Quatre ans après le grand retour de la plus célèbre des simulations de pilotage d’avion, un nouvel épisode pour 2024 fait son entrée. Plus grand, plus complet, plus généreux. C’est probablement le MFS ultime. En 2020, Microsoft et les Xbox Game Studios ressortaient de leurs placards la célèbre franchise Microsoft Flight Simulator. Si, pour les plus jeunes, ce nom n’évoque probablement pas grand-chose, la série a pourtant fait les beaux jours des ordinateurs Windows. Depuis 1982, ce sont 14 épisodes qui sont sortis, et tous ont été unanimement acclamés par la presse et les joueurs. L’épisode de 2020 ne dérogeait pas à la règle et, avec ce millésime 2024, Microsoft semble bien parti pour poursuivre sur sa lancée. L’épisode de 2020 était déjà ultra complet et le curseur simulation/réalisme poussé à son maximum. Concrètement, les développeurs nous proposent ici une expérience bien plus immersive. Et pour cause, au-delà de l’aspect vol libre, on retrouve cette fois un mode carrière qui manquait tant à l’épisode sorti il y a quatre ans. Un épisode bien plus complet du côté de ses modes de jeu donc, mais également en ce qui concerne les avions proposés. Avant toute chose, il faut bien se rendre compte que Microsoft Flight Simulator est probablement l’une des simulations les plus exigeantes qui soient de nos jours. L’expérience est ultra grisante, nous permettant littéralement de nous immerger dans la peau d’un pilote de chasse ou d’un pilote de ligne. Dans l’appareil, absolument tous les boutons peuvent être actionnés, avec une fonction qui leur est bien spécifique. Tantôt un bouton servira à démarrer les essuie-glaces, tantôt il servira à enclencher le pilote automatique. Bien sûr, un MFS ne serait pas réussi sans l’intérieur des cockpits reproduits à la perfection. Une telle immersion est permise grâce à une reproduction extrêmement fidèle des cockpits de chaque aéronef. Que ce soit un 737 Max ou un hélicoptère Airbus H225, tous les boutons et toutes les commandes sont reproduits à leur emplacement réel dans le cockpit. Et des cockpits et aéronefs, il y en a un paquet cette année. Au total, ce sont 125 aéronefs qui ont été reproduits à l’identique. Les nouveautés par rapport à l’épisode précédent sont nombreuses, tels le Chinook, le A330-743L Beluga XL ou encore le Seastar, un hydravion coque amphibie. L’an dernier, on ne retrouvait que des hélicoptères et des avions, là où cette année les planeurs, les dirigeables et les montgolfières font désormais partie intégrante du jeu de base. Un jeu de base qui ne comporte “que” 70 aéronefs, dont près d’une trentaine de nouveautés. C’est une proposition assez raisonnable, mais qui contraste totalement avec le jeu complet, pour lequel il faut débourser … 220€. C’est très cher pour des avions si on ne prend que la version digitale, d’autant que de nombreux appareils risquent d’être disponibles à l’avenir via les traditionnels mods. Ceci étant dit, le gameplay n’a pour sa part rien de vraiment neuf. Nous vous invitons à vous référer à notre test de MFS 2020 pour davantage de détails. En revanche, là où Asobo et Microsoft ont vu juste, c’est dans la création de ce mode carrière, tant attendu par les fans. Si les plus grandes villes sont reproduites à l’identique, les plus petites ou les villages ont moins cette chance. Et il faut bien dire que ce mode carrière a tout pour plaire, bien qu’il soit très sommaire. Vous commencez tout en bas de l’échelle, dans un petit aéroport local. Pas question donc de commencer à JFK, Zaventem ou Charles de Gaulle, l’objectif étant ici de vous permettre de vous familiariser avec les commandes de l’appareil avant de vous lancer sur de bien plus gros aéronefs. Cette carrière vous demandera de gravir un à un les échelons afin d’obtenir votre licence de pilote privé (PPL), vous permettant d’embarquer les premiers passagers. Et il faut bien admettre que la carrière est très complète. Le nombre de certifications à obtenir est ultra complet, vous permettant de vous familiariser avec la multitude d’appareils disponibles : licence de pilote pro, licence de pilote de ligne, qualification sur avions de gros tonnage… Et plus vous accumulerez des heures de vol, plus vite vous pourrez piloter de nouveaux types d’engins. Avant de passer chaque examen, le jeu vous permettra même de suivre des formations. Mais comme dans la vraie vie, passer une licence coûte beaucoup d’argent. C’est donc en forgeant que l’on devient forgeron, mais surtout que l’on fait grossir son compte en banque. Accumulez des heures de vol, vous gagnerez de l’argent et pourrez alors vous payer ces précieuses certifications. Pour quantifier tout ça, vous disposerez, comme un véritable pilote de votre pilote book. Celui-ci répertoriera toutes