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Les gendarmes des données européens veulent réguler ChatGPT

L’intelligence artificielle d’OpenAI est au cœur d’une enquête préliminaire en Espagne. Dans le même temps, le Comité Européen de la Protection des Données (EDPB) a créé un groupe de travail sur le robot conversationnel, potentielle première étape d’une politique européenne commune en matière d’IA. 

ChatGPT nuit-il aux données personnelles des citoyens européens ? C’est la question que se posent les différents régulateurs de l’Union européenne. A l’image de l’AEDP, l’agence espagnole de protection des données, qui a lancé ce jeudi 13 avril une enquête préliminaire contre la société OpenAI, entreprise américaine créatrice du robot conversationnel ChatGPT. En cause, “un éventuel manquement à la réglementation”, c’est-à-dire au Règlement général sur la protection des données ou RGPD.

La procédure espagnole va de concert avec celle de son homologue italien, le GPDP, quelques semaines plus tôt. Le régulateur avait en effet imposé au robot conversationnel de cesser la collecte des données des utilisateurs italiens, à compter du 31 mars dernier. L’autorité italienne a par ailleurs annoncé ce mercredi une série d’exigences en matière de respect de la législation.

Exigences auxquelles la société OpenAI doit se conformer avant le 30 avril, sous peine que ChatGPT ne soit plus accessible dans le pays. Parmi elles, on retrouve notamment la possibilité pour n’importe quelle personne, y compris les non-utilisateurs, de pouvoir rectifier les données personnelles si ces dernières sont incorrectes, “ou bien de faire effacer ces données si la rectification s’avérait techniquement irréalisable”, précise le GPDP. Pour rappel, le droit de rectification est inscrit dans l’article 16 du RGPD.

Une politique européenne commune

C’est notamment sur ce point que le député français Eric Bothorel a annoncé avoir déposé une plainte auprès de la Cnil, la Commission nationale de l’informatique et des libertés, ce mercredi. L’élu du groupe Renaissance a pu constater plusieurs erreurs dans sa biographie fournie par le robot conversationnel. Toutefois, “le sujet n’est pas de bannir ChatGPT”, précise le député dans une interview accordée à la chaîne d’info BFMTV, “c’est de demander à OpenAi de se conformer au RGPD”.

Un argumentaire que l’on retrouve chez le gendarme espagnol qui plaide pour le développement de l’intelligence artificielle “dans le plein respect de la législation en vigueur”. Avant d’ajouter : “car elle considère que ce n’est qu’à partir de ce point de départ que peut être réalisé un développement technologique compatible avec les droits et libertés des personnes.

L’AEDP a par ailleurs demandé au Comité Européen de la Protection des Données (EDPB) d’inclure ChatGPT dans les sujets de discussion de sa réunion plénière. L’organe de l’Union européenne a ainsi créé le même jour un groupe de travail dédié pour “favoriser la coopération et échanger des informations sur d’éventuelles mesures d’exécution menées par les autorités de protection des données.

Une mesure qui pourrait donner le ton d’une politique européenne commune en matière d’intelligence artificielle. Car si la confidentialité des utilisateurs dans les nouvelles technologies est source d’inquiétude pour les régulateurs, la sécurité l’est tout autant. Pour rappel, un belge d’une trentaine d’années, en proie à l’éco-anxiété s’est suicidé fin mars suite à des semaines de conversations avec un chatbot nommé Eliza, basé sur la technologie de ChatGPT.

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