Annoncé il y a quelques mois seulement, Wreckreation copie la plupart des spécificités du légendaire jeu de course arcade Burnout, sans jamais égaler son modèle. Quelle drôle d’idée du studio Three Fields Entertainment d’avoir annulé son très prometteur Dangerous Driving 2, la suite d’un clone de Burnout, pour développer un projet beaucoup plus ambitieux avec des moyens si limités. D’une part, parce que Dangerous Driving 2 était dans un état déjà bien avancé à l’époque et paressait prometteur. Sans décrocher des notes mirobolantes, son prédécesseur était parvenu à séduire une certaine audience, en se positionnant comme un clone un peu cheap de l’excellent Burnout. D’autre part, parce que si le studio avait du talent, il n’avait clairement pas les reins assez solides pour développer un titre aussi ambitieux… On est de facto passé d’un petit jeu de course arcade sans prétention à un énorme projet de jeu de course open world avec un système de création de circuits. Visuellement, ce n’est pas très glorieux. Et dès le premier contact, on se rend compte que le jeu est loin d’être terminé. Pas de tutoriel au programme – une voix vous dictera de façon extrêmement banale quelques possibilités offertes par le jeu. La première course du titre donne le ton : Wreckreation est un jeu de course arcade sans âme qui plagie sans honte Burnout et n’apporte rien de bien original sur la table si ce n’est son mode de création de circuits dans les airs, inspiré de Trackmania. Visuellement, le jeu est pauvre. Les bolides sont certes joliment modélisés, mais les environnements sont ternes, les éléments des décors semblent avoir été récupérés dans des packs d’assets en ligne, la mise en scène dramatiquement pauvre. Les jolis effets visuels sont là pour jouer les cache-misère. Les sensations de vitesse sont au rendez-vous, c’est ce qui sauve le jeu. Pad en main, ce n’est également pas très glorieux. Les sensations de vitesse sont au rendez-vous et le jeu n’est pas déplaisant à jouer, mais la physique est à la masse, le jeu est très bugué et la conduite manque horriblement de précision. Pire : les premières heures de jeu on ne comprend rien à ce qu’on est censé faire. On se retrouve plongé dans un monde ouvert pratiquement sans aucune information, ni aucun menu. On apprend petit à petit à se repérer sur la carte, qu’il faudra explorer dans sa totalité pour débloquer défis et courses. On découvre un peu au hasard qu’on peut changer de véhicule sur les parkings ud jeu (drôle d’idée ?). On retrouve aussi tous les éléments de la formule Burnout avec des panneaux à défoncer, des courses et défis en tous genres, des séquences de crash et même le fameux système d’aftertouch de la série. Tout le gameplay repose d’ailleurs sur le plaisir d’envoyer valdinguer ses adversaires dans les décors, ce qui débloque toujours plus de nitro pour accélérer. Le système est toutefois très approximatif et loin d’être aussi bien optimisé que celui des Burnout – il y a peu d’enchainements et combos possibles. Le jeu essaye désespérément d’être aussi cool que son modèle. Si Dangerous Driving y était plus ou moins arrivé, Wreckreation rate le coche pour une bonne raison : le jeu tente d’en faire beaucoup trop avec son monde ouvert vide et sans saveur, son race-design pauvre, ses courses arcade approximatives et son système de création de circuit à l’inverse plutôt réussi. Les développeurs devaient pourtant bien s’en douter, il serait très difficile d’essayer de créer un jeu de la trempe d’un Burnout en open world en y intégrant des éléments de gameplay d’un Trackmania avec des effectifs 10 à 20 fois moins nombreux que ceux des équipes qui bossent sur des jeux de course de cette trempe en général… Pourquoi diable ne pas s’être contenté d’un jeu de course arcade segmenté par niveaux ou d’un clone de Trackmania. Les différents éléments de Wreckreation – le monde ouvert, la conduite arcade, les takedowns et la création de circuits ne vont pas forcément bien ensemble. La carte du jeu n’a aucune âme, tout comme son monde ouvert. Si Wreckreation nous a terriblement déçus, précisons toutefois que le jeu est loin d’être mauvais. Cela reste un jeu de course arcade fun avec quelques idées sympas (notamment, le mode création). Son design très générique, sa conduite moyenne et sa réalisation assez pauvre en font toutefois un titre dispensable. Conclusion Si prometteur sur le papier, Wreckreation rate le virage à sa sortie. Pas très joli, avec son design générique et son monde ouvert vide, le jeu de course arcade de Three Fields Entertainment tente d’en faire beaucoup trop en mêlant open world, course arcade, créations de circuits et loopings dans les airs, et takedowns façon Burnout. Un mélange de Trackmania, de Forza Horizon et de Burnout qui ne prend pas vraiment. Très générique dans sa conception, le projet était voué à être un échec car bien trop ambitieux pour une si petite équipe… C’est dommage car pad en main, le jeu n’est pas déplaisant et procure même de solides sensations de vitesse.