Test – Snoopy & The Great Mystery Club : une aventure qui tourne en rond

Snoopy revient dans un nouveau jeu vidéo prenant la forme d’un titre mélangeant enquête et aventure. Destiné aux plus jeunes, il tente d’offrir une aventure mignonne à souhait et respectueuse du matériau d’origine. Néanmoins, le résultat est parfois frustrant.

Snoopy est un beagle né dans les années 50 sous le crayon de Charles M. Schulz. Avec son maître Charlie Brown, ils sont les personnages principaux du comic strip nommé Peanuts. Entre les aspirations de ce chien peu ordinaire et les gags qui ont fait la renommée de la bande dessinée, la licence a gagné en popularité. Elle a été adaptée de plusieurs manières, dont en jeux vidéo. Cette fois, GameMill Entertainment propose un jeu d’aventure et d’enquête familial développé par Cradle Games. Tout commence lorsque Snoopy se réveille et constate que sa gamelle est vide. Qu’est-il arrivé à sa nourriture ? Une question qui éveille rapidement son instinct d’enquêteur. L’occasion pour le studio de développement de lancer une première enquête sous la forme d’un tutorial.

Snoopy revêt le costume de Sherlock Holmes pour mener l’enquête

Notre cher Beagle va alors fouiller la maison et le jardin pour trouver des indices, du moins après avoir revêtu son costume lui donnant des airs de Sherlock Holmes. Cette capacité à se déguiser n’est pas anodine puisque chaque apparence apporte sa capacité spéciale. Ainsi, en enquêteur, Snoopy peut sortir sa loupe pour identifier plus facilement des éléments d’intérêt ou utiliser une sorte de scanner pour suivre les traces de pas. Tout au long de l’aventure, il va revêtir d’autres apparences. Cela va lui permettre de creuser des trous lorsqu’il est en pirate, de détecter les métaux, de souffler les feuilles (papiers comme les feuilles mortes des arbres) ou encore d’ouvrir des passages fermés par des arbustes. Il faut simplement jongler entre chacune grâce à une roue de sélection qui s’ouvre d’un clic sur la gâchette haute gauche.

Une fois le premier mystère résolu, Snoopy va se lancer au sein de quatre chapitres qui vont l’amener à converser avec d’autres personnages célèbres de la licence comme Peppermint Patty, Lucy, Marcie, Schroeder et Franklin. Chacun incarne un point d’accès à un mini-jeu. Il y en a 7 au total et tous sont accessibles aux plus jeunes. On se retrouve aussi à piloter une caisse à savon en devant lui faire passer des portes. L’accélération est automatique, le joueur a simplement à la déplacer de gauche à droite sur une ligne droite pour esquiver les obstacles et passer les portes. De même, on a le droit à des passages de portes basés sur le même principe lors des affrontements contre le Baron rouge, l’ennemi juré de notre beagle. Cette fois, le mini-jeu est un peu plus complexe puisqu’il nécessite de gérer la hauteur de l’avion. Pour le reste, nous avons le droit à deux jeux basés sur la mémoire, un jeu de rythme ou encore deux jeux sportifs demandant de bien gérer le timing pour l’appui sur un bouton. C’est simple mais ça reste efficace en sachant que les développeurs ont intégré trois niveaux de difficulté pour chacun.

Outre ces quelques distractions pour casser la monotonie de l’aventure, Snoopy se retrouve à arpenter les lieux d’une ville ouverte et d’accéder à quelques endroits supplémentaires (la maison de Charlie, l’école, le théâtre, la forêt et le camp près du lac) pour explorer les environs et trouver des preuves pour résoudre ses enquêtes. Bien entendu, au passage, il se retrouve à devoir rendre service à tout le monde en retrouvant ou en allant chercher diverses choses. Cela se traduit en jeu par des allers-retours incessants. École, terrain de baseball, terrain de foot, parc, maison de Franklin, forêt, garage, etc., le joueur se fait promener d’un endroit à un autre sans cesse. Ajoutez à cela une vitesse de déplacement étrangement bien lente par rapport à l’échelle de la ville, et ce, même en activant la fonction courir, et vous obtenez un véritable point noir, même pour un enfant. Et ce n’est pas le système de déplacement rapide avec des arrêts de bus à activer qui change la donne. Le temps nécessaire pour aller à l’arrêt le plus proche est parfois similaire au temps nécessaire pour se rendre au point d’intérêt. Néanmoins, lorsqu’il faut se rendre d’une extrémité à l’autre de la map, il s’avère plus utile. À ce niveau, un Paw Patrol World: La Pat’Patrouille est bien mieux pensé. En revanche on apprécie de pouvoir récupérer quelques planches issues des bandes dessinées que l’on peut visionner via le menu principal ou auprès d’une machine au sein de l’aventure. De fait, il est fort regrettable de voir que cette structure vise surtout à rallonger artificiellement la durée de vie. Cela permet de dépasser un peu les 5h de jeu pour une aventure qui pourrait très bien se terminer en moitié moins. C’est dommage, surtout que celle-ci se laisse suivre avec un certain plaisir, les dialogues légers étant dans la veine de ce que propose la licence (avec moins d’humour tout de même).

