Après une année d’attente et une annulation historique, Football Manager 2026 marque la véritable révolution de la série. Nouveau moteur Unity, interface repensée et football féminin : SI change tout, quitte à déboussoler ses fidèles. Les deux dernières années ont été très éprouvantes pour les fans de Football Manager. L’épisode de 2024 avait rencontré un franc succès, tant sur le plan critique que commercial, parvenant à réunir 14 millions de joueurs. Dans la foulée, les équipes de Sports Interactive annonceront FM 2025, censé révolutionner la franchise avec l’arrivée du moteur Unity et une toute nouvelle interface. Annoncé pour novembre 2024, il sera ensuite reporté à mars 2025, avant d’être purement et simplement annulé. Tous les regards se tourneront alors vers FM 26, attendu comme le grand Messi (vous êtes fort si vous l’avez…) pour la fin 2025. Pour Sports Interactive (SI) et Sega, l’erreur n’était pas permise avec cet épisode synonyme de révolution. Des années durant, l’un des seuls reproches émis à propos de la licence était la faible technique et des visuels très datés. Avec cette révolution annoncée depuis deux ans, SI rebat totalement les cartes : interface totalement repensée, arrivée des équipes féminines, moteur de jeu plus moderne… Ce n’est plus du tout le même jeu, mais les habitués vont-ils y trouver leur compte ? Avant toute chose, il est important de préciser que le jeu auquel tout le monde est en train de jouer est une bêta, laquelle est constituée d’un nombre important de bugs. La version finale n’est pas attendue avant ce 4 novembre, date à laquelle un important patch devrait résoudre un grand nombre de problèmes de stabilité, de fluidité ou d’interface. C’est bien simple : la bêta est sortie le 23 octobre dernier et semble déjà nettement améliorée aujourd’hui. SI a amélioré quelques mécaniques et fluidifié le tout. Attention toutefois, l’interface, elle, ne devrait pas bouger d’ici là. Pour les habitués, la nouvelle interface fait un véritable choc. Avec FM 26, SI veut que sa poule aux œufs d’or touche un maximum de monde, en ce compris ceux qui n’avaient jamais osé franchir le pas face à l’interface austère des précédents épisodes. Et dès que l’on lance le jeu, impossible de ne pas être perdu dès les premières heures. Là où Football Manager était réputé pour son interface intuitive et simple malgré la surabondance de textes, ce cru 2026 adopte une interface qui divise. Dès la sortie de la bêta, les joueurs hardcore de FM ont émis des critiques virulentes sur ces menus trop colorés, divisés en plusieurs blocs qui s’ouvrent en fenêtres pop-up dont on peine à discerner les informations les plus pertinentes. Dans un souci d’uniformiser l’interface et le code couleur entre FM, FM Touch et FM Mobile et de rendre les menus moins austères, Sports Interactive semble avoir oublié le principal : convaincre les habitués de la licence que le choix de passer à une toute nouvelle interface est le bon. Parce qu’en l’état, beaucoup risquent de poursuivre leur chemin sur FM 24 en attendant l’opus de l’année prochaine. Là où les habitués connaissaient le jeu comme leur poche et prenaient moins de trois clics pour trouver l’info nécessaire, FM 26 requiert énormément de temps pour s’y retrouver. Votre humble serviteur approche la vingtaine d’heures de jeu et ils continuent pourtant à trouver de nouveaux menus enfouis dans les méandres de l’interface après avoir, pourtant, dépassé les 410 heures de jeu sur FM 24. Visuellement, ce n’est pas du niveau d’EA Sports FC, mais il y a une réelle évolution grâce à Unity. Pourtant, Miles Jacobson et ses équipes ne sont pas nés de la dernière pluie, et ils connaissent mieux que quiconque leurs fans. Difficile de ne pas imaginer qu’ils ont des idées plein la tête et que cet épisode est l’occasion de repartir d’une feuille blanche, de reprendre les mêmes excellentes idées puis de les peaufiner et de les agrémenter dans les années à venir. Ils sont d’ailleurs extrêmement attentifs aux réactions des fans, et nul doute que les avis émis depuis le 23 octobre sont déjà attentivement scrutés. Cette nouvelle interface a beau, certes, sembler compliquée à appréhender, elle est toutefois promise à un bel avenir si l’on se fie sur l’expérience des développeurs, qui annoncent cet opus comme la première d’un socle sur 25 ans. Il faut savoir raison garder : l’ancienne interface a été lancée il y a plus de dix ans et n’a connu que de légères améliorations esthétiques. Tout ce qui est nouveau ou étranger fait peur, il faudra un temps inévitable d’adaptation. Cet aspect des choses abordé, attaquons désormais l’autre grosse nouveauté de cet opus : le moteur de jeu. Pour la première fois de son histoire, Football Manager tourne désormais sous Unity. C’est d’ailleurs la raison de l’annulation de l’épisode de l’année passée, mais qu’est-ce qu’elle est justifiée ! Certes, FM ne rivalisera pas de sitôt avec EA Sports FC d’un point de vue des graphismes et bien que ce ne soit pas la