Année après année, Football Manager assoit toujours plus son emprise sur le milieu de la simulation vidéoludique de management de foot. Ne se reposerait-elle toutefois pas sur ses lauriers ? Qui dit rentrée vidéoludique dit, indéniablement, retour des traditionnelles simulations footballistiques sur PC et consoles. Si nous avons d’un côté FIFA qui permet de prendre le contrôle d’une équipe de onze joueurs, Football Manager offre quant à lui la possibilité au joueur de se placer dans la peau d’un entraîneur. Une simulation de niche et exigeante qui est, petit à petit, parvenue à s’imposer comme la référence de la simulation de management. Certains ont essayé de faire redescendre FM de son piédestal, sans jamais réellement y arriver. Qu’à cela ne tienne, Football Manager est de retour, et ce n’est pas pour nous jouer un mauvais tour. L’année passée, l’épisode nous avait, une fois de plus, tout simplement conquis, avec un contenu toujours aussi conséquent et des nouveautés plutôt plaisantes, notamment en match. Un épisode quasi parfait donc, mais qui amenait une interrogation : la perfection peut-elle se renouveler et faire encore mieux ? Rien n’est moins sûr, et c’est notamment ce que nous avons cherché à savoir avec Football Manager 2022, le millésime de cette année. Comme chaque année, c’est de par son contenu que la franchise de Sports Interactive impressionne. Aucun joueur actuel n’a été généré aléatoirement, tous sont présents, même ceux de la première division saoudienne ou du championnat du Gibraltar. La base de données est incroyablement conséquente, avec plusieurs centaines de milliers de joueurs officiels présents. Les clubs ne sont pas tous sous licence, ce que l’on regrettera une fois de plus, mais les noms restent toujours très reconnaissables. Heureusement, année après année, la franchise se dote de nouveaux partenariats. Quelques championnats majeurs sont ainsi sous licence, comme la Bundesliga, la Ligue 1 ou encore la majorité des clubs de la Serie A. Pour ce qui est des modes de jeu, on retrouve les traditionnels modes solo, multijoueurs et un mystérieux mode Face à Face, qui n’est pas encore disponible, mais qui, selon les informations de Miles Jacobson (patron de Sports Interactive), feraient s’affronter deux joueurs pour un unique match et comparer les tactiques. Le dernier jour du mercato est plus marquant. Il s’agit d’une des rares nouveautés du titre, qui peine visiblement à se renouveler. Dans son gameplay, Football Manager ne reste principalement adapté qu’aux sessions de jeu en solo. Evidemment, le titre propose depuis des années de jouer en multijoueur, chacun à la tête d’une équipe, mais ces parties ne sont jamais vraiment très excitantes, avec des périodes extrêmement longues à attendre que l’autre joueur ait fait ses choix ou encore quand il faut attendre que son match soit fini. Le mode Fantasy Draft, assez semblable à Ultimate Team sur FIFA, a notamment été revu et amélioré, avec par exemple une nouvelle modification des budgets plutôt bienvenue. Finalement, c’est bien en solo que FM se vit le mieux. Et avant de commencer une carrière, il est primordial de créer votre entraîneur. L’éditeur de personnage a été grandement modernisé par les équipes de SI, avec plus d’outils, notamment au niveau du visage. Un éditeur amélioré plaisant, mais qui démontre clairement les lacunes techniques du titre. Depuis plusieurs années, la franchise stagne avec son moteur de jeu, avec des matchs très datés visuellement. L’on se demande si ce n’est pas l’arrivée d’un nouveau moteur de jeu qui permettra à Football Manager d’être enfin la simulation ultime de management. Elle l’est en l’état, mais avec un moteur de jeu digne de ce nom, ce serait la cerise sur le gâteau. