Test – Battlefield 6 : un retour aux sources réussi

Electronic Arts nous l’avait promis : avec Battlefield 6, la franchise réaliserait un retour aux sources que l’entreprise promettait salvateur.

Il faut bien l’avouer, il est devenu bien difficile de croire encore à un retour en apothéose des franchises Call of Duty et Battlefield. C’est le gros problème qu’on a avec les séries qui ont droit à un nouvel épisode tous les ans… Difficile d’innover encore, d’apporter un peu de fraicheur ou même d’oser s’écarter de ce qui a fait le succès de la franchise. Le backlash reçu par les développeurs à la sortie de Battlefield Hardline à l’époque, pourtant loin d’être un “mauvais opus”, en atteste encore aujourd’hui. Les fans veulent retrouver les sensations de leurs épisodes préférés, quitte à ce qu’il n’y ait aucune nouveauté. Battlefield 6 suivait cette promesse. Car pour de nombreux fans, la série s’est perdue depuis bien longtemps. Les épisodes 1 et V n’étaient pourtant pas de mauvais jeux, loin de là. Ce que beaucoup de joueurs demandaient, c’était un retour à la période actuelle, la disparition des gadgets et plus de réalisme. Objectif : livrer un titre qui s’inscrirait dans la continuité des Bad Company 1 & 2 et Battlefield 3 & 4. Et surtout, surtout, surtout, nous faire oublier Battlefield 2042, l’épisode mal aimé.

Il faut l’admettre, visuellement, cet épisode est plutôt une belle réussite.

Première promesse d’EA : le retour d’une campagne solo. Il s’agissait en effet d’un des éléments propres à 2042 qui n’avait pas vraiment séduit les fans. Certes, les FPS sans mode solo ont fonctionné quelques années. C’est principalement Call of Duty qui a lancé la tendance, mais le mouvement s’est vite essoufflé car l’éditeur se privait volontairement d’une partie de son audience. Avec Battlefield 6, on a donc de nouveau droit à une campagne solo – pas bien longue toutefois puisqu’il ne nous a fallu que 5 à 6h pour la boucler en “normal”. Et autant vous le dire d’entrée de jeu, c’est sans doute le point sur lequel Battlefield 6 déçoit le plus. Le scénario part un peu dans tous les sens avec un conflit qui sort de nulle part : une organisation militaire privée, la Pax Armata, menace la paix. L’OTAN s’effondre et les Etats-Unis se retrouvent pratiquement seuls à devoir affronter ce nouveau titan. Les motivations sont assez abstraites, le final extrêmement décevant, et surtout, surtout, on regrette le manque de charisme des personnages principaux, qui nous sont d’ailleurs à peine présentés et auxquels on n’a pas vraiment l’occasion de s’attacher… Le mode campagne se contente en définitive de nous trinqueballer d’un pays à l’autre avec des missions très banales qui seront l’occasion de prendre en main quelques véhicules jouables en multi. On enchaine les séquences clichés dans des niveaux extrêmement linéaires, sans jamais vraiment prendre son pied, si ce n’est peut-être dans une mission prenant place dans un environnement plus ouvert.

La campagne propose quelques moments aux commandes de véhicules de différents types.

La campagne solo souffre donc de très gros défauts : un rythme haché, des séquences de jeu souvent assez courtes et très scriptées, des missions extrêmement linéaires, ça ressemble grosso modo à une grosse introduction… Plus effrayant : l’IA ne fonctionne pas du tout. Les ennemis sont d’une bêtise effarante (ils ne bougeront parfois pas lorsque vous leur tirerez dessus, ou courent au milieu du champ de bataille au lieu de se planquer pour vous canarder, il n’y a aucune logique derrière leur comportement), les bug sont nombreux, le système de destruction ne fonctionne pas toujours avec des murs indestructibles et des objets qui disparaissent aussitôt détruits… Bref, ce n’est pas fameux. C’est même potentiellement la moins bonne campagne solo de la série.

On n’évite pas les séquences ultra-scriptées aux commandes d’une tourelle.

Heureusement, pad en main, le jeu est plutôt plaisant. Le gameplay est extrêmement dynamique avec des fantassins qui courent sur le champ de bataille, slident et se jettent au sol, un système de visée globalement convaincant (malgré quelques bugs) et de bonnes sensations de tir – ou en tout cas bien meilleures qu’avec Battlefield 2042. On retrouve même quelques nouveautés comme la possibilité de courir accroupi qui remplace le sprint tactique, sans doute la pire idée de 2042. Tout aussi intéressant, on peut désormais viser à 360 degrés quand on est couché, et tirer en restant à couvert. Ce qui ajoute une bonne dose de réalisme. Côté véhicules, on retrouve tout l’arsenal de guerre classique : chars, blindés, hélicoptères, quads et avions de chasse. Les contrôles ont été améliorées et on trouve ici le parfait compromis entre réalisme et arcade, ce qui rend le jeu accessible et fun.

