On a joué à Daimon Blades, le slasher parisien qui donne l’impression de déjà-vu

Entre son rythme effréné rappelant DOOM et ses mécaniques roguelite centrées sur la corruption et les arènes procédurales, Daimon Blades cherche à s’émanciper de ses inspirations tout en consolidant l’univers sombre et mystique de Streum On Studio.

C’est une success story comme on les aime. En 2007, des passionnés de Half-Life s’associe pour fonder leur propre entreprise, Streum On Studio, et entamer le développement d’un titre au succès retentissant : E.Y.E: Divine Cybermancy. Boosté par l’appui de Valve et de Xavier Niel, E.Y.E sortira en 2011, et permettra au jeune studio de la banlieue parisienne de se faire un nom. Deux titres sortiront ensuite en 2016 et 2021, avant l’annonce du très ambitieux Daimon Blades.

Initialement prévue pour début septembre, l’entrée en early access du nouveau FPS des développeurs parisiens était très attendue. Et pour cause. Dès la publication du trailer d’annonce à la Gamescom 2025, les regards se sont tournés vers ce slasher très inspiré d’un célèbre jeu du même type : DOOM. La comparaison est solide, mais est-ce que le résultat tient la route ?

Ce qui fait le charme de DOOM, c’est la possibilité de dézinguer à tout-va des créatures qui nous accablent à chaque instant. Dans Daimon Blades, le constat est le même. Le rythme est très élevé, il est exigeant et l’intensité n’est pas sans rappeler l’illustre licence de Bethesda. Ici, ce sont les combats au corps-à-corps qui se démarquent, auxquels on peut ajouter des parades, esquives ou encore contres qui apportent une petite touche de dynamisme rafraîchissante. Est-ce toutefois suffisant pour que le jeu se démarque suffisamment de DOOM ? Pas nécessairement. On retrouve presque le même type de jeu, et Daimon Blades aura fort à faire dans les mois à venir pour se targuer d’une identité forte l’empêchant d’être constamment ramené à DOOM.

Comme DOOM, les ennemis nous attaquent par dizaines et nous n’avons qu’un objectif : les détruire.

Pour cela, les développeurs tentent quelques mécaniques bien trouvées qui pourraient les aider dans cette quête d’une identité forte. Ils ont ainsi misé sur le principe d’arènes procédurales. Résultat ? Chaque run sera unique tant sur le level design que sur l’apparition des ennemis. Le concept des armes “daimonisées” a également un certain apport, puisque chaque arme va avoir ses propres capacités actives ou passives, ce qui définira clairement le style du joueur.

Le système de la jauge de corruption pourrait également jouer en faveur du jeu parisien. Il s’agit d’une jauge qui augmente au fil de la partie et qui représente la “corruption démoniaque” liée au pouvoir du joueur. A chaque mort, cette jauge augmentera, mais également quand on obtiendra des malus ou en cas d’événements fortuits en pleine partie (malédiction, obélisque, coffre…). Cette jauge tend à stresser le joueur tout au long de sa partie, puisque si elle atteint les 100%, alors la partie s’arrête et une partie du matos est définitivement perdu. Il faudra alors faire des choix durant la run, comme par exemple prendre le risque de sélectionner un bonus immédiat, ce qui fait augmenter la jauge.

Jouable en solo ou jusqu’à 4 joueurs, Daimon Blades vous embarque dans des parties dont la durée est comprise entre 20 et 40 minutes. Cela peut paraître long, mais pour les joueurs les plus ardus habitués à ce type de partie, c’est assez court. Et c’est là que certaines limites du titre pourraient se faire ressentir sur le long terme. Les développeurs ont tout intérêt à agrémenter le contenu du jeu, sans quoi les joueurs pourraient vite s’en détourner. Ils ont d’ores-et-déjà annoncé qu’aucune microtransaction ne serait intégrée au titre final et que l’early access durerait plus ou moins 9 mois. De nouveaux biomes, de nouvelles armes/capacités, de nouveaux ennemis et une amélioration de l’équilibrage seraient ainsi à prévoir durant cette période. Pour l’heure, il faut composer avec 9 biomes, une vingtaine d’ennemis différents, trois factions jouables et plusieurs boss.

Le principe même d’un accès anticipé c’est de peaufiner le titre avant sa sortie et de collecter les avis des joueurs afin de l’améliorer. Daimon Blades ne fait bien sûr pas office d’exception, puisqu’en fonction des configurations de PC et du build qui vous est servi vous aurez à composer avec quelques ralentissements (bien qu’ils ne soient pas exagérés), des graphismes inégaux, des effets datés… L’interface et les différents menus méritent également un sérieux coups de polish : ils renvoient bien trop d’informations et donnent clairement l’impression d’avoir été réalisés à la va-vite par un jeune étudiant en UX design.

Visuellement, c’est plutôt sympa, mais le titre va devoir profiter de l’early access pour se peaufiner.

Cela n’empêche toutefois pas Daimon Blades de posséder un univers riche, magnifié par une DA stylée et une ambiance religieuse voire mystique diablement bien fichue. On reconnaît d’ailleurs bien là la patte d’E.Y.E, puisque le titre se déroule dans le même univers, mais quelques milliers d’années auparavant.

Pour l’heure, Daimon Blades est malgré tout très agréable à parcourir tant il nous rappelle DOOM. Les développeurs nous ont heureusement déniché quelques très bonnes idées lui permettant de se démarquer, comme la jauge de corruption ou les armes daimonisées, mais difficile de dire si cela sera suffisant sur le long terme tant le gameplay des deux jeux est proche. L’early access servira justement à ça, c’est-à-dire à récolter les avis des joueurs pour permettre au titre de s’améliorer tout en s’émancipant du mastodonte.

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