vos heures de vol, le nombre d’aéroports visités, vos atterrissages et décollages… Les vols en montgolfière permettent d’admirer, au calme, les paysages les plus beaux de notre planète. D’ailleurs, le mode carrière nous permet de recevoir des missions. De l’évacuation médicale, du sauvetage en montagne, des services VIP en jet, du transport de cargo super lourd, des missions de combat du feu… Vous l’aurez compris, le contenu de ce MFS 2024 est tellement impressionnant qu’il semble tout simplement impossible de s’ennuyer dès qu’on a lancé le jeu. Il y a tellement à faire, et celui qui souhaite se prélasser en volant en montgolfière au-dessus de chez lui peut le faire, tandis que le fan absolu de missions de sauvetage y trouvera sans l’ombre d’un doute son compte. Une autre nouveauté réside dans le mode Photographe du Monde. C’est clairement une publicité pour le jeu et, surtout, pour notre planète bleue. On y retrouve les plus beaux panoramas de la Terre, mêlant faune et flore animées, et des petits défis nous sont adressés. On doit ainsi les relever en prenant telle ou telle photo tout en restant attentif aux éléments qui nous entourent. Tous ceux qui ont acheté le jeu en 2020 se rappellent de la taille qu’il prenait sur un ordinateur. Dépassant les 150Go (et de très loin avec tous les DLC), Microsoft Flight Simulator prenait une plombe à se lancer et à démarrer un vol. Malheureusement, ce point n’a pas été corrigé avec cette version 2024 et il ne risque pas de s’améliorer. Les développeurs ont en effet eu la brillante idée de stocker toutes les données géographiques dans le cloud. Ainsi, lorsque vous lancez le jeu et voulez démarrer un vol, c’est une quantité faramineuse de données qui doit être streamée. Si cela provoque des temps de chargement plutôt long, ça a également eu pour effet de provoquer de véritables problèmes de connexion le jour de lancement du jeu. Trop de joueurs ont voulu se connecter en même temps, surchargeant par la même occasion les serveurs. La situation est, certes, revenue à la normale, mais cela a fait tache pour le lancement du titre. La réalisation technique des effets météo est impressionnante. Merci la volumétrie ! Côté graphismes, on reste sur la même expérience qu’il y a quatre ans, et tant mieux ! MFS 2020 était l’un des plus beaux jeux de sa génération, et ce millésime 2024 n’a absolument pas pris une ride. On est reparti sur les mêmes moteurs, avec des effets météorologiques volumétriques, et des effets de lumière tout simplement sublimes. Ont d’ailleurs été ajoutés des éléments comme de la neige, des tornades, des plateformes pétrolières modélisées à la main, des héliports, 3 trillions d’arbres ou encore 1,5 milliard de bâtiments en 3D. Survoler Paris en à basse altitude et frôler la Tour Eiffel, ou encore visiter l’Amazonie en planeur et y retrouver toutes les espèces locales est tout simplement jouissif. D’autant que l’intérieur des véhicules, qu’il s’agisse d’avions, de planeurs, d’hélicos ou de montgolfières, ont tous été très fidèlement modélisés. Seul point noir dans cette simulation : la voix off. Si, comme dans l’épisode précédent, on retrouve des commandes de tour de contrôle ultra réalistes et excitantes, la voix de notre pilote et de l’instructeur dans la carrière fait presque peur. On dirait un mélange de Siri et de ChatGPT bas de gamme, au lendemain de la veille. Un élément qui fait vraiment tache quand on voit le travail qualitatif des équipes d’Asobo. Conclusion Une fois de plus, Microsoft et Asobo nous prouvent qu’il est toujours possible de perfectionner un jeu qui était déjà presque parfait il y a quatre ans. Avec ce millésime 2024, Microsoft Flight Simulator se bonifie davantage encore. Toujours plus de “véhicules”, toujours plus d’immersion, des graphismes sublimés et, enfin, un mode carrière qui sert également de tutoriel pour les novices. Car s’il s’agit de la simulation de pilotage ultime, MFS 2024 se présente avant tout comme un titre qui s’adresse à tout le monde. Le fan des Paris-New York sur une nuit va y trouver son bonheur, tandis que celui qui a toujours rêvé de survoler Rio et son Christ Rédempteur à bord d’une montgolfière ne sera clairement pas déçu de l’investissement et du voyage. Contrairement à l’an passé, le titre ne pèse désormais plus 150Go, mais dix fois moins, grâce à un streaming des données géographiques permis par le cloud. Une idée ingénieuse, mais dont le revers de la médaille s’accompagne de temps de chargement toujours plus longs et de serveurs bien trop souvent saturés. MFS 2024 aura ainsi souffert d’un lancement quelque peu chaotique, mais nul doute que les développeurs vont adapter le titre pour permettre à tout un chacun de découvrir le meilleur jeu de cette fin d’année.