Si elle n’avait pas eu droit à de nombreux titres à son lancement, la Switch 2 rattrape vite son retard avec la sortie en cette fin d’année d’un nombre impressionnant de nouveaux titres, dont notamment un nouveau Hyrule Warriors, spin-off à la sauce musô du célèbre Zelda. En perte de vitesse depuis une décennie, la formule musô des Dynasty Warriors revient en force depuis quelques années déjà. En grande partie, grâce à Nintendo, qui lui a redonné un souffle. Autrefois populaire à travers des séries comme Dynasty Warriors, Samurai Warriors et les nombreux spin-off des séries de Tecmo Koei, le musô est aujourd’hui quasiment une exclusivité Switch. Nintendo a décliné la formule dans son univers Fire Emblem mais aussi dans l’univers de Zelda, avec les Hyrule Warriors. La série comptait déjà 2 épisodes avant la sortie des Chroniques du Sceau. La grande nouveauté de cet opus ? C’est le premier de la série à être “canon” avec l’univers. Les combats impliquent des centaines d’unités. Là où les deux premiers épisodes de la série développaient un univers parallèle à celui du jeu Tears of the Kingdom, ce troisième opus s’inscrit dans l’histoire principale. Et cela lui donne assurément un certain charme même si sur le plan narratif, cet épisode n’est pas forcément passionnant puisque pour résumer, il nous narre une guerre. Logique, pour un musô, me direz-vous, mais on aurait tout de même aimé un peu plus d’ambition. Comme dans tous les musôs, la formule reste très classique côté gameplay : on incarne des personnages iconiques de la saga et on va affronter des armées ennemies. Notre personnage est surpuissant et les seuls capables de vous inquiéter sont les commandants ennemis. Hyrule Warriors conserve les atouts et défauts des Dynasty Warriors : une formule répétitive à souhait, des niveaux parfois un peu labyrinthiques, des objectifs classiques, mais des combats qui mettent en scène des centaines de combattants, un concept accrocheur et une jolie mise en scène. On aime ou on déteste. Le petit plus par rapport aux musôs classiques, c’est bien sûr l’univers et le casting. L’univers Zelda a son charme et surtout le casting a pas mal de diversités entre les archers, les combattants au corps à corps et les personnages plus originaux, qui roulent comme les Gorons par exemple. La princesse Zelda est la grande star de cet épisode. Second atout du jeu : on débloque tout au cours de l’aventure un tas d’améliorations pour les personnages centraux et de nouvelles attaques spéciales et mécanismes, ce qui a le mérite de renouveler suffisamment le gameplay pour qu’on ne se lasse pas. C’est bien trouvé de la part d’Omega Force. Le joueur pourra par ailleurs améliorer son équipement tout au cours de l’aventure. Le jeu s’enrichit en options et c’est plutôt une bonne nouvelle. Par exemple, on découvre dans cet épisode des techniques pour parer des attaques ennemies, le fait de pouvoir utiliser des artefacts ou les attaques communes avec les alliés, qui feront grimper votre jauge de synchronisation. Rien de révolutionnaire en soi, mais des nouveautés qui enrichissent un peu le gameplay. Visuellement, cet épisode est beaucoup plus réussi que les précédents. Mais là où ce nouvel opus fait 2 pas en avant, il fait également 3 pas en arrière. Bizarrement, le niveau de difficulté s’effondre. Le jeu se veut plus accessible et c’est une vraie erreur car en normal, on s’ennuie ferme. Les cartes paraissent également trop petits par rapport aux autres musôs, avec pour résultat des parties assez courtes : 10 à 15 minutes en général. Sur le plan visuel aussi, le jeu progresse : les décors sont plus travaillés, on dénombre plus d’ennemis à l’écran et le jeu est plus fluide, mais inversément, en mode nomade, il a tendance à souffrir de gros ralentissements. Là où le dernier Dynasty Warriors a fait un bond de géant en avant niveau technique, ce Hyrule Warriors progresse légèrement à cause de défauts récurrents de la série : l’IA est abominable, les ennemis “poppent” toujours devant vous et globalement, on a du mal à se sentir immergé. Oui, le jeu est plus joli que ses ancêtres mais il est loin d’être une claque et c’est bien dommage. Et puis bien sûr, si le jeu a le mérite d’être canon, il faut bien avouer qu’il perd le charme de ses prédécesseurs, qui jouaient à fond la carte du fan-service et qui étaient plutôt plaisants à suivre niveau intrigue. Omega Force a préféré la fidélité narrative avec cet épisode, quitte à perdre le fun. C’est un peu dommage, même si ça plaira à certains joueurs. Conclusion Changement de formule pour les Hyrule Warriors, avec ce troisième volet, plus joli que les précédents, canon à la série également, et qui adopte un mode solo avec une montée de niveau progressif. Agréable à jouer, le titre n’en reste pas moins moins marquant que ses prédécesseurs avec son scénario pas très captivant, sa difficulté faible et sa structure décevante. Les niveaux sont trop courts, trop faciles et l’IA est aux abonnés absents. Reste, heureusement, une formule chaotique toujours aussi plaisante dans l’univers Zelda. Ce n’est pas le jeu de l’année et probablement pas le meilleur Hyrule Warriors, mais cela reste un titre très divertissant pour les fans.