raison d’être de la licence, cet épisode est assurément le plus beau de toute la franchise. Les effets de lumière ont été retravaillés, les stades mieux modélisés et, surtout, les animations des joueurs sur la pelouse grandement améliorées ! Pas de motion-capture toutefois, ni de photoréalisme, mais FM 26 fait plaisir à voir sur ce point. Ligue des Champions, Premier League et bientôt Coupe du monde sous licence ! Mais FM 26, ce n’est pas uniquement une révolution des visuels et de l’interface. C’est aussi tout un tas de modifications et d’ajouts (et de suppressions, nous y reviendrons) qui font sincèrement plaisir à voir. Parmi celle-ci, notons une base de données déjà conséquente enrichie avec l’arrivée des championnats et clubs féminins. Au total, ce sont 14 championnats féminins qui sont inclus, parmi lesquels la célèbre Barclays Women’s Super League d’Angleterre, la National Women’s Soccer League des États-Unis ou encore la Ligue des champions féminine de l’UEFA. Cela représente plus de 36 000 joueuses présentes dans le jeu, avec les particularités du football féminin. Il n’y a, par exemple, pas de clause libératoire dans les contrats et ceux-ci durent généralement moins longtemps que chez les hommes. Certains de ces championnats sont sous licences, et Sports Interactive peut cette année se targuer d’avoir signer de prestigieux accords. La Premier League est officiellement sous licence, tandis que la FIFA est partenaire officiel de la franchise. Qu’est-ce que cela signifie ? Pour l’instant, les sélections nationales sont absentes du titre, mais à terme il sera possible de diriger une équipe nationale durant la Coupe du monde de la FIFA sous licence ! Même constat pour la Coupe du monde féminine et la Coupe du monde des clubs de la FIFA. Une excellente nouvelle donc, qui permet d’oublier l’absence des très prestigieuses Liga espagnole et de la Serie A italienne qui, on l’espère, arriveront à court ou moyen terme. Si la forme change énormément, le fond aussi lui subit quelques modifications, à commencer par l’aspect tactique. Les développeurs apportent davantage de profondeur à la chose, avec désormais la possibilité de créer une tactique pour les phases avec ou sans le ballon. Ainsi, la transition d’un dispositif offensif en 4-2-3-1 vers un dispositif défensif en 4-3-2-1 sera plus fluide et plus intuitive pour les joueurs. Toutes les combinaisons tactiques sont possibles, même les plus farfelues. Et si celles-ci dépassent la logique footballistique, votre staff sera toujours là pour vous donner des conseils. La nouveauté s’applique aussi aux joueurs, qui possèdent un rôle offensif et un rôle défensif. L’avantage, c’est que vous pouvez plus facilement contrôler les consignes données à un joueur en phase offensive puis défensive. Le système de tactique a été entièrement repensé, avec un système avec ou sans ballon. L’autre modification majeure au sein du gameplay est le système de recrutement. Introduite l’an passé, la TransferRoom permettait de proposer un joueur à la vente aux autres clubs et quiconque souhaitait le recruter se manifestait. TransferRoom, qui est le “marketplace” officiel des clubs de foot, permet à un club d’annoncer ses besoins, ce à quoi les autres clubs peuvent répondre avec un joueur de leur effectif. Votre directeur sportif vous donnera des recommandations en fonction des joueurs qui vous sont proposés, et libre à vous de faire une offre sur le joueur de votre choix. Enfin, difficile de parler de cette nouvelle mouture sans évoquer la création de votre avatar, totalement repensée. Unity permet des modèles plus réalistes (sans être parfaits) avec davantage d’options de personnalisation. Au-delà du look de votre manager, vous devez désormais lui façonner une histoire qui définira son style et sa capacité à entraîner telle ou telle équipe. Il pourra être un ancien consultant sportif ou un kiné réputé mondialement, ce qui aura une influence sur votre réputation. Une grande réputation vous permettra, entre autres, d’entraîner le Real Madrid ou Liverpool, là où une plus petite vous cantonnera à des championnats de seconde zone. Conclusion Football Manager 2026 est sans conteste l’épisode le plus audacieux et le plus ambitieux de toute la saga. Après une année blanche et une attente fébrile, Sports Interactive livre une refonte totale de son simulateur culte, tant sur la forme que sur le fond. Le moteur Unity apporte enfin la modernité visuelle que les fans réclamaient depuis des années, et l’arrivée du football féminin représente un tournant majeur, synonyme d’ouverture et d’inclusivité. En revanche, cette révolution ne se fait pas sans douleur : l’interface divise, les repères sont chamboulés, et certains vétérans risquent d’y perdre leur latin. Mais derrière cette mue se cache une vision à long terme, celle d’un Football Manager pensé pour durer et évoluer sur plusieurs décennies. Un épisode de transition, déroutant mais nécessaire, qui pourrait bien redéfinir l’avenir de la franchise.