Il y a un an, lors de l’édition 2023 de la Gamescom, le monde entier célébrait la sortie de Baldur’s Gate 3 ainsi que la percée du jeu vidéo belge dans la sphère du AAA. Cette nouvelle édition 2024 fut l’occasion de rencontrer d’autres acteurs du secteur, dont les membres de WALGA (Wallonia Games Association). Nous le savons depuis quelques années grâce à plusieurs études (dont plusieurs de la fédération Belgian Games), le secteur du jeu vidéo belge est en pleine croissance grâce à la sortie de quelques jeux ayant fait un peu de bruit à l’international. Après un succès aussi retentissant que celui de Baldur’s Gate 3 l’année dernière, la Belgique bénéficie forcément d’une aura un peu plus importante dans l’industrie mondiale du jeu vidéo. Si Larian est désormais un studio très connu, il est aussi le symbole d’une tendance bien visible dans le pays, celle de l’importance toute particulière de la Flandre dans le succès du royaume dans le domaine vidéoludique. Bien sûr, de nombreux studios existent en Wallonie aussi. Quelques gros noms ressortent comme Appeal Studios (Outcast, Gangs of Sherwood) ou encore Fishing Cactus (Ary, Epistory, Nanotale), mais la majorité des studios de la région sont de petites structures indépendantes, qui comptent deux ou trois développeurs tout au plus. Malgré tout, le succès financier semble s’abattre principalement dans le nord du pays, et ce pour plusieurs raisons. Une étude récente de la VGFB (Video Games Federation Belgium) démontre que la Flandre possède trois fois plus de studios de développement que la Wallonie, mais également de meilleures aides financières pour ses équipes ainsi que plus d’écoles spécialisées dans le domaine. Durant cette Gamescom 2024, nous avons pu rencontrer des membres de WALGA, l’association officielle du jeu vidéo en Wallonie, pour essayer de comprendre ce qu’il se passe en ce moment et comment le secteur pourrait se développer en Wallonie aussi. Le premier constat réalisé par l’association est qu’il y a du mieux, et notamment du côté des formations. “Il y a de nouvelles formations en Wallonie pour le secteur du jeu vidéo, comme le nouveau master de la Haute École Albert Jacquard où nous avons eu la première diplomation cette année. Il y a eu pas mal de pépites, il ne faut pas hésiter à aller voir à quoi ça ressemble. Il y a une vraie demande du côté étudiant, mais ce qu’il faut aussi c’est leur assurer une place dans notre industrie en Wallonie. Il faut donc développer le secteur avec beaucoup plus de studios.” nous a confié Laure Marlière, Communication Officer de WALGA (Wallonia Games Association). Les artisans du jeu vidéo sont bien présents en Wallonie, mais peu de choses sont mises en place pour les aider à concevoir des jeux. La région fait toujours face à une fuite de talents problématique pour le secteur, quelque chose que l’association essaye d’atténuer au mieux en accompagnant les nouveaux studios qui peuvent bénéficier de leur réseau. La présence de l’association sur les salons comme la Gamescom est aussi importante puisqu’elle permet de donner de la place à des studios indépendants qui n’ont pas la chance de posséder leur propre stand. De nombreux acteurs étaient présents aux côtés de WALGA cette année. Ces événements jouent un rôle important dans le développement des petits studios en permettant à ces derniers de rencontrer tout un tas d’acteurs du secteur, dont des éditeurs qui pourraient potentiellement financer des projets made in Belgium. C’est là que se situe le plus grand problème pour les studios wallons, il est difficile de trouver du financement pour réaliser des projets ambitieux. Plusieurs aides existent déjà comme Wallimage (le fonds économique wallon de l’audiovisuel et du gaming) mais cela reste insuffisant. Les acteurs du milieu comptent également sur le nouveau gouvernement pour agir en ce sens. L’avenir nous dira si la Wallonie arrivera à s’imposer et à peser un peu plus dans la balance.