Test – Like a Dragon Infinite Wealth : l’un des meilleurs jeux de la franchise Yakuza

Après un excellent Yakuza 7 qui proposait de nouvelles bases, Sega et Ryū ga Gotoku remettent le couvert avec Infinite Wealth, le second jeu à sortir sous la dénomination Like a Dragon. Et force est de constater que c’est un coup de maître réalisé par les Japonais.

La sortie d’un jeu vidéo estampillé Yakuza est toujours un phénomène en soi. C’est en 2005 que sort au Japon sur Playstation 2 le tout premier épisode d’une franchise qui deviendra culte. En quinze ans, ce sont sept épisodes qui seront développés par les Japonais de Ryū ga Gotoku Studio, avant un reboot de la série initié en 2020. Like a Dragon a ainsi posé les bases d’un nouveau gameplay, délaissant le côté beat them all pour du RPG au tour par tour.

Dans Yakuza 8, ou plus officiellement Like a Dragon: Infinite Wealth, on retrouve le protagoniste du précédent épisode, Ichiban Kasuga, accompagné du mythique Kazuma Kiryu, héros principal de la série qui était au centre de Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name. Cette fois, c’est sur les origines de Kasuga que l’on s’intéresse. Le duo part en effet à Honolulu pour y retrouver la mère biologique du héros et la protéger d’organisations criminelles qui lui veulent du mal.

C’est donc un dépaysement total que nous propose Ryū ga Gotoku en nous emmenant à Hawaï. Les paysages sont plus luxuriants, ensoleillés et plaisants à regarder. Les rues grisâtres et tristes d’Ijincho laissent place à Honolulu City, une ville qui en ferait rêver plus d’un et qui est diablement imposante de par sa taille. Comptez Ijincho et Kamurocho réunies en une seule map. Une carte grande, certes, mais dans laquelle vous ne risquerez pas de vous ennuyer. D’une part, en raison du nombre de citoyens présents dans les rues. 

Visuellement, le jeu est très inégal. Les cinématiques sont de qualité, ce qui n’est pas toujours le cas des environnements.

Chaque coin de rue est propice à faire de nouvelles rencontres, que ce soit des gens avec qui sympathiser ou qui vous accorderont l’une ou l’autre quête secondaire, ou avec des voyous qui voudront votre peau. Honolulu est en proie à d’importantes guerres de gang et c’est votre personnage qui s’y retrouve mêlé. Vous vous baladez en rue, vous croisez un groupe de quelques bandits qui, si vous passez trop près d’eux, vont enclencher un affrontement avec vous. Alors oui, il est tout à fait possible de les éviter en vous éloignant le plus possible d’eux. Mais Infinite Wealth étant un RPG, si vous souhaitez engranger de l’expérience et gagner de l’argent, vous devrez obligatoirement en passer par là.

D’autre part, et c’est devenu la marque de fabrique de la saga, si on ne s’ennuie pas un instant dans Infinite Wealth, c’est en raison du nombre presque infini de mini-jeux proposés. Et dans cet épisode, on a l’impression que l’offre est encore plus complète que dans les précédents titres de la franchise. Certains mini-jeux sont même assez marquants, comme Dondodoko Island!, un Animal Crossing-like ultra complet ou les Sujimons. Ce nom vous dit quelque chose ? Ce n’est pas un hasard …

Concrètement, c’est un jeu complet Pokemon qui est intégré à Infinite Wealth. Tout (ou presque) est copié sur la célèbre licence de Nintendo, si ce n’est que vous possédez ici des gangsters américains, des ninjas, des statues… Bref, des personnages ultra stéréotypés qui se battent pour vous face à d’autres Sujimons appartenant à des dresseurs et… des champions. Parce que, comme dans Pokemon, vous aurez à conquérir une arène, à capturer plusieurs des 300 Sujimons présents dans la nature… Vous l’aurez compris, c’est littéralement un jeu complet dans le jeu, qui vous accaparera à lui seul plusieurs dizaines d’heures durant.

Les Sujimon sont LA grande nouveauté de cet opus. Très clairement pompée sur Pokemon, la formule fonctionne pourtant bien.

Comme tout bon J-RPG qui se respecte et comme depuis presque toujours dans la série, Infinite Wealth vous donne la possibilité de tailler la personnalité d’Ichiban Kasuga comme vous le souhaitez. Au travers de différents choix que vous aurez à faire dans vos conversations avec les autres protagonistes, vous pourrez accentuer le charisme ou encore l’intelligence de Kasuga. Ce qui est marquant, c’est que l’on sent que ça a un réel impact sur le ressenti des gens vis-à-vis de votre héros.

