Il aura décidément fallu attendre des années avant de voir émerger un vrai rival pour Mariokart. Certes, Crash Team Racing ne s’en était pas trop mal sorti, ainsi que les précédents épisodes de Sonic Racing, mais globalement, ces autres jeux de kart n’avaient atteint le niveau d’excellence d’un Mariokart. Avec CrossWorlds, la Sonic Team livre – de très loin – le meilleur épisode de la série. La Sonic Team est un pilier de Sega depuis les débuts de l’entreprise. On lui doit les meilleurs jeux édités par le géant, parmi lesquels des classiques comme Sonic, la saga Phantasy Star, Sega Superstars, Samba de Amigo, ChuChu Rocket! et une pléthore d’autres licences plus cultes les unes que les autres. En revanche, ce Sonic Racing CrossWorlds est le premier volet de la saga dont elle s’occupe. Les précédents opus avaient été développés par le studio Sumo Digital. Visuellement, le jeu impressionne. Et ça tombe bien puisque pour ce nouvel épisode, le studio a choisi de s’inspirer surtout du second volet de la série, Sonic & All-Stars Racing Transformed (2012), considéré par de nombreux joueurs comme le meilleur de la franchise. Le mode de jeu principal vous fera ainsi enchainer des courses – 3 pour être précis, plus 1 course finale qui vous proposera d’enchainer 1 tour de piste des 3 tracés. C’est sans doute là qu’on retrouve la plus grosse ressemblance avec Mariokart puisque dans chaque course, le joueur passera d’un monde à l’autre, une approche originale qui permet d’ajouter une dose de fun supplémentaire. On regrette en revanche que le titre ne recopie pas complètement Mariokart en proposant par exemple un enchainement d’une dizaine de courses de ce type avec un écart qui se creuse et des éliminations des concurrents les plus lents… Au total, on retrouve plus d’une vingtaine de personnages clés de la saga, de Sonic à Tails en passant par Shadow, Amy et quelques guests de séries comme Yakuza, Minecraft ou Persona. Le gros plus ? Tout est personnalisable : vous pourrez choisir le design de votre kart, chacun de ses éléments et son point fort (vitesse, accélération, conduite,…) Les décors sont extrêmement variés. La grande force du jeu, c’est bien sûr son gameplay extrêmement arcade. Crossworlds se joue à 12 pilotes. Les courses peuvent vite devenir chaotiques entre les power-ups qui vous tombent dessus, virages compliqués et la masse de joueurs, mais il n’en reste pas moins très fun. Le gameplay repose sur 3 axes principaux : le drift et les tricks lors des sauts, qui permettent d’activer un boost temporaire, les transformations de véhicule (voiture, bateau et avion) avec leurs spécificités propres sur différents segments de la course, et le changement de monde. A l’issue du premier tour, le leader de la course choisira le crossworld parmi deux options, selon ses préférences, emmenant tous les joueurs dans de nouveaux décors. Le jeu est nerveux, délicieusement arcade, récompense le drift et les compétences de pilote et honnêtement, s’en sort aussi bien que le dernier Mariokart. Il ne commet pas l’erreur de son rival de proposer un open world vide et sans intérêt. Les tracés sont également très réussis, même s’ils semblent un peu moins inspirés des prod’ Sega que ceux de Mariokart. Globalement, ce qui nous a le plus séduit, c’est l’excellent level-design des courses, qui offrent toujours plusieurs chemins alternatifs et enchainent brillamment séquences au sol dans les airs et sur l’eau. Les mécanismes de jeu sont bien rodés et le jeu est vraiment compétitif. Seul reproche selon nous, l’activation par défaut d’un mode autopilote – dont on se serait bien passé. Côté contenu, c’est également assez complet avec des grand prix nombreux, du solo, du multi en ligne et en local, des défis et des contre la montre. Le studio le promet, il va proposer un suivi irréprochable avec de nouveaux pilotes déjà prévus, de nouveaux modes de jeu et on l’espère, de nouvelles courses. Comptez 8 à 10 heures environ pour faire le tour de tous les grand prix, 30h pour faire le tour du jeu avec des amis. Un contenu très généreux qui colle parfaitement au prix auquel le jeu est vendu : 69,99€. La grande originalité : les transitions de véhicule. D’autant plus que côté technique, le jeu impressionne. CrossWorlds est un feu d’artifice : pistes colorées et très variées, effets spéciaux à gogo, jolie mise en scène, le jeu sait tirer le meilleur de l’Unreal Engine. Il tourne également de façon très fluide en 60 fps avec quelques légers ralentissements volontaires dans la foule et l’effet de transition entre monde, pour limiter les performances. La bande-son n’est pas en reste : remixes classiques, OST originale catch, et voix iconiques. Conclusion Sonic Racing CrossWorlds est sans l’ombre d’un doute l’épisode le plus réussi de la franchise et pour la première fois une vraie alternative à Mariokart. Plus nerveux et peut-être même plus technique que son rival, le titre offre un gameplay arcade extrêmement plaisant et des boucles de gameplay passionnantes. Certes, il copie un peu sur son rival avec les enchainements de monde, mais le fait brillamment et sensiblement différemment. Avec son casting de haut vol, son gameplay survitaminé, ses superbes graphismes et son univers coloré, CrossWorlds est une vraie bonne surprise.