Développé par un petit studio indépendant, Infliction a connu un joli succès au moment de sa sortie. Avec ses 90% d’avis positifs sur Steam, ce jeu d’horreur atypique a attisé la curiosité des fans du genre. Assez pour justifier la sortie d’une version “Extended Cut” sur consoles. Les studios indépendants sont de plus en plus nombreux à nous livrer des jeux d’horreur narratifs. Le succès de Layers of Fear semble avoir entrouvert les portes d’un nouveau marché. Il faut le reconnaître toutefois : le résultat est très rarement à la hauteur de nos attentes. Trop souvent, les titres indépendants se rapprochent davantage d’un walking simulator que d’une véritable expérience horrifique. Pas facile de marcher sur les traces d’un Resident Evil! Et, malheureusement, Infliction n’échappe pas à la règle. Facturé 17,99€, le jeu de Caustic Reality tente de tirer son épingle du jeu en mettant en place un scénario complexe, sur fond de drame familial. L’intrigue s’étend sur plusieurs décennies et distille progressivement des indices sur les raisons qui ont mené une famille au drame… On explore la maison familiale à la première personne. Les premières minutes de jeu sont grisantes car il faut bien l’admettre, l’immersion est l’un des gros atouts d’Infliction. En vue à la première personne, le joueur explorera les pièces de la maison familiale. Si l’aventure reste très scriptée – avec une progression pratiquement en ligne droite -, les bruitages très immersifs, l’obscurité qui règne dans les lieux et le gros travail de narration plongent le joueur au coeur d’une intrigue passionnante de bout en bout. L’ambiance d’Infliction est soignée, et c’est très certainement son plus bel atout. On parcourt l’aventure en ligne droite sans déplaisir, malgré la linéarité du jeu. Il ne faudra toutefois pas s’attendre à une expérience traumatisante. Le joueur sursautera certes à quelques reprises, mais l’horreur reste “modérée”. D’autant plus que le jeu n’est pas bien long. Il ne faudra pas plus de 2 petites heures aux joueurs expérimentés pour boucler l’aventure. Inutile de préciser qu’à 17,99€, ça fait cher l’heure de jeu. Le jeu réserve son lot de sursauts. D’autant plus que techniquement, le constat n’est pas fou-fou. Certes, Infliction est loin d’être laid, mais les modélisations restent très sommaires. Artistiquement en revanche, le jeu est une belle réussite avec sa direction artistique inspirée, son cadre réussi, ses jolis tableaux et sa bande son efficace. Le sound-design est très bon et immerge parfaitement le joueur dans ces lieux hantés. Les développeur ont également pris soin d’enrichir le jeu avec de nombreux collectibles à collectionner, qui permettront de pousser certains joueurs à boucler le jeu une seconde fois pour tout récupérer. Pourquoi pas. De façon générale, la linéarité du jeu fait toutefois d’Infliction un titre très court. S’il n’est donc pas particulièrement brillant, Infliction n’en reste pas moins un jeu narratif prenant, qui brille par sa qualité d’écriture et son ambiance très glauque. Les amateurs du genre y trouveront donc certainement leur bonheur, dans l’attente d’avoir quelque chose de plus costaud à se mettre sous la dent. Conclusion Tout petit projet indépendant porté presque par un seul homme, Infliction est une belle réussite sur le plan de la narration et de l’immersion. Caustic Reality nous livre un survival-horror très immersif, qui se joue entièrement à la première personne. Le jeu réserve aussi son lot de sursauts malgré sa linéarité et sa durée de vie très courte (2h en ligne droite). Reste qu’à 18h, l’heure de jeu est facturée plein tarif. Séduisant, le jeu manque donc cruellement de substance et souffre d’un manque de budget au niveau de sa réalisation, qui reste beaucoup trop sobre pour lui donner un véritable cachet.