Test – Ghostrunner 2 : une suite maîtrisée

Si vous n’avez jamais entendu parler de Ghostrunner, c’est une erreur à laquelle il faudra vite remédier ! Le second opus vient de sortir et est, au même titre que le premier opus, un très bon jeu.

C’est il y a tout pile trois ans que l’excellent Ghostrunner premier du nom est sorti sur nos consoles de salon et PC. Pour la première fois, des développeurs sont parvenus à faire du die & retry à la première personne une expérience positive et excitante, là où ce genre est habituellement frustrant et vite lassant. Dans Ghostrunner, c’est tout le contraire. On meurt plusieurs dizaines de fois par heure, mais c’en est presque jouissif, puisque ça permet d’explorer toutes les pistes possibles pour achever un niveau ou éliminer les ennemis.

Avec ce deuxième épisode, les développeurs polonais de One More Level semblent avoir appris de toutes leurs erreurs. Et pour cause, l’ensemble du gameplay tant apprécié dans le premier jeu est de retour, au même titre que l’univers, auxquels viennent s’ajouter quelques nouveautés et corrections franchement bienvenues.

Question scénario, celui de Ghostrunner 2 démarre un an après les événements du premier opus. Toujours dans la peau de Jack, vous vous retrouvez sur cette planète Terre totalement désolée où les êtres humains restants se sont regroupés dans la Tour Dharma. Après la mort de la Maîtresse des Clés, vous faites face à une nouvelle menace, une espèce de secte composée d’ex-Ghostrunners, appelés les Asura, qui veulent détruire l’intérieur de la Tour.

La construction du level design offre la possibilité d’aborder un niveau de plusieurs manières.

Un scénario plaisant, plus élaboré que dans le premier jeu, mais qui ne s’attarde pas suffisamment sur certains PNJ importants, relégués au quatrième plan. Certains personnages secondaires auraient ainsi mérité davantage d’attention, à l’instar de Zoé ou Kira, avec qui on peut désormais converser grâce à des dialogues à choix multiples. Toutefois, on notera un certain apport au lore de Ghostrunner. On en apprend ainsi davantage sur Jack et ses congénères et, surtout, comment il en est arrivé là.

Si vous ne connaissiez pas Ghostrunner, son gameplay peut très facilement être résumé. Il s’agit d’un mix entre Mirror’s Edge et Doom Eternal. Plongé dans un univers post-apo, vous devez parcourir des niveaux alliant verticalité et énigmes tout en éliminant les hordes d’ennemis qui vous feront face. La mort fera partie intégrante de votre aventure, puisque le moindre dégât ou la moindre chute vous tuera. L’avantage, c’est que la réapparition est instantannée, vous permettant alors de vous mesurer à nouveau au niveau.

La réapparition fonctionne grâce à un système élaboré de sauvegardes automatiques. Dans le premier épisode, le système était assez perfectible, nous renvoyant parfois assez loin en arrière en mourant. Ici, les développeurs ont amélioré la fonction, augmentant le nombre de checkpoints. C’est dès lors moins frustrant de mourir, puisque l’on ne revient pas une vingtaine de minutes en arrière. Un point important, qui permet ainsi de conserver tout au long de l’aventure le rythme soutenu du titre.

La mise en scène est très soignée, notamment avec l’élimination en parade parfaite des ennemis.

Déjà dans le premier épisode, les approximations dans l’escalade sont de retour dans cette suite. Il n’est pas rare que l’on souhaite escalader un mur et que le jeu comprenne qu’on veuille juste courir dessus, ou encore que, durant nos chute, nous atterrissions sur des éléments du décor cachés, en contre-bas, et depuis lesquels il est (presque) impossible de remonter à la surface.

En commençant notre aventure dans Ghostrunner 2, les premières heures nous rappellent incontestablement le plaisir que nous avions à explorer le premier titre. Ca fuse dans tous les sens, le parkour est ultra jouissif, l’univers impressionne de par son cachet. Avec ce nouvel opus, les développeurs ont repris tout ce qui faisait le succès du premier et y ont apporté quelques éléments intéressants, dont la moto.

Celle-ci apporte une nuance plus action-aventure au titre que par le passé et permet de casser une certaine routine dans lequel on peut facilement rentrer, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Quoiqu’imparfaite dans sa précision et sa maniabilité, la moto apporte un vrai plus au gameplay, lui permettant de sérieusement se renouveler et de nous dépayser, comme à l’extérieur de la Tour, où une immense zone semi-ouverte nous permet de nous amuser avec la bécane. Et force est de constater que, là aussi, la création des développeurs est impeccable, puisque le level design est constamment réfléchi pour s’aclimater à la moto.

