Dunks faciles, trois points à répétition et un Shai Gilgeous-Alexander en couverture : NBA 2K26 a choisi son camp, celui du spectacle offensif. Reste à savoir si le plaisir de marquer compense vraiment une défense trop souvent inexistante. Nouveau tour de chauffe sur le parquet avant le début officiel de la saison. Comme chaque année à la même époque, Visual Concepts et 2K remettent le couvert quelques semaines avant la reprise de la NBA. L’année passée, NBA 2K25 s’était démarqué pour le réalisme de ses matchs et l’ambiance presque copié collée de ce que l’on peut voir à la télévision. Un an plus tard, la recette fonctionne-t-elle toujours ou avions-nous atteint la perfection l’an passé, difficile à dépasser ? Cette année, c’est Shai Gilgeous-Alexander qui est la tête d’affiche de l’épisode. Ce meneur/arrière de 27 ans des Thunder d’Oklahoma City est champion en titre avec son équipe et a éclaboussé la saison de NBA de son talent. Un joueur canadien, qui se démarque grâce à son jeu extrêmement offensif, ayant marqué 32,7 points en moyenne la saison passée. Fruit du hasard (ou pas), ce NBA 2K millésime 2026 accorde une très (trop) grande place à l’attaque. Offensivement, c’est un vrai régal. Défensivement, c’est une vraie galère. Dès nos premières parties, cela se ressent immédiatement. Le réflexe est le même pour tout le monde : lorsque l’on lance un NBA 2K pour la première fois, on se plait à sélectionner notre équipe favorite, son rival et à lancer un premier match pour voir de quel bois se chauffe cette version. Et il faut bien admettre que ce fameux bois semble dopé aux dunks et autres 3 points. Cette année, Visual Concepts introduit une nouvelle jauge de tir, bien plus facile à prendre en mains que celle de l’année passée, malheureusement décriée. Ici, le gameplay favorise clairement un jeu plus offensif, et dès que l’on a le champ libre pour tirer, il semble bien compliqué de rater le panier. Même lorsque la jauge n’est pas dans le vert et n’affiche pas un “Excellent”, les chances de réussir un tir sont grandes. Cela représente une très grande différence par rapport à l’opus de l’année passée, où les défenseurs avaient la mainmise sur le ballon et pouvaient intercepter beaucoup de tirs. Ici, il va falloir s’armer de courage pour contrer les attaques ennemies. Les défenseurs semblent clairement mis à mal dans cet opus, à tel point que même l’IA galère à intercepter les tirs ennemis ou les dunks. Cela devient dès lors beaucoup plus difficile d’accomplir certaines quêtes du mode Carrière par exemple, où il faut parfois marquer X points de plus que l’adversaire. Compliqué lorsque celui-ci ne rencontre qu’une très légère résistance dans la raquette. En revanche, on notera une très importante refonte de l’IA, bien plus intelligente sur les phases d’attaque (encore elles…). Les coéquipiers bougent beaucoup plus et sont même bien plus enclins à vous faire la passe d’eux-mêmes lorsque vous pénétrez dans la raquette. Cette année, le mode Carrière fait la part belle … à l’EuroLeague ! Enfin, en version alternative… Abordons justement le sujet de la Carrière. Notre cher MP est de retour dans une nouvelle itération du mode histoire, avec cette fois-ci une particularité bien sympathique : l’EuroLeague. Enfin, il s’agit d’une version qui n’est pas sous licence, mais elle fait beaucoup de plaisir à voir. En réalité, MP ne va pas suivre la trajectoire habituelle des stars de NBA qui leur demande d’aller à l’université avec une bourse. A la manière d’un Wembanyama ou d’un Doncic, MP va passer par le championnat européen pour se faire un nom et espérer attirer la convoitise des recruteurs de NBA, son rêve absolu. Ainsi, le rookie va devoir choisir entre le Basquet Madrid ou le Paris FC Basket et enchaîner une poignée de matchs, équivalent à trois heures de jeu, pour arriver jusqu’à la Draft NBA et se voir courtisé par un club. Mais la particularité de cet épisode est que, pour une fois, le choix ne vous appartient pas. Vous serez ainsi envoyé dans une première équipe que vous appréciez ou non, et il ne tient qu’à vous de réaliser de grands matchs pour vous faire repérer par d’autres grandes équipes, vous laissant ensuite le choix de la franchise à rejoindre. Jouer ces matchs est très important, puisqu’ils rapportent des VC, la traditionnelle monnaie du jeu permettant d’acheter de l’équipement. Les VC serviront aussi à améliorer votre sportif. Entre deux matchs, Visual Concepts a ajouté la possibilité de changer rapidement d’archétype, et ce, afin de modifier le style de votre personnage. L’intérêt d’une telle fonction est important, bien qu’il mette en lumière un problème persistant de cet épisode : le pay2win. La monnaie virtuelle du jeu est omniprésente dans le titre, et pousse quasi systématiquement à passer à la caisse pour améliorer son personnage, lui acheter de l’équipement ou, surtout, avoir la meilleure équipe dans MonEquipe. Le mode MonGM vous emmène toujours dans ce style de RPG scénarisé. Cette alternative version NBA de l’Ultimate Team d’EA Sports en reprend, comme chaque année, tous les codes. Le sentiment qu’on n’aura une très bonne équipe qu’en achetant des VC supplémentaire, et donc en dépenser des deniers en plus commence à devenir pesant. Pourtant, MonEquipe se dote d’une nouveauté grandement attendue et réclamée par les fans : l’intégration des joueuses de WNBA. Désormais, hommes et femmes pourront se faire des passes dans ce mode, avec pour objectif de constituer la meilleure équipe possible. On regrettera toutefois un manque d’équilibrage entre les hommes et les femmes qui, bien qu’elles sont plus agiles et rapides que nombre d’hommes, restent trop facilement contrées par leurs homologues masculins. Les autres modes de jeu de NBA 2K26 n’ont pas véritablement bénéficié de grandes améliorations ni de changements majeurs. MonGM vous propose toujours ce petit mode scénarisé à la tête d’une seule franchise, tandis que MaNBA permet de contrôler toute la ligue et offre une liberté totale. Enfin, la WNBA est toujours mise en avant au moyen du mode scénarisé, The W. Comme d’habitude, les prouesses techniques du jeu rend divinement hommage aux légendes du ballon orange. Enfin, visuellement, ce NBA 2K26 reste bien évidemment une pure claque. On passerait bien de nombreuses heures à mettre le jeu sur pause, à lancer les ralentis et à visionner de très près les détails des arènes, mais aussi sur les joueurs qui semblent tout droit sortis d’un véritable match de NBA. Transpiration, poils sur les bras, expressions faciales… L’Unreal Engine 5 réalise de véritables miