On en avait déjà parlé lors la présentation des Xperia de Sony Ericsson, le premier “Playstation Phone”, le Xperia Play, débarque en Belgique. Un smartphone dédié au jeu, avec ses touches tactiles certifiées Playstation, mais qui peinera sans doute à convaincre les hard gamers. Et pour cause: c’est avant tout un téléphone. Notre test Quelques caractéristiques techniques Equipé de la dernière version d’Android (Gingerbread), le Xperia Play possède toutes les caractéristiques des téléphones du genre, avec, en plus, un large écran multitouch de 4 pouces. Rajoutons à ça un LED de notification sur le bouton “power”, un appareil photo et vidéo de qualité tout à fait acceptable avec ses 5,1 millions de pixels avec flash, la possibilité d’insérer une carte SD (jusqu’à 32 Go), etc. Seules différences: son poids (175 grammes) et son épaisseur (16 mm) plus importants que la moyenne des smartphones – mais qui restent toutefois dans des normes respectables. Rayon autonomie, Sony Ericsson annonce 8 heures en communication et 5 heures en mode jeu. Prise en main Pas de doute, le “Playstation phone” est avant tout un “phone”. Clavier refermé, il ressemblerait presque à son grand frère, le Xperia Arc – un rien plus épais, donc… On y retrouve, outre les outils et applications d’Android, le “Timescape”, revu et corrigé et désormais présenté comme un widget. Il permet de regrouper en un même endroit toutes les communications avec vos contacts: SMS, mails, mais aussi Facebook, Twitter,… La navigation dans les vignettes, originale et un peu déroutante au début, reste fluide et pratique. Verdict général: simple et efficace. Un smartphone qui embarque les fonctionnalités de base et qui le fait bien ! Mais on n’achète pas le Xperia Play uniquement pour sa partie “smartphone”. En mode paysage, l’écran tactile coulisse pour laisser place au pavé directionnel et aux célèbres 4 boutons Playstation. Une action qui lance automatiquement l’application regroupant les différents jeux embarqués et la possibilité de se connecter à laboutique pour en acheter de nouveaux. Comptez entre 5 et 10 euros en moyenne pour un jeu – et suffisament de mémoire sur votre carte SD… On regrettera l’absence de sortie HDMI, pourtant présente sur d’autres modèles Sony Ericsson Xperia. On s’imaginait déjà jouer avec sa manette Xperia Play sur son écran plat 32 pouces; on oublie… Utilisation Petit rappel: le Xperia Play, c’est avant tout un téléphone. Et Sony Ericsson a été cohérent à ce niveau là. Pas question que la partie endiablée de Tetris nous fasse manquer un appel, un SMS, une notification Facebook ou une mention sur Twitter. A chaque notification, le jeu se met en pause, propose de sortir du jeu pour changer d’application ou permet de continuer la partie. Logique, bien vu et paramétrable. On rassure les “gamers”, en mode “manette”, le Xperia Play, ce n’est que du bonheur. Le smartphone ainsi déployé tient bien en main, les boutons sont facilement accessibles – y compris les deux touches à l’arrière – malgré un espace plus réduit que sur une manette classique. Bref, on oublie très vite qu’on a un téléphone dans les mains. Seules les deux “sticks” tactiles du centre sont, au final, peu pratiques à l’usage. Par contre, on déchante un peu dès lors qu’on souhaite agrémenter sa bibliothèque de jeux. Peu de titres sont réellement percutants: d’un coté, on retrouve les jeux Android remaquillés pour exploiter la manette – mais pas forcément adaptés; de l’autre, Playstation proposent ses propres jeux, mais qui datent un peu… C’est très sympa pour les nostalgiques, mais vraiment, on ne voit pas trop l’intérêt de jouer à Fifa 2010, alors que la version 2011 est sortie depuis plusieurs mois. A l’inverse, on voit tout à fait l’intérêt du mode multijoueur: facile à connecter, facile à lancer, facile à jouer. Ca fleure bon les matchs de foot, les courses de voitures et les parties de combat avec les copains ! Encore au rayon bonne nouvelle, on accueille volontiers le mode multijoueur “multi-plateformes”. Comprenez: avec certains jeux, il sera possible de lancer une partie multijoueur sur d’un coté le Xperia Play et de l’autre une Playstation 3. On n’a pas pu tester, mais c’est prometteur. La question C’est la question-clé: combien de jeux seront spécifiquement développés pour le Xperia Play ? Car jouer à Sims 3 sur son smartphone, c’est bien sympa et sans doute plus pratique qu’en version exclusivement tactile, mais ce n’est quand même pas conçu pour… Quant à Crash Bandicoot, véritable carton de Playstation, il n’est quand même pas de première jeunesse… Dilemme: comment proposer des exclusivités tout en conservant un prix maximum à 10 euros ? Sony Ericsson répond en partie. La bibliothèque, un peu maigre pour l’instant, devrait être étoffée rapidement afin de combler un maximum de joueurs, qui, de toute façon, ne devraient pas chercher absolument le tout dernier jeu sorti. “Notre public-cible est a priori composé d’utilisateurs à la recherche d’un bon smartphone et pour qui le jeu est “un plus”, plutôt des casual gamers donc”, explique-t-on chez Sony Ericsson, qui rassure néanmoins: “Rien n’empêche de voir débarquer des jeux plus perfectionnés à même d’attirer les hard gamers sur le Xperia Play…” Et donc On a tout dit. En smartphone, le Xperia Play fait mieux que se défendre et n’a pas grand chose à envier à ses concurrents. Et puis, quand on porte son choix sur un téléphone “Play”, ce n’est pas uniquement pour les fonctions “smartphone” – auquel cas, on se tournera vers le Xperia Arc. En console, avec son écran large de 4 pouces et ses 5 heures d’autonomie en mode jeu, le Xperia Play offre une expérience de jeu agréable grâce à une grande fluidité. Un verdict à la hauteur des attentes des joueurs nomades ? Sans doute pas de tous. Globalement, la polyvalence du Xperia Play tend à le conseiller moins aux vrais fans de consoles portables qu’aux amateurs de smartphones et adeptes de gaming. Ceux-là y trouveront un téléphone de qualité et un passe-temps dans les transports en commun, par exemple. Pour les hard gamers, par contre, il faudra sans doute attendre un peu…