Le QG dans la tour, nouveauté là aussi, permet quant à lui de servir de hub. Vous y reviendrez très souvent, que ce soit pour échanger avec vos partenaires et en apprendre plus sur eux, mais également pour vous améliorer et améliorer votre Carte mère. Celle-ci a d’ailleurs été revue, avec un fonctionnement plus logique et clair, basé sur les domaines de technologie. En récoltant des éclats de mémoire, vous débloquerez des emplacements libres dans votre carte mère vous permettant d’assigner l’une ou l’autre compétence. Ces compétences se choisissent en fonction de leur effet, vous obligeant à choisir habilement quelles compétences utiliser. Sachez qu’il existe au total 48 améliorations, permettant d’améliorer la vitesse, d’augmenter la barre d’endurance ou encore de lancer plusieurs projectiles en un lancer.

L’univers de Ghostrunner est assurément son point fort. Très typé cyberpunk, il est d’ailleurs sublimé par une géniale BO. Dommage que visuellement le moteur de jeu ne suive pas…

D’autres petites nouveautés viennent, ici-et-là, améliorer le gameplay. notons l’arrivée d’une barre d’endurance ne limitant plus les dashs, ou encore la possibilité de bloquer, et même de renvoyer, les tirs de blaster avec une parade grâce à cette barre d’endurance. Autre nouveauté, il est possible d’effectuer une contre-attaque très classe en bloquant juste avant un coup un ennemi. Les capacités ultimes font également leur apparition, comme un laser ou un ralenti.

Déjà excellent dans le premier opus, l’univers de Ghostrunner 2 tape dans le mille à chaque instant. Malgré un monde extérieur moins inspiré et plutôt pâlot, l’intérieur de la Tour Dharma, les ennemis et même les boss sont juste incroyables, de style cyberpunk (très à la mode en ce moment). L’univers de Ghostrunner est, par la même occasion, juste sublimé par les magnifiques compositions de Daniel Deluxe. Le Russe parvient, une fois de plus, à faire un sans-faute avec des musiques frénétiques de grande qualité d’un style synthé électro du plus bel effet. A coup sûr, sans cette bande son, Ghostrunner 2 (et par la même occasion le 1) n’a pas la même saveur.

Techniquement, le premier épisode était pas trop mal sans pour autant être incroyable. Ici, le constat est le même. Ghostrunner 2 est joli, par moments très joli, mais n’est clairement pas une claque. Sur consoles next-gen, et notamment sur PS5, on est loin de la claque qui aurait pu être permise par un jeu de ce type. De plus, il arrive que l’on ait affaire à quelques chutes de framerate par moments, peu dérangeantes mais perturbantes dans un titre dont la fluidité est très importante.

Conclusion

One More Level Game vise juste avec cette suite à l’excellent Ghostrunner de 2020. Grâce à un rythme soutenu, un univers incomparable et un gameplay aux petits oignons, Ghostrunner 2 parvient à nous tenir en haleine durant la dizaine d’heures qui nous est proposée. Là où le die & retry est frustrant, le studio parvient ici à nous pousser à nous surpasser et à vouloir, à tout prix, finir le niveau. Le titre nous aura d’ailleurs surpris par cette volonté d’aller jusqu’au bout, et les nouvelles bribes du gameplay viennent renouveler une formule qui faisait déjà mouche par le passé. L’incroyable univers déjà présenté dans le titre est de retour ici, avec un level-design vertical au poil dans cet univers post-apo juste impeccable. S’il y avait quelque chose à reprocher au titre, ce serait probablement son scénario pas incroyable et le manque de précision dans certaines mécaniques de gameplay, comme la moto ou les différents éléments du décor. Et la réalisation technique un œil décevante. Ghostrunner 2 ne manque pas d’ambition mais à en revanche un peu de mal à sauter El pas du triple-A. 

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Ghostrunner 2

Gameplay 8.0/10
Contenu 7.5/10
Graphismes 7.5/10
Bande son 9.0/10
Finition 7.0/10
7.8

On aime :

Des passages en moto diablement plaisants

Un univers post-apo qui claque toujours autant

Des environnements plus ouverts

Un système de sauvegarde grandement amélioré

Une bande son qui décoiffe

On aime moins :

Un scénario qui passe à la trappe

Aurait mérité de meilleures graphismes sur PS5

Quelques légères chutes de framerate

Quelques imprécisions dans les sauts