Test – Rise of the Rōnin : la nouvelle exclu PS5 un poil trop ambitieuse

C’est la première grosse exclusivité de la Playstation 5 en 2024. Rise of the Rōnin, développé par Team Ninja est un action-RPG assez ambitieux. A-t-il toutefois les moyens de s’imposer comme un must-have de la console de Sony ?

Il y a bientôt quatre ans, Sony et Sucker Punch nous gratifiaient du génial Ghost of Tsushima, ce monde ouvert d’action qui prenait place en plein Japon féodal, en 1274. On y découvrait alors des samouraïs luttant pour la liberté de leur pays face à l’invasion des Mongols. Cette année, Playstation reste sur sa lancée de la découverte du Japon et de son histoire passionnante, mais fait un bond dans le temps et a chargé Team Ninja de développer ce très ambitieux Rise of the Rōnin.

Avec Rise of the Rōnin, c’est au Japon moderne que nous avons affaire. Les katanas et shurikens ne sont plus les seules armes employées, puisque l’arrivée des Occidentaux dans le commerce avec l’Empire du Soleil levant a imposé l’utilisation des armes à feu. L’environnement n’est pas non plus le même que dans Tsushima, puisque nous sommes ici aux alentours de Yokohama avec le mont Fuji en toile de fond. Enfin, le scénario est totalement différent de celui du titre de 2020.

Ici, les Mongols laissent place aux Américains et à diverses factions japonaises en pleine Guerre de Boshin. Nous sommes dans la deuxième moitié du XIXe siècle, alors que les Occidentaux s’intéressent au potentiel économique que représenterait une ouverture du Japon sur le commerce international après plusieurs siècles de politiques nationalistes. C’est la période Bakumatsu, avec la fin de la dynastie Tokugawa. Face à cette ouverture imposée par l’arrivée des Occidentaux, le shogunat se bat pour conserver l’ordre établi, tandis que les “anti-shogunat”, eux, veulent qu’un vent de modernité souffle sur l’archipel. Votre héros, lui, va virevolter entre les deux clans pour retrouver un proche disparu.

Se situant à la fin du XIXe siècle, à l’arrivée des Occidentaux au Japon, le titre nous permet de rencontrer de nombreux personnages historiques.

Votre personnage est l’une des Lames jumelles, un duo de guerriers surentraînés par la Forgeuse, une vieille dame recluse dans un bois. Pour entamer votre périple, vous accédez à un éditeur de personnage ultra complet vous permettant de personnaliser vos deux héros comme bon vous semble. Ensuite, vous débutez votre aventure avec comme première mission d’infiltrer le bateau de Matthew Perry (non, pas l’acteur de Friends), un officier de marine américain venu au Japon pour initier le commerce entre les deux pays, et le tuer. Tout ne se passera pas comme prévu, les Lames jumelles sont séparées et vous continuez d’incarner le héros survivant. Vous l’aurez compris, votre protagoniste, persuadé que son binôme est toujours vivant, va traverser le centre du Japon à la recherche de celui-ci. Pour cela, il va forger des alliances ou, au contraire, se faire ennemi avec des gens qui se dresseront sur votre chemin. Tout cela, vous pourrez le décider à travers d’innombrables choix.

Rise of the Rōnin, c’est donc un grand monde ouvert dans le Japon moderne développé par Team Ninja, les papas de Nioh et Ninja Gaiden. Le studio japonais est donc un habitué des aventures nipponnes, ce Rise of the Rōnin étant même sa production la plus ambitieuse à ce jour. Les développeurs avaient même tellement d’ambition pour leur titre, qu’ils ont fini par se perdre en chemin. Vous allez très vite le découvrir, le titre est généreux, propose énormément de contenu et une aventure complète, mais également beaucoup d’à-côtés plus ou moins pertinents qui nous sont tous servis en moins d’une heure. Il faut donc tout assimiler, très vite, et passer parfois plusieurs heures dans les menus pour tout bien comprendre.

Trouver des chats à caresser, explorer des lieux-dits, afficher des bannières, chasser des fugitifs… La carte de Rise of the Rōnin a beau être de taille raisonnable (et tant mieux d’un côté), on sent que les développeurs ont cherché à faire du remplissage pour éviter que le joueur ne s’ennuie. Au-delà de la quête principale, notre protagoniste se voit attribuer des quêtes secondaires à compléter en fonction des PNJ qu’il croise, et peut choisir de les accomplir ou non pour améliorer ses relations. Là aussi, c’est un point important du jeu. Les relations avec les personnages sont importantes, mais pas uniquement. Vous devrez également libérer des quartiers et zones de la carte en y terrassant les méchants, mais aussi un système de factions avec lesquelles sympathiser. Au fil de votre aventure, vous rencontrerez des personnages issus de l’une ou l’autre faction. Les missions sont affiliées à l’un ou l’autre camp, mais on sent que nos liens avec ces camps sont assez superficiels. En revanche, on notera que nos choix influent sur les adversaires et personnages que nous rencontrerons avec le temps, ce qui n’est pas pour nous déplaire.

Au travers de leurs rencontres, nos personnages tisseront des liens d’amitié débloquant de nouvelles actions ou choix de dialogue.

Au-delà de l’habituel arbre de compétences à améliorer selon les quatre caractéristiques (dextérité, force, charisme et intelligence), vous passerez une grande partie de votre aventure … à looter. Quoi de plus normal pour un action-RPG, mais dans celui-ci, on en arrive très vite à la saturation. Dès que l’on élimine deux ou trois ennemis et que l’on ouvre un coffre à trésor, notre sac à dos est saturé de dizaines de cosmétiques souvent semblables entre eux. Heureusement, il est possible de les vendre ou de les démanteler pour acquérir des ressources ou du crédit.

