"On sait que lundi, notre page Facebook est morte"

Olivier Pirson, la trentaine, est vendeur en équipement du foyer.  Il a créé, avec deux connaissances, l’événement Facebook de la semaine avec “STOP a la flambée du prix des carburants”, un appel au boycott des stations essence ce week-end pour manifester un ras-le-bol de l’essence chère. Une initiative partie d’un ras-le-bol : “j’habite à 40 kilomètres du boulot, je n’ai pas de solution avec les transports en commun, donc j’utilise beaucoup ma voiture.”

Il ne s’attendait “pas du tout” à un tel succès de l’initiative Facebook. En trois jours, plus de 100.000 personnes ont rejoint le mouvement virtuel. Avec quels effets concrets possibles ? Les spécialistes nous disent qu’un tel boycott à l’échelle de la Belgique n’a aucun impact sur les prix. Nous lui avons posé la question.

Quel est l’objectif concret de l’appel au boycott des pompes à essence ?

“Notre objectif à la base, c’est de pouvoir un peu ennuyer le monde, et surtout les pétroliers. C’est plus un symbole qu’autre chose puisqu’on sait bien qu’en ne prenant pas de carburant entre vendredi et lundi, ça ne changera pas grand chose. Les gens qui s’engagent en prendront avant ou après, donc ça ne changera rien au niveau des comptes des pétroliers ou de l’Etat. C’est un grain de sable. C’est purement symbolique, pour réveiller un peu les gens.”

Donc vous êtes bien conscient que ça ne va rien changer aux prix des carburants…

“On s’en doute, oui.  Mais on veut réveiller les consciences et montrer qu’on peut agir, chacun à notre niveau. Il faut dire stop, il faut qu’il y ait un blocage, que ça arrête d’augmenter. On veut mettre un alarme de hausse.”

Il ne s’agit pas d’une action visible, comment allez-vous évaluer son impact et la mobilisation réelle ?

“On est à près de 100.000 personnes sur la page Facebook. Chacun peut décider s’il fait son action ou pas.”

Vous prévoyez d’autres actions ?

“Je l’ai déjà dit à beaucoup de médias, mais apparemment ils ne veulent pas relayer, apparemment ça dérange beaucoup : ce qu’on veut c’est le boycott et surtout du groupe Total.

Pourquoi Total en particulier ?

“Parce qu’il a le monopole en Belgique, que ce soit au niveau des raffineries ou des dépôts de carburant. C’est lui qui fournit en grande partie les stations. Ils sont horriblement chers. C’est pour ça qu’on les vise en premier. On veut pousser les gens à ne pas aller chez Total. Il y en aura d’autres ensuite.”

Et donc, les prochaines actions ?

“On sait très bien que lundi, notre page Facebook, elle est morte. C’est un buzz, on ne sait pas si on va continuer par après. On veut créer un site internet, on est en contact avec des gens qui pourront nous aider. Mais on sait qu’on risque de repasser dans l’anonymat dans peu de temps, mais bon…”

Ce week-end, vous allez rester chez vous alors…

J’ai fait le plein mercredi ! Mais depuis, plus rien. J’irai rouler en vélo ou promener ce week-end. En plus il parait qu’il va faire beau.”

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