Conçu par des anciens de Riot Games, Niantic et Blizzard, SWORN est un roguelite coopératif qui se caractérise avant tout par son univers, basé sur la légende du Roi Arthur. Le projet, séduisant sur le papier, peine toutefois à convaincre pad en main. On ne va pas vous mentir, le genre des roguelites est saturé depuis quelques mois déjà. Chaque mois, près d’une dizaine de nouveaux roguelites voient le jour. Alors, forcément, on commence à s’en lasser. Pour un jeu comme SWORN, il était évident que la sortie d’Hades 2 allait impacter ses performances, les développeurs du titre n’ont toutefois pas hésité à lancer la version finale de leur titre le même mois que ce qui était sans doute le titre le plus attendu du genre. Les affrontements se déroulent systématiquement en arènes. L’histoire de Sworn plonge dans une réinterprétation macabre de la légende arthurienne : Camelot est un royaume en ruines, gangréné par un Arthur dément et ses Chevaliers corrompus. Vous incarnez un des quatre héros (déblocables progressivement : le Chevalier, la Sorcière, le Moine et le Spectre), liés par un serment faé pour purger le mal. Les runs vous mènent à travers des biomes procéduraux – forêts brumeuses de Wirral, châteaux hantés, abysses infernaux – où vous affrontez des boss iconiques comme Lancelot ou Mordred, réinventés en abominations spectrales. A leurs côtés siègent des créatures ténébreuses de différents types. Ce qu’on note d’entrée de jeu, c’est que si l’univers du jeu est captivant, la narration est vraiment au second plan, les dialogues sont creux et cutscenes peu nombreuses. Du coup, on a l’impression que l’univers du titre n’est pas du tout exploité, alors qu’il montrait un réel potentiel. Pad en main, le titre peine aussi à convaincre au premier contact. On est face à un roguelite très classique, qui lorgne parfois davantage du côté du hack ‘n slash, avec ses combats bourrins dans lesquels vous devrez vous contenter d’aligner une parade occasionnellement pour éviter un coup… Le jeu est très scolaire dans sa progression : on passe d’une salle à l’autre en éliminant les vagues d’ennemis, jusqu’au boss, et on recommence ensuite, ou à chaque décès. En cas de mort, retour au hub, où vous pourrez améliorer votre personnage avec les ressources accumulées. Sachez-le, la progression est toutefois très lente, et le run suivant ne sera pas forcément plus facile… Surtout qu’en cas d’attaque, le timing pour la réaction est très serré, de l’ordre d’une demi-seconde. Le jeu est donc par essence assez difficile. Les combats de boss sont très exigeants. Level-design pauvre, difficulté élevée, progression lente… Les défauts s’accumulent, et il faut bien admettre que face à un Hades, SWORN a du mal à tenir tête. Le gameplay parait pataud, le système de jeu n’a rien d’original si ce n’est peut être le fait qu’on peut incarner 4 personnages différents : un chevalier qui fait office de tank, une sorcière, un moine agile, un spectre furtif, avec pour chacun des armes déblocables. Comme dans les autres roguelites, on retrouve un système de bénédictions qui nous aide à nous renforcer en cours de partie avec des améliorations de dégâts par exemple. Le jeu se démarque d’Hades en un seul point : il est jouable en coop jusqu’à quatre joueurs. Et il faut bien avouer qu’il est beaucoup plus plaisant à quatre que seul. La complémentarité des personnages ajoute un vrai plus aux runs et le jeu prend un tournant plus stratégique à quatre. Notez-le, il y a tout de même pas mal de grind et la progression se fait par à-coups. Malgré son petit prix (25€), le titre vous tiendra en haleine 20 à 30 heures environ. Si vous tenez jusqu’au bout de l’aventure. Visuellement, Sworn s’en sort également plutôt bien avec son style peint à la main inspiré de Mike Mignola (Hellboy), avec ombres hautes en contraste, environnements brumeux qui respirent la BD animée. Ceci étant dit, même si ça a du charme, on ne peut s’empêcher de penser que c’est un poil générique. Les biomes restent très similaires, les décors sont souvent vides et le jeu manque réellement de personnalité. Conclusion Malgré quelques bonnes idées, SWORN peine à convaincre. D’une part, parce que le marché des roguelites est complètement saturé aujourd’hui. Quel intérêt aurait-on à jouer à un autre roguelite “sympatoche”, dans le meilleur des cas ? D’autre part, parce qu’il faut bien l’avouer, le jeu n’a vraiment d’intérêt qu’en coopération, à quatre. Si vous avez 3 amis sous la main pour y jouer, vous passerez sans doute un bon moment malgré sa scolarité. Le jeu est très classique dans sa structure avec des combats en arènes, un level design assez pauvre, des idées classiques… On regrette essentiellement la sous-utilisation de l’univers arthurien et un gameplay un peu pataud. Tous les ingrédients d’un bon roguelite étaient pourtant là.