Après un premier volet très réussi, Forgive me father nous revient déjà à travers un second opus qui s’annonçait encore plus énorme. Vous vous souvenez peut-être de l’excellent Forgive me father, un FPS rétro qui brillait par son univers lovecraftien et sa direction artistique. En early access depuis janvier 2024, sa suite est désormais disponible en version finale, et sur consoles également. On doit ce jeu au studio polonais Byte Barrel. Pour cette suite, les développeurs ont promis d’aller plus loin : une narration plus profonde, des niveaux plus variés et un gameplay affiné. Artistiquement, le jeu est superbe. Première bonne surprise, Forgive me father 2 va beaucoup plus loin dans la narration que le premier volet. Dans la peau d’un prêtre, on se réveille dans un asile de fous où la frontière entre réalité et hallucination s’effrite à chaque instant. Après une première mission, le tempo est donné : le jeu va jouer la carte de la santé mentale avec comme fil rouge la déshumanisation. Comme le premier volet, le titre prendre place dans un univers inspiré par le très grand auteur Lovecraft. On retrouve des cultistes dérangés, des créatures difformes, des entités d’un autre âge, dans un scénario très riche et beaucoup plus habilement mis en scène à travers cinématiques et dialogues en cours de partie. Le Prêtre, hanté par ses cauchemars récurrents, doit naviguer entre souvenirs fragmentés de champs de bataille enneigés, chantiers navals rouillés et abysses marins grouillants de tentacules, tout en luttant contre sa propre descente aux enfers. Les développeurs ont pris leur temps pour tisser cette toile narrative, usant de cutscenes stylisées en comic-book pour distiller des révélations progressives. Pad en main, on est également admirablement surpris par la mise en scène des affrontements, qui se jouent en vue subjective comme dans le premier volet. Le jeu se positionne comme un mélange de survival horror et de “boomer shooter”, tout en assumant son côté rétro. On enchaine donc exploration, petits énigmes et combats avec une débauche d’effets gore. On avance, on tire, on esquive, en gérant des ressources limitées comme les munitions et la santé, et avec très peu de checkpoints. Plus exigeant que son prédécesseur, le titre saura vous donner du mal à retordre, même en normal. L’ambiance lovecraftienne est particulièrement réussie. Par rapport au premier opus, le jeu gagne en profondeur avec des combats plus techniques, un système d’évolution d’armes et des capacités actives et passives bien pensé, et un système de jauge de folie mieux maîtrisé. Votre niveau de folie grimpe au fil des tueries et des visions horrifiques, débloquant des pouvoirs bizarres qui altèrent le gameplay en temps réel. À bas niveau, c’est une légère distorsion visuelle qui rend les ennemis plus visibles dans le noir ; à haut niveau, vous invoquez des tentacules pour immobiliser les ennemis ou des illusions qui les attirent dans des pièges mortels. Le jeu se veut aussi beaucoup plus intense dans ses gunfights, avec un bestiaire plus varié. On est encore plus proche d’un vrai boomer shooter. La difficulté monte aussi crescendo dans ce second opus. Les cultistes se buffent mutuellement avec des rituels qui invoquent des portails, tandis que les grands anciens coordonnent des assauts en plusieurs phases. Si au début, le titre est aussi assez linéaire, il offre rapidement des niveaux plus vastes qui encouragent l’exploration. Prenant du début à la fin, Forgive me father 2 fait donc sensiblement mieux que son ainé. La DA du jeu est une vraie réussite. La plus grosse évolution concerne toutefois l’esthétique. Le premier Forgive me father était parvenu à séduire avec son style unique. Sa suite est beaucoup plus réussie encore, aussi bien artistiquement que sur le plan technique, avec des effets visuels mieux maitrisés, un character design plus travaillé et des décors absolument superbes. 2D et 3D s’épousent à la perfection et donnent vie à un monde lovecraftien fabuleux. Extrêmement fluide, le jeu a eu tout le temps d’être peaufiné depuis son passage en early access en 2024. La bande-son n’est pas en reste avec d’excellents doublages en anglais (et sous-titres FR impeccables) et une B.O. qui nous immerge parfaitement dans l’univers cauchemardesque du jeu. Des riffs électriques accompagnent vos assauts sur les vagues d’ennemis et une musique plus mystérieuse s’installe lorsque l’action se calme. Un gros travail de sound design a aussi été réalisé, pour notre plus grand plaisir. Mais alors, tout est-il parfait dans cette suite ? Pratiquement, on pourra toutefois pinailler en pointant du doigt une narration par flashbacks qui donne l’impression que les chapitres ne sont pas connectés, rendant un peu moins plaisante la progression que dans le premier volet, et une tendance à proposer des combats un peu trop longs en arènes. Rien de grave en soi, mais forcément, il est difficile de gagner un cran quand on est déjà au sommet… Conclusion Après un premier épisode très réussi, Forgive me father nous revient avec un second opus également très séduisant, qui mise davantage sur la narration et améliore la formule à tous les niveaux. (Beaucoup) plus joli que son prédécesseur, plus riche en terme d’expérience et plus fun encore dans ses combats, Forgive me father 2 est un excellent boomer shooter qui mélange brillamment FPS et horreur dans un univers lovecraftien plein de charme. Assurément, l’un des jeux de la rentrée à ne pas manquer, que vous soyez adepte du genre ou pas, vous serez très agréablement surpris.