Quand il n’aide pas pour l’enquête, Charlie Brown tient le ballon pour un mini-jeu de football américain

Les petits mystères sont sympathiques, tout comme le système de résolution de l’enquête auprès de Sally qui demande d’associer les quatre preuves irréfutables permettant de conclure. Le titre étant destiné aux plus jeunes, et potentiellement à certains enfants qui ne lisent pas encore bien, il est également regrettable de constater que le studio n’a pas localisé les doublages. Les petites têtes blondes se retrouvent donc à devoir lire pas mal de texte en français pour comprendre l’aventure, les dialogues n’étant assurés qu’en anglais. Même l’indication de l’objectif est à lire. Il manque éventuellement une aide visuelle en option pour aider les plus jeunes à trouver leur chemin. Malheureusement, ce choix handicape la compréhension pour certains ou nécessite du moins un adulte qui fasse la lecture pour les enfants qui ne sont pas encore autonomes sur ce point. Pour les autres, qui ont probablement 6 ou 7 ans au minimum, c’est la structure de la progression qui leur fera lâcher la manette. De fait, le titre ne vise jamais vraiment juste. En parlant de répétitivité, comment ne pas évoquer celle des musiques avec une poignée de thèmes qui se répètent inlassablement. Dommage, encore une fois, surtout qu’un thème très jazzy est vraiment agréable.

Enfin, visuellement, c’est plutôt une bonne surprise. Les modélisations sont simplistes mais le rendu 3D reste très fidèle à l’œuvre. Plusieurs effets visuels au rendu très BD habillent bien l’ensemble. La colorimétrie est maîtrisée et les jeux de lumière sont réussis. Autre bon point pour les plus jeunes, la caméra est fixe, ce qui ne demande de contrôler que le déplacement de Snoopy, la caméra suivant alors le personnage. Pour les plus habiles, cela reste toutefois frustrant de ne pas changer le point de vue. En revanche, cela induit souvent un mouvement de caméra qui n’est pas fluide, comme s’il y avait un effet de screen tearing surtout marqué lorsqu’on court avec le personnage se déplaçant vers le bas de l’écran. L’effet est plutôt marqué en extérieur. Néanmoins, pour finir sur une note plus positive, signalons que les environnements sont vraiment agréables à l’œil, ce qui donne un certain plaisir à les parcourir.

Conclusion

Snoopy & The Great Mystery Club est un jeu familial honnête qui a le mérite de respecter l’œuvre originale. Le passage à la 3D est réussi, les personnages de la licence étant parfaitement reconnaissables. Les modélisations sont sommaires, tout comme les animations, mais le rendu est plutôt joli, avec des couleurs chatoyantes, des effets cartoonesques sympathiques et des environnements agréables à l’œil. L’aventure se suit avec un certain plaisir, le scénario arborant une légèreté bienvenue, même si l’humour est plus timide que celui déployé dans les comic strips. Sans révolutionner le genre, les mini-jeux apportent une touche de variété bienvenue. En revanche, en imposant des allers-retours incessants à base de quêtes Fedex peu intéressantes, le titre peut vite lasser. On sent que cela ne fait qu’étirer une durée de vie plutôt faible sinon. Autre point qui risque de gêner, les doublages ne sont pas localisés en français, contrairement aux textes. De fait, il faut lire, pas mal, ce qui va nuire à l’expérience des plus jeunes… Or, c’est bien la cible principale de cette adaptation. 

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Snoopy & The Great Mystery Club

Gameplay 5.0/10
Contenu 6.0/10
Graphismes 6.0/10
Bande Son 4.0/10
Finition 6.0/10
5.4

On aime :

Les différentes apparences de Snoopy

Plusieurs mini-jeux

Une aventure agréable à suivre

Les planches de BD à collecter

Joli et respectueux de l'oeuvre originale

On aime moins :

Allers-retours incessants

Musiques très répétitives

Modélisations simplistes

Vitesse de déplacement très lente, même en courant

Pas de doublages français