Test – Sam & Max The Devil’s Playhouse : conclusion de la trilogie remasterisée

Deux ans après la réédition d’Au-delà du Temps et de l’Espace, la trilogie Sam & Max, initialement créée par les génies de Telltale, se conclut à nouveau avec le remaster de la troisième et dernière saison, l’une des préférées des fans.

Sam & Max, c’est un monument du point and click. Propriété un temps de LucasArts, avec la sortie de Hit the Road en 1993, la franchise reviendra ensuite à Telltale Games, avec une trilogie ô combien appréciée des fans. Malheureusement, les trois saisons, sorties entre 2006 et 2010, seront les dernières adaptations de Sam & Max en jeu vidéo, et l’avenir des deux policiers free-lance était plus qu’incertain. Jusqu’à ce que Skunkape Games, un studio composé d’anciens de Telltale (et donc de LucasArts), s’attelle au remaster de la trilogie il y a trois ans. Remaster qui tient ici sa conclusion, avec l’adaptation très attendue de The Devil’s Playhouse.

The Devil’s Playhouse est donc la troisième et dernière saison du triptyque pensé par Telltale. Max tombe sur les “Jouets du Pouvoir”, lui conférant de nombreux pouvoirs psychiques comme la capacité de prendre la forme de n’importe quoi avec de la pâte à modeler ou de se téléporter vers n’importe qui grâce à … un téléphone pour bébés. Des pouvoirs qui rendent fous de jalousie bon nombre de super-vilains, parmi lesquels un gorille de l’espace, un ancien pharaon ou encore armée de clone de Sam. Le scénario est loufoque à souhait, avec des idées qui fusent dans tous les sens et des personnages encore une fois hauts en couleur. On retrouve la patte Sam & Max qui nous plaisait tant dans les précédents épisodes, et qui est de retour avec ce remaster. Patte Sam & Max donc, mais un scénario qui ne sera pas aisé à comprendre pour Monsieur et Madame Tout-Le-Monde. Dans l’idéal, il faudrait avoir déjà quelques notions de ce à quoi s’apparente l’univers dans lequel on se plonge avant de débuter ce troisième épisode. Ça part dans tous les sens et on a même le droit à des flash-back au début du premier épisode qui ne sont pas pour faciliter la compréhension de l’histoire. Qu’à cela ne tienne, c’est du Sam & Max, les scénaristes nous ont habitués à ce type d’écriture, et on ne va pas bouder notre plaisir en retrouvant cette saison. 

Si les graphismes ont été revus, le reste du titre est identique à ce qu’il était il y a 14 ans. Pour le meilleur, comme pour le pire…

Au niveau du gameplay, on reste sur peu ou prou le même que dans le jeu originel. On ne peut contrôler que Sam, Max étant “immobile” et uniquement contrôlable qu’au moyen de ses superpouvoirs. L’inventaire est toujours représenté par la boîte en carton, avec des objets qui ne peuvent être combinés, mais uniquement actionnés avec des éléments du décor. Les contrôles de Sam avaient été adaptés pour un gameplay à la console, et le PC a dû faire avec. Il n’est donc pas question de déplacer le chien flic en cliquant dans l’environnement (comme dans les saisons 1 et 2), mais en maintenant le clic de la souris enfoncé. Un joystick virtuel apparaît alors à l’écran et Sam se déplace selon la position de la souris. Le problème, c’est que ces mouvements sont très peu précis, et il n’est pas rare que notre héros fonce dans les murs. Les changements de caméra lors des déplacements nous ont aussi beaucoup perturbés, mais rien de bien grave en soi.

On parle donc bien de remasters et non de remakes. La différence est notable, puisqu’à l’instar des deux précédentes saisons, cette troisième saison de Sam & Max made in Telltale se contente simplement de reprendre les mêmes bases que le titre original. On retrouve ainsi le même gameplay (avec quelques modifications) et la même histoire, et seuls les graphismes ont été améliorés avec un nouveau moteur de jeu. Il s’agit là du même moteur de jeu que depuis le début de cette trilogie remasterisée, avec des graphismes bien plus jolis qu’à l’époque. On remarque des changements dans toutes les scènes du jeu. À commencer par la modélisation des personnages, qui n’est plus en low-poly. Les effets de lumière bénéficient également d’une belle mise à jour, apportant beaucoup plus de relief dans les scènes et des ombrages très réalistes. Enfin, les animations des personnages, également retravaillées, sont bien plus fluides et réussies que dans l’opus original.

A gauche, les graphismes du jeu original, à droite ceux du remaster. Le contraste est saisissant.

Malheureusement, qui dit même remaster que pour les deux premières saisons, dit présence inévitable des mêmes défauts. Les développeurs n’ont ainsi pas jugé bon de proposer un doublage francophone pour cette troisième saison. On a au moins l’honneur de bénéficier de sous-titres en français, mais il faudra repasser pour des voix traduites. Celui qui a du mal avec l’anglais regrettera cette absence. En revanche, le fan de la première heure criera au maléfice à la simple évocation d’un doublage VF pour Sam & Max, tant la série ne se vit qu’avec les voix des doubleurs originaux. Le prix reste également très élevé (près du double du titre de 2010, NDLR.), atteignant la vingtaine d’euros en dehors des soldes et autres réductions annuelles de Steam et consorts.

Conclusion

En ne touchant pas au fond du titre, mais uniquement à la forme avec un nouveau moteur de jeu, Skunkape Games nous gratifie de la conclusion idéale pour cette trilogie Sam & Max. Nos deux policiers free-lance gardent leur si agréable humour bourré de références à tout-va, et le scénario de ce troisième opus est une franche réussite, même s’il ne sera pas évident à comprendre pour tout un chacun. Chaque épisode de cette troisième saison dispose de sa propre histoire et de son propre super-méchant, que nos héros vont devoir combattre à coups de blagues potaches et de superpouvoirs nouvellement acquis par Max. Au-delà du scénario, le gameplay reste à l’identique, malgré quelques ajustements apportés par les développeurs qui ne sont pas optimaux. Ce joystick qui apparaît à l’écran quand on déplace Sam en maintenant le clic de la souris enfoncé n’est clairement pas notre meilleur ami. En revanche, c’est au niveau des graphismes que le titre se distingue le plus. Les équipes de Skunkape ont fait un travail remarquable (le même que dans les deux premières saisons) qui mérite d’être apprécié à sa juste valeur. Les ombrages sont beaucoup plus nets, les effets de lumière plus réalistes et les animations plus fluides. La cerise sur le gâteau aurait été un doublage francophone ainsi qu’un prix légèrement moins élevé, mais malheureusement, on ne peut pas tout avoir. 

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Sam & Max : The Devil's Playhouse

Gameplay 6.0/10
Contenu 7.5/10
Graphismes 7.0/10
Bande son 8.5/10
Finition 8.0/10
7.4

On aime :

Un beau travail effectué sur les graphismes, plus modernes

Un doublage américain d'excellente qualité

Enfin du sous-titrage français

L'humour Sam & Max, qui fait mouche

Plus d'une dizaine d'heures de jeu

On aime moins :

Il faudra repasser pour le doublage francophone

Des contrôles pas toujours aboutis

Un prix plus élevé que le jeu original injustifié

Un scénario qui peut paraître complexe pour un nouveau-venu dans la saga