Si le mode campagne déçoit, on a heureusement droit à un mode multijoueur très convaincant, qui supporte jusqu’à 64 joueurs en même temps. Ca vous parait peu ? En réalité, c’est tant mieux car les maps gigantesques de 2042 n’étaient pas du goût de tous et surtout induisaient des déplacements parfois très longs. Le contenu est solide au lancement avec 8 grandes cartes sur lesquelles s’éclater, dont 4 urbaines. On le sent, l’accent est mis sur le combat à courte distance dans cet épisode avec des combats urbains dans lesquels les squads se retrouvent en face à face et devront également exploiter le potentiel destructeurs des niveaux…

La bonne nouvelle, c’est qu’il y en a aussi pour tous les goûts avec des modes de jeu en pagaille : Conquête, Percée, Ruée, Domination, Matchs à mort et Roi de la colline. A cela vient s’ajouter un nouveau mode de jeu baptisé Expansion, qui s’inspire du mode Conquête avec une différence majeure : la partie se déroule en plusieurs manches. Dans un premier temps, les équipes tenteront de capturer toutes les zones. Dès que c’est fait, un second round débutera avec une zone de capture en moins et ainsi de suite… L’originalité de ce mode, c’est de pousser à être très offensif. Alors oui, il y a tout un tas de choses qui ne vont pas dans le multijoueur : des problèmes d’équilibrage d’armes, des bugs, des cartes mal fignolées, mais on le sait, DICE va améliorer tout ça. Ce qui compte, c’est que le gameplay fait mouche, que le contenu est solide au lancement et que tout cela s’annonce finalement fort prometteur pour la suite.

Les puristes seront de leur côté ravis de retrouver leurs 4 classes favorites Assaut, Ingénieur, Soutien et Éclaireur – qui ont tous leurs compétences et gadgets propres. Ca a un charme certain, et surtout on peut ajouter à cela une sous-classe qui va donner des avantages additionnels comme une santé qui se recharge ou une vitesse de recharge des armes plus rapide…

Les drones apportent un vrai plus à la campagne.

Autre point de satisfaction : visuellement, le jeu est plutôt très joli. On sent qu’il a été développé sur les supports de nouvelle génération : les décors sont extrêmement détaillés, les effets de lumière sont à couper le souffle et on a parfois droit à un déluge d’effets pyrotechniques. Attention toutefois à la saturation à l’écran, le jeu pouvant paraitre un peu trop chaotique. Certains rendus ne sont également pas très jolis, à l’image des flammes par exemple. Notre plus gros regret concerne toutefois le “post-chaos” – quand un tank explose, puis qu’il disparait quasi directement, parfois même dans la campagne… Ca a de quoi vous refroidir. Difficile aussi de ne pas être déçu par la destruction des niveaux. Oui, c’est parfois très réussi visuellement, mais ça bugue souvent et surtout tout n’est pas destructible comme dans un Bad Company. Certains obus créeront des trous, d’autres pas et ça peut s’avérer frustrant.

Conclusion

Battlefield 6 reprend ce qui a fait le succès des épisodes 3 et 4 : une époque contemporaine, moins de gadgets, plus de destruction, le retour des classes, le tout avec un gameplay modernisé. Le pari est donc réussi pour EA et Dice, même si certains éléments du jeu vont forcément décevoir, qu’il s’agisse de son mode solo ennuyeux et rempli de clichés, de ses nombreux bugs ou de ses limites de destruction. Battlefield 6 se rapproche de l’expérience originale. Côté gameplay, on fait quelques pas en avant avec de belles idées comme la course accroupie ou le tir à 360 degrés couché. Visuellement, le jeu est également très réussi. Il faudra toutefois attendre de voir comment l’expérience évoluera au fil des mises à jour, avec on l’espère un recalibrage des armes et maps en multijoueur et de nouveaux contenus dans les prochains mois…

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Battlefield 6

Gameplay 8.5/10
Contenu 7.5/10
Graphismes 8.0/10
Bande Son 8.0/10
Finition 6.5/10
7.7

On aime :

Un gameplay affiné

Le retour des classes

Très joli graphiquement

Un contenu solide

On aime moins :

Une campagne solo vraiment décevante

Pas mal de bugs

L'IA médiocre en solo

La destruction limitée

Quelques soucis d'équilibrage