Les personnages qui vous entourent bénéficient tous d’une mise en scène ultra soignée. Généralement, dans les JRPG, l’accent n’est certainement pas mis sur les protagonistes, mais sur l’histoire. Depuis des années, Ryū ga Gotoku prouve que c’est possible, pour un studio japonais, de proposer des personnages profonds. Qu’il s’agisse des protagonistes ou des antagonistes, tous ont un véritable vécu, et montrent un caractère bien marqué.

Du côté des affrontements, on reste sur le même système de combat que celui initié dans Like a Dragon. Après un interlude dans The Man Who Erased His Name en revenant au combat en temps réel, Ryū ga Gotoku propose ici à nouveau des combats au tour par tour. Pendant les affrontements, les joueurs peuvent choisir parmi différentes actions telles qu’attaquer, utiliser des objets, parer ou exécuter des actions spéciales nécessitant des points de mana. Bien que les premiers combats puissent sembler peu excitants et les ennemis peu redoutables, c’est seulement avec la progression de l’intrigue que les combats révèlent pleinement leur potentiel, offrant une expérience de jeu plus immersive et dynamique. Nos héros disposent d’ailleurs de leur propre attaque spéciale particulière et assez stylisée.

La personnalité de votre héros devra être façonnée au moyen de plusieurs choix de dialogues et d’action.

Visuellement, le jeu est assez décevant, quoique très fidèle aux précédents opus. Le moteur graphique n’a jamais été le point fort de la franchise, et cela se ressent aussi dans cet épisode. Les cinématiques sont assez inégales (ni trop laides, ni très belles) et les paysages sont sympathiques sans être waouh. En 2024, pour un AAA de cet acabit, nous sommes en droit d’en attendre plus. Toutefois, c’est surtout du côté de la bande sonore qu’Infinite Wealth se distingue le plus. Le doublage japonais est d’une qualité impressionnante, et les mélodies sont toujours très justes, jamais en décalage par rapport à la situation. 

Enfin, un détail nous a énormément contrariés. L’édition de base du jeu, vendue malgré tout 69,99€, ne contient que le jeu. Si ce n’est clairement pas du vol compte tenu du contenu gigantesque du titre, c’est toutefois du côté des éditions collectors qu’il y a un réel problème de déontologie. Traditionnellement, les studios proposent un mode New Game+ à leur jeu après sortie en contenu additionnel gratuit. Ici, Sega a décidé de ne proposer que ce mode (et quelques bonus pour Sujimon) dans l’édition Deluxe, vendue …85€. C’est clairement du vol qui est à la limite du pardonnable. Sega ne nous a jamais habitués à cela et l’image du studio en prend un sacré coup. Même si, on le répète, le jeu de base dépasse les 60 heures de durée de vie, proposer un mode New Game+ contre une quinzaine d’euros est tout bonnement scandaleux.

Conclusion

Là où Like a Dragon premier du nom posait timidement les bases d’un renouveau important pour la série au niveau des combats, Infinite Wealth en est pratiquement l’aboutissement. Tout ce qui est proposé ici est de meilleure qualité que dans le précédent épisode : les combats, le contenu, le scénario, la finition… C’est bien simple, Infinite Wealth est un Like a Dragon 2.0. Ryū ga Gotoku a apporté toute son expertise pour proposer l’un des (si pas le) jeux Yakuza le plus abouti depuis 20 ans. Quelques très bonnes idées introduites dans cet épisode font d’ailleurs mouche, on pensera notamment au mini-jeu des Sujimon, mais certains éléments font tache et empêchent Infinite Wealth d’être tout simplement le RPG japonais parfait. C’est le cas de la technique, parfois très faiblarde compte tenu des standards actuels, ou encore d’un manque de précision dans certains sous-titres. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour nous le contenu des éditions collectors pose un réel souci, notamment ce mode New Game+, généralement gratuit, vendu dans l’édition deluxe à 85€… Malgré ce point décevant, Infinite Wealth est assurément le titre le plus abouti de la franchise.

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Like a Dragon : Infinite Wealth

Gameplay 8.5/10
Contenu 9.0/10
Graphismes 7.5/10
Bande son 8.0/10
Finition 8.0/10
8.2

On aime :

Un doublage japonais d'excellente facture

Une durée de vie qui frôle les 60 heures

Toujours autant d'incroyables activités annexes

Un système de combat encore meilleur

Les Sujimon, un mini-jeu diablement efficace

On aime moins :

Assez faiblard techniquement parlant par moments

Un New Game + disponible ... en DLC payant