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé de la part des développeurs. Après l’introduction de nouveaux modèles 3D l’année dernière, nous avons cette année droit à une centaine de nouvelles animations pour les joueurs. Plus fluides, mais également plus réalistes, ces nouveaux mouvements ajoutent bien plus de vie aux matchs. Les changements de direction sont désormais moins saccadés, les remises en jeu moins robotisées, tandis que les plongeons des gardiens sont bien plus réussis. Ce ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres, et cela permet enfin d’avoir des joueurs vivants et moins inspirés de Robocop. Les animations des joueurs ont été grandement améliorées lors des matchs. Dommage que les graphismes restent trop sommaires. Une fois notre équipe choisie, les choses sérieuses peuvent enfin commencer. Le novice qui n’a jamais mis les mains sur Football Manager va voir débarquer une pléthore d’informations regroupées dans plusieurs dizaines de menus, au risque de vite être perdu. Heureusement, un tutoriel permet très vite de s’acclimater à l’interface à première vue austère de la franchise. Pour le joueur habitué, il se retrouvera en terrain conquis. L’interface est la même, et le tutoriel permet alors de découvrir les quelques nouveautés de l’édition 2022. Parmi celles-ci, on retrouve le tout nouveau ‘data center’. Depuis plusieurs années, on pouvait recruter des analystes et un responsable des analystes dans la franchise. Leur utilité n’était pas toujours très évidente, même si l’on suppose qu’ils permettaient d’approfondir vos connaissances des joueurs étrangers et leur potentiel. Désormais, vos analystes vous permettront d’obtenir un nombre incroyablement élevé d’infos sur l’équipe que vous allez affronter dans votre prochain match, mais également sur vos propres joueurs. Efficacité des buteurs, lacunes sur une des ailes, pourcentage de réussite des passes ou encore xGen de votre équipe, tout y passe. C’est bien simple, nous passerions bien des heures dans le centre de données tellement celles-ci sont nombreuses et passionnantes. Le nouveau ‘data hub’ est très riche en données et rend, enfin, les analystes plus utiles. Notons également la jolie révision de la journée de clôture des transferts. Comme c’était déjà le cas avant, il vous est demandé si vous souhaitez participer ou non à cette ultime journée des transferts, qui est également synonyme de véritable lancement de la saison. Si vous acceptez de la vivre dans son intégralité, alors l’interface du titre va changer du tout au tout. Les rumeurs de transfert les plus insistantes seront affichées au bas de l’écran, les offres se font plus nombreuses… Le temps défilera à l’heure et non plus par période de la journée (matin, midi et soir) et et la journée sera ainsi plus longue. Une chouette nouveauté donc, légère mais fort plaisante. Vous l’aurez compris, les nouveautés se font timides dans cet épisode 2022 de Football Manager. On notera également l’interaction avec le staff, revue, avec notamment des réunions plus interactives, les membres du staff vous proposant leur suggestion et la raison qui va avec. Une nouveauté bien légère, qui est un signe que la franchise ferait une sorte de surplace. Difficile de faire mieux lorsque l’on est au top, et comment se renouveler ? C’est en tout cas ce que les développeurs devront essayer de trouver. Le passage vers un nouveau moteur de jeu serait notamment un premier pas… Conclusion Après nous avoir fourni deux épisodes irréprochables, Sports Interactive nous propose une cuvée 2022 de sa célèbre simulation d’entraîneur de foot qui reste, certes, un excellent cru, mais qui accuse une certaine stagnation, avec trop peu de nouveautés franchement marquantes. Outre le nouveau “data center” qui offre des statistiques extrêmement détaillées sur votre équipe ainsi que les animations des joueurs, la clôture du marché des transferts et vos rapports avec le staff, FM 2022 n’offre rien de vraiment neuf à se mettre sous la dent. Le moteur de jeu continue irrémédiablement à prendre de l’âge, et il serait plus que temps que les développeurs s’attardent sur ce point. Un pas dans la bonne direction avait été fait l’année dernière avec la nouvelle modélisation 3D, cette année ce sont les animations qui sont revues, il ne manque plus qu’un moteur de jeu digne de ce nom pour parfaire la formule. Les nouveaux joueurs trouveront toutefois là une excellente simulation, à la durée de vie infinie et à la base de données qui l’est tout autant. Les puristes qui possèdent déjà l’épisode précédent seront en revanche déçus par l’absence de nouveautés.