfaits, au même titre que la modélisation des voitures ou les effets de lumière, et les reflets du plus bel effet. Le rendu et les textures des paysages ont également été améliorés afin de faire plus réel et moins “plastique”. Le peu de circuits qui nous sont actuellement proposés, comme Imola, sont d’ailleurs très finement reproduits, avec des bacs à gravier et des vibreurs très justement positionnés. Enfin, les sensations de pilotage restent bien de la partie et continuent de faire la réputation de la licence. Conduire dans ACE sera à coup sûr exigeant, et le retour de force avec un véritable volant en main s’annonce comme tellement précis et jouissif. Deux voitures différentes ne se conduiront pas de la même manière, exigeant du joueur une adaptation à chaque type de conduite. La conduite reste fidèle à ce qui est proposé depuis le début de la série : exigeante, jouissive et réactive. Mais le gameplay ne demande, lui aussi, qu’à être amélioré, et ce, en matière d’intelligence artificielle. Les adversaires sont vraiment stupides et se jettent sur le joueur sans raison apparente lors des dépassements, elle se montre limite trop agressive. Sa gestion des trajectoires sera également à revoir, avec des véhicules qui ne parviennent pas suffisamment à s’adapter aux concurrents autour d’eux. Sa gestion de la difficulté semble également mal calibrée, avec certains pilotes trop bons et d’autres trop mauvais, et des performances plus mitigées lors de courses sous la pluie ou dans les virages. Bref, Kunos va devoir travailler ardemment pour revoir sa copie et proposer, d’ici à l’automne prochain, un titre qui soit enfin jouable et plus complet. Si la proposition actuelle est intéressante, il n’empêche que l’early access va ici bien permettre au studio de revoir sa copie afin d’éviter le naufrage.