Sorti en 2004 sur PC, Painkiller est parvenu à l’époque à faire parler de lui avec son design gothique et son univers extrêmement violent. Plus de 20 ans plus tard, et après une longue pause, la série renait de ses cendres avec un reboot intégral porté par le studio polonais Anshar Studios et Saber Interactive. On ne va pas vous le cacher, on avait très peur de découvrir ce reboot de la série démarrée par le studio People Can Fly. D’une part parce qu’en général, quand une franchise passe d’une main à l’autre, ça se passe assez mal. Il y a bien sûr quelques exceptions comme Dead Island 2, mais ce n’est pas la règle. D’autre part, parce que le reboot en question est resté très timide jusqu’à sa sortie, et qu’on ne savait finalement pas trop qui travaillait sur ce projet. 3D Realms (Duke Nukem) était cité à l’édition, aux côtés de Saber Interactive (World War Z) et Anshar Studios (un studio polonais de support, qui a travaillé notamment sur Baldur’s Gate 3 et Layers of Fear). Autant vous dire que ça ne respirait pas la confiance… Et puis, il y avait le concept de reboot. Reboot qui prend dans ce cas-ci une direction bien différente avec un concept calqué sur celui de Left-4-Dead avec de la coop en ligne en lieu et place d’une campagne solo. Le design des grosses bestioles est plutôt réussi. Et forcément, les jeux services, ça passe ou ça casse. Trop souvent, on se retrouve face à un jeu remplis de microtransactions, au contenu ridicule, et parfois surfacturé. Bonne nouvelle, ce n’est pas le cas pour Painkiller qui propose d’entrée de jeux 3 gros chapitres composé de 3 missions chacun. Pas de contenu à débloquer à coups de microtransactions ou de système d’upgrade basé sur des microtransactions. Le jeu est vendu 39,99€ dans sa forme “intégrale”. Le seul petit reproche qu’on pourrait finalement lui faire avec ce format, c’est de ne pas proposer de pass ami, comme un It Takes Two ou un Little Nightmares 3. On choisit ses cartes de tarot pour bénéficier d’avantages dans ses parties. Le jeu se distingue de son illustre prédécesseur de 2004 en plusieurs points : il est certes jouable en solo mais le titre a été pensé pour être jouable en coop, tel un Left-4-Dead. Il intègre par conséquent des mécaniques d’upgrades d’armes, de cartes de tarot qui offrent des avantages comme 30% de dégâts en plus ou 20% d’énergie supplémentaire. Et on retrouve un hub qui va permettre d’organiser les parties en amont. Côté univers, c’est un peu moins crasse qu’à l’époque, mais on retrouve finalement un joli bestiaire, les armes centrales de l’original (dont l’incontournable lance-pieux qui perfore les ennemis et les empale aux murs !), et une partie de son univers. Les fans purs et durs de la licence seront sans doute déçus que l’éditeur ait pris autant de libertés avec la franchise, s’écartant de son ambiance macabre pour un loisir plus grand public. Qu’ils se rassurent toutefois, pad en main, le jeu reste très sympa. On massacre des vagues d’ennemis au lance pieu ou à la sulfateuse, des mini boss apparaissent sporadiquement pour des pics de difficulté, et on progresse avec plaisir dans les niveaux, en tentant de découvrir les quelques trésors cachés et en réalisant les petites missions qui s’offrent à nous : éliminer 3 vagues d’ennemis, activer 2 interrupteurs,… Ca ne casse pas trop pattes à un canard, mais c’est suffisamment bien fichu pour qu’on s’accroche. Pour être tout à fait francs avec vous, nous avions joué à l’original et on s’attendait à une petite catastrophe au vu des premiers retours, mais le jeu nous a finalement agréablement surpris. On a bel et bien l’impression de jouer à un Left-4-Dead à la sauce Painkiller, le gameplay est toutefois beaucoup plus calqué sur celui d’un fast-FPS, le tout dans des décors somptueux. Alors oui, si vous vous attendiez à un remake de l’original, vous risquez d’être déçus. Et non, ce reboot n’est pas non plus la pépite de l’année (on en vient aux défauts, promis !) C’est un FPS coop très honnête, qui est vendu à 39,99€, et idéal pour s’éclater entre amis le temps de quelques soirées. Côté défauts, on commencera par pointer du doigt un côté un peu trop générique – le jeu est joli et a son cachet, mais les personnages centraux, les ennemis de base et l’histoire sont très génériques. Second défaut, majeur cette fois : le jeu n’est pas du tout stable, du moins pour le moment. Nous avons été confrontés à plusieurs déconnexions en pleine partie, avec la perte de tout ce qu’on avait emmagasiné en cours de partie. Par conséquent, on vous conseille d’attendre les premiers patchs pour démarrer. Enfin, on aurait tout de même aimer des combats de boss un peu plus intenses. Les quelques boss croisés ne sont pas mémorables. Ils permettent toutefois d’apporter une diversité bienvenue dans les combats. On espère de tout coeur que le titre ne floppera pas trop, car il est loin d’être aussi mauvais que certains le prétendent. Il sort en revanche à une période de l’année chargée et risque d’en souffrir… Dommage, car il présente un réel potentiel et pourrait continuer à se développer dans la bonne direction avec un suivi à la hauteur des attentes… Conclusion On n’en attendait pas grand chose et en définitive ce reboot de Painkiller est plutôt une bonne surprise. S’il ne conserve que l’univers dark, une partie du bestiaire et les armes de l’original, ce reboot ose l’audace avec un concept repensé : le jeu se joue désormais en coop en ligne, à la façon d’un Left-4-Dead. On affronte des vagues d’ennemis en progressant à travers des niveaux assez linéaires. Le jeu est fun, les mécanismes sont bien pensés et malgré un côté assez générique, la sauce prend. Attention toutefois, l’état est très précaire au lancement, avec de nombreuses déconnexions des parties…