Plus de 600 000 Belges auraient opté pour un abonnement à l’IPTV, en toute illégalité. La plupart en ont pleinement conscience. Et tous semblent avoir une bonne raison pour “tricher”. Rappelons-le, s’abonner à une plate-forme d’IPTV est parfaitement illégal. Et ce, même si votre abonnement et votre box vous est vendue dans une boutique en Belgique. Ce lundi, les autorités ont sévi pour la première fois en Belgique en fermant deux boutiques, à Wavre et Charleroi. L’interdit n’a toutefois pas franchement refroidi les Belges de se tourner vers cette offre… Et les explications sont nombreuses. Pour chaque client ou presque, la raison évoquée est différente. Explications. Un abonnement beaucoup moins cher Pour la vaste majorité des clients de l’IPTV, c’est bien le prix qui est la principale raison pour laquelle ils ont opté pour l’une de ces formules. La plupart des offres affichent un prix de moins de 100€/an, ce qui reste très nettement inférieur aux prix pratiqués par les opérateurs. En tout cas, pour une offre “généreuse en contenus” puisque Télésat par exemple propose bien une offre à 9,95€/mois, soit un prix plus ou moins équivalent aux offres illégales. L’offre de Télésat n’inclut toutefois que 21 chaines télévisées. Et c’est ce dont se plaignent la plupart des personnes qui ont souscrit à ces offres parfaitement illégales. Nous avions d’ailleurs déjà sondé en 2024 plusieurs lecteurs sur le sujet et le prix restait l’un des principaux leviers. Des options sans limite pour les amateurs de sports Second reproche régulièrement adressé à l’offre légale : l’absence d’options pour suivre des compétitions sportives internationales comme la Liga, la Ligue 1 ou la NBA. Certains matchs sont certes retransmis sur les chaines en bouquet, mais la plupart du temps, les fans de Manchester City, de la Juventus ou de Madrid sont obligés de passer par l’IPTV pour suivre leurs clubs préférés. Il s’agit là d’un véritable manque dans l’offre légale en Belgique – sachant qu’en France, l’offre est un peu plus développée. La solution pourrait ici venir des opérateurs, qui pourraient faire un geste pour développer leur offre et être ainsi plus compétitifs. Peu de chaines étrangères Cette fois, c’est un reproche souvent adressé par les étrangers vivant en Belgique, qui souhaitent continuer à suivre l’information de leur pays d’origine. Certes, quelques chaines sont bien retransmises en Belgique, mais il s’agit pour la plupart de chaines italiennes ou espagnoles. Si vous êtes originaire de Roumanie, du Cameroun ou de Thaïlande, il n’y a malheureusement pas d’option légale pour suivre l’information à la télé. Et il s’agit là d’un manque qu’il est impossible de combler : proposer la totalité des chaines de chaque pays serait non seulement très complexe pour les opérateurs, mais très couteux également. Pas de sous-titres ou doublages dans toutes les langues Pour les étrangers vivant en Belgique, il n’est pas toujours évident de trouver son bonheur sur Netflix, Disney+ ou Prime Video. Même avec la meilleure volonté du monde. La plupart des plates-formes ne proposent qu’une dizaine de sous-titres ou doublages pour leurs productions propres, et un ou deux doublages pour des productions autres. Concrètement, il est donc impossible de regarder Le Seigneur des Anneaux avec des sous-titres en roumain ou en chinois en Belgique. Et pour certaines personnes ça pose problème. Il faut avouer que même pour les cinéphiles belges, le mode opératoire des plates-formes de streaming peut s’avérer très frustrant puisqu’elles proposent parfois un film en VO avec sous-titres en néerlandais uniquement, ou à l’inverse, en français uniquement… Sans parler de l’absence de VO ou de sous-titres en anglais pour les plus mordus de cinéma… Et tout cela à une explication rationnelle : cela coûte plus cher aux plates-formes de proposer une large palette de sous-titres et de doublages en raison des droits d’auteur… Reste qu’il existe bien des alternatives légales : le DVD, le Blu-Ray, la location sur une plate-forme tierce… Bref, la tentation est belle et bien là. Mais craquer pour une offre illégale n’est pas sans risque. La justice a franchi un nouveau pas en faisant fermer deux boutiques en Belgique, pour la première fois. Rien ne dit que des condamnations pénales pour les clients ne suivront pas si le phénomène ne ralentit pas. Théoriquement, un “client” pourrait écoper d’une peine de 5 ans de prison et jusqu’à 100 000€ d’amende.