Abordons enfin le point le plus important de ce Rise of the Rōnin : les combats. Déjà bien rodés avec leur expérience passée, les développeurs de TeamNinja proposent ici un système de combat et des mécaniques de jeu ultra efficaces. Bien qu’exigeant, notamment au niveau du contre qui doit être parfait (à la frame près), le système de combat propose différents genres et armes adaptés à chaque type d’ennemi. Là aussi, on a probablement affaire à un trop-plein de propositions, mais on est loin de l’overdose tant on se plaît à alterner entre les différents styles de combat. Chaque arme dispose de ses propres styles de combat à débloquer et donne donc un nombre quasi infini de styles de jeu à essayer.

Les combats sont la grande force de ce Rise of the Rōnin. Très complets et exigeants.

Les combats, eux, sont régis par deux barres ultra importantes. D’une part, le Ki, qui fait office de barre d’endurance ultra pénalisante. Marteler les touches d’attaque sans faire attention à votre endurance est presque fatal, puisqu’une fois celle-ci épuisée, votre personnage sera immobile, juste épuisé, et attendra quelques secondes pour récupérer de l’énergie, le laissant ainsi à la proie des ennemis. La moindre esquive ou contre dépense également de l’endurance, des actions à utiliser avec parcimonie donc. Plus pénalisante qu’autre chose, cette barre de Ki ne doit très certainement pas être prise à la légère, et rend elle aussi l’expérience tantôt grisante, tantôt frustrante.

D’autre part, l’impulsion fait office ici de “moral” pour l’ennemi. Plus vous enchaînerez de coups, plus vous abaisserez le moral de l’ennemi et parviendrez ainsi à rompre sa garde. Dès que la barre d’impulsion de l’ennemi est vide, celui-ci est alors à votre merci, vous donnant la possibilité d’utiliser une attaque ultime (ou presque) pour l’achever (ou presque).

Mais comme tout n’est pas parfait dans ce Rise of the Rōnin, même les combats pâtissent de quelques défauts, avec une IA ennemie juste catastrophique. Un peu semblables au Syndrome Assassin’s Creed en son temps, les méchants vous attaquent chacun à tour de rôle sans véritablement chercher à coopérer lorsqu’ils sont en groupe. Groupe d’ennemis qui sont, également, fort semblables entre eux, puisqu’au-delà de quelques sangliers ou loups qui viennent légèrement varier les plaisirs, on ne sera jamais réellement surpris par la variété des ennemis. Seuls les boss sont véritablement inspirés. Dès le début avec Matthew Perry ou la Forgeuse le titre donne le ton, et annonce de futurs combats de boss excellentissimes.

Visuellement, l’aspect général du titre est très bon. En revanche, lorsque l’on s’attarde sur des détails, c’est assez vilain.

Explorer le cœur du Japon de la deuxième moitié du XIXe siècle avec, en toile de fond, un mont Fuji juste resplendissant est assez jouissif. Car il faut bien l’admettre, malgré une technique très en deçà des standards lorsque l’on s’attarde à certaines textures, Rise of the Rōnin propose des environnements jolis, sans être explosifs à l’image d’un Ghost of Tsushima, remplis par des terrains verdoyants parsemés de cerisiers, des cours d’eau très jolis et, donc, ce splendide mont Fuji. Ajoutez à cela une bande sonore juste impeccable et un doublage VF complet (bien qu’inégal par moments) et vous êtes littéralement transportés dans cette période ultra passionnante de l’Histoire nipponne ayant façonné le Japon d’aujourd’hui.

Conclusion

À force de vouloir atteindre le soleil, on finit par se brûler les ailes. Si cet adage est propre à Dédale et Icare, il pourrait très bien fonctionner avec Playstation et Team Ninja qui, avec ce Rise of the Rōnin, ont peut-être eu les yeux plus gros que le ventre. Ultra ambitieux, Rise of the Rōnin est une expérience très agréable à découvrir, et ce, notamment grâce à un système de combat juste impeccable et une mise en scène soignée. Mais dans cette nouvelle exclu, les développeurs ont visiblement eu un tas d’idées, quitte à provoquer le trop-plein chez les joueurs. Maîtrise de tous les systèmes de combat, exploration, liens avec les personnages, libération de zones… Certes, Rise of the Rōnin est ultra complet, mais on ne sait plus sur quoi se concentrer tant on est submergés par les informations. Ajoutez à cela des visuels sympathiques mais en dents de scie ou encore une IA en combat franchement à la ramasse. Heureusement que la reproduction du Japon de la fin du XIXe et l’incroyable bande-son permettent à Rise of the Rōnin d’être malgré tout réussi, et ce, en dépit de ces quelques points noirs. On est toutefois loin d’une très grosse exclusivité pour la PS5…

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Rise of the Rōnin

Gameplay 6.5/10
Contenu 7.5/10
Graphismes 7.0/10
Bande son 8.5/10
Finition 6.0/10
7.1

On aime :

Un système de combat presque parfait

Certains paysages assez jolis

Les combats de boss, ultra réussis

La bande son, qui nous transporte au Japon

Une période historique ultra passionnante

On aime moins :

L'aspect général visuel ressemble à un vieux jeu PS4

Les combats dictés par une barre d'endurance pénalisante

Un peu de trop plein niveau contenu en à-côtés et loot

Une IA ennemie en combat pas terrible

Peu de variétés dans les ennemis