Développé par une petite équipe de passionnés, Beneath est un FPS narratif peut-être un peu trop ambitieux, qui tire son inspiration du côté d’Half-Life. On s’attendait à un FPS générique sans aucune âme. Et quelle ne fut pas notre surprise passé le cap des 2 heures de jeu. Certes, le premier contact est brutal : Beneath n’est pas un FPS très beau ni vraiment poli. Les modélisations des personnages sont catastrophiques, la vue à la première personne est mal stabilisée, au point de nous donner l’impression de jouer à un jeu en VR et le titre est truffé de bugs. Et pourtant, ce petit jeu indé pourrait être considéré dans quelques années comme un jeu culte. On vous explique pourquoi. Les quelques énigmes sont plutôt sympas à résoudre. Pad en main, le premières minutes de jeu nous ont fait très peur. On démarre l’aventure dans ce jeu de tir à la première personne dans la peau d’un plongeur qui se retrouve malgré lui dans une mystérieuse station sous-marine. Le jeu puise son inspiration dans un classique de la littérature, l’œuvre de Lovecraft et son mythe de Cthulhu, et un mythe du jeu vidéo : Half-Life. Durant les premières 30 minutes de jeu, on découvre donc une intrigue intéressante, joliment narrée à travers cinématiques, dialogues et des doublages d’excellente qualité, mais dans un jeu très banal, pour ne pas dire carrément générique. Avant de poursuivre, il est toutefois important de le préciser : oui le jeu est beaucoup trop ambitieux pour les moyens qui ont été déployés, mais il est également vendu au prix de 19,99€. Et ça, il faudra forcément le prendre en compte. Les gunfights sont nerveux, mais les commandes manquent de précision. Si au premier contact, le jeu parait donc générique, avec des assets qui semblent avoir été récupérés à droite et à gauche, une prise en main très imprécise, une caméra qui donne un peu le vomi et un framerate beaucoup trop bas, abandonner aussi tôt dans l’aventure serait une grosse erreur. Passé le premier chapitre, le jeu montre son vrai potentiel. Et la première chose qui nous frappe dans Beneath, c’est la consistance de son scénario, très accrocheur avec une intrigue qui se développe progressivement, des dialogues savoureux et une jolie mise en scène. On est vraiment pris par le récit malgré la pauvreté du character design. L’ambiance macabre lui va si bien… Second choc : l’ambition des développeurs. Ils ne sont qu’une poignée à avoir travaillé sur ce projet et pourtant on le ressent, ils auraient tellement voulu nous livrer le nouveau Half-Life… Beneath est un FPS étonnamment riche. Oui, le jeu piétine dans son gameplay, avec une caméra mal calibrée, un framerate trop bas et des commandes imprécises, mais il a tellement à proposer entre ses petites énigmes intelligentes, son côté survival avec la gestion de l’équipement, digne d’un Resident Evil, son système d’amélioration d’armes, son level-design complexe, avec des tas d’objets à récupérer, des passages secrets… Et une progression si soignée dans les dédales de la station. Ce jeu aurait réellement pu être une petite pépite si seulement plus de moyens avaient été déployés. Malgré ses commandes imprécises, Beneath est excessivement plaisant à jouer. Les gunfights sont nerveux, avec des ennemis retords, l’ambiance est extrêmement travaillée, avec des jump scares réussis. Beneath ressemble en réalité à un mix d’Half-Life et de F.E.A.R. Rien que ça. On le sent également, les développeurs ont voulu en faire trop, et se sont fait plaisir avec des tas de fonctionnalités qui n’étaient pas indispensables comme la destruction d’éléments des décors, qui rendent les combats plus tactiques encore, le concept de folie, qui peut mener votre personnage à la mort s’il reste trop proche d’entités paranormales, la gestion poussée des améliorations, les journaux audio qui nous en apprennent plus sur le scénario… Tout cela est très joliment intégré au jeu. On en vient finalement à se demander comment les développeurs ne sont pas parvenus à décrocher plus de budget pour peaufiner leur titre et en particulier la prise en main et le framerate. Car ce sont vraiment ces deux éléments qui plombent le résultat final. Pad en main, les gunfights sont plaisants, on ressent le poids des armes, il y a un vrai feeling quand on utilise le shotgun pour dézinguer 4 zombies à la suite. On peut améliorer son équipement avec les crédits accumulés. Esthétiquement, le titre est également assez réussi. Les décors et effets visuels sont travaillés. Le design des créatures et zombies est superbe. Bizarrement, le rendu des visages humains et une catastrophe. Alors non, Beneath n’est pas le jeu de l’année, mais pour quiconque a adoré Half-life, c’est une vraie bonne surprise, et un formidable FPS narratif. On l’espère, les développeurs corrigeront les nombreux bugs et éventuellement quelques éléments du gameplay pour lui rendre l’hommage qu’il mérite, car Beneath est une véritable pépite, le genre de jeu qu’on ne trouve plus aujourd’hui, qui brille tant par sa narration que par son univers et son style unique. Un titre qui aurait pu être un jeu culte si seulement davantage de moyens avaient été déployés pour son développement. En l’état, à 19,99€, cela n’en reste pas moins une formidable démonstration de ce tout petit studio… Conclusion On s’attendait à un FPS générique sans âme, Beneath est toutefois une vraie bonne surprise. Ce petit jeu indépendant s’inspire de l’œuvre de Lovecraft pour son univers et d’Half-Life pour son gameplay. Le résultat ? Un FPS narratif prenant, au gameplay étonnamment riche, sans doute trop ambitieux pour son budget, mais qui plaira incontestablement aux joueurs à la recherche d’une expérience authentique. Oui, le jeu a un côté un peu générique et souffre de bugs en pagaille et d’une prise en main imprécise. Mais quelle incroyable expérience, et quelle formidable histoire à parcourir… A 19,99€, c’est incontestablement notre coup de coeur de cette fin d’année.