La MPAA (Motion Picture Association of America), qui représente l’industrie du cinéma, compte bien s’attaquer aux autres sites de téléchargement que sont DepositFiles, Wupload, FileServe, MediaFire et Putlocker. MegaUpload ne représentait que le premier acte dans cette lutte contre le piratage que le syndicat supporte activement aux côtés du FBI. Déjà, l’orage gronde sur la toile. L’échec de la SOPA et le procès de Kim Dotcom qui n’a pas encore débuté semblent avoir particulièrement énervé la MPAA, qui espérait mettre un terme au piratage sur Internet une bonne fois pour toutes. La fermeture de Megaupload n’a vraisemblablement pas suffi au syndicat, et les affirmations des spécialistes qui affirment que le piratage n’a qu’un tout petit impact sur l’industrie ne semble pas non plus avoir convaincu les membres du conseil. Dans une récente conférence de presse sur le copyright, Alfred Perry, responsable de la protection des contenus des studios Paramount, a déclaré que la MPAA avait engagé plusieurs procédures contre DepositFiles, Wupload, FileServe, MediaFire et Putlocker. Le but? Fermer le plus rapidement possible ces sites de téléchargement et mettre un terme au piratage. Pour appuyer ses propos, Alfred Perry n’a pas hésité à rappeler que ces sites pèsent à eux seuls près de 41 milliards de pages vues. La fermeture de Megaupload aurait précipité une partie de ses utilisateurs sur ces services qui connaissent une demande croissante. Légaliser les activités pour survivre? Vraisemblablement, RapidShare ne serait pas en danger. L’entreprise avait opéré un virage à 180° après avoir couru quelques risques il y a de cela quelques années et supprimé de nombreuses options dont le système de récompenses. En outre, la solution de stockage en ligne a récemment promis à la justice allemande de supprimer manuellement les fichiers accusés de violation de droits d’auteurs. La voie à suivre serait donc toute tracée pour ses concurrents, qui n’auront pas d’autre choix que de se convertir s’ils souhaitent éviter des ennuis judiciaires. MediaFire s’est d’ailleurs déjà défendu d’appartenir au même groupe que Megaupload en déclarant : “Mediafire n’est pas géré par une bande de hors-la-loi.” Tom Langridge, qui dirige le service de stockage en ligne, s’est dit très surpris par les déclarations de la MPAA, soulignant la collaboration existant déjà avec le syndicat et défendant la légalité de son service. “Nous n’imposons pas des limites artificielles au téléchargement pour inciter les utilisateurs à souscrire un abonnement payant, et nous ne rémunérons pas les utilisateurs qui chargent des contenus. (…) Mediafire collabore pleinement avec la MPAA, la RIAA et d’autres organisations qui luttent contre la distribution illégale de contenus protégés.“ Avant sa fermeture, Megaupload se serait lui-même engagé à légaliser ses activités. Cela avait déjà débuté avec la fin de certains programmes de récompenses pour les gros uploaders et l’arrivée de nouveaux projets à la Spotify, sur lesquels Kim Dotcom était censé travailler en interne. En réalité, Megaupload se sentait protégé de tout danger grâce au Digital Millenium Copyright Act. Le procès de Kim Dotcom n’ayant pas encore débuté, il est fort probable que nous ne soyons pas fixés sur le sort des sites de téléchargement avant un bon moment. En tout cas, ses activités illégales auront beaucoup joué dans la balance pour son arrestation et des sites comme RapidShare qui ont pris les devants il y a un bon moment et restent dans la légalité n’ont en théorie rien à craindre pour l’instant. La crainte d’un Acte II Le gros risque, c’est bien entendu que la MPAA parvienne à convaincre le FBI d’agir. La fermeture d’autres services et un jugement rapide devant les tribunaux créeraient une jurisprudence que tous, y compris Google avec Youtube, veulent éviter. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que des sites comme Wikipedia, Facebook ou que même le géant américain Google soutiennent à demi-mots les services de stockage en ligne. Une jurisprudence permettrait une éviction rapide des sites de stockage en ligne n’appliquant pas des règles très précises, comme Dropbox ou SkyDrive par exemple, qui agissent en totale légalité. Le facteur temps joue également un facteur important dans cet apocalypse prononcé, car si Kim Dotcom n’est pas jugé rapidement, si ACTA est évincé et si la MPAA ne parvient pas à fermer les sites qu’elle cible, le sujet risque bien d’être laissé de côté par les autorités pendant un certain temps, sous crainte d’un débat stérile qui tournerait en rond. On en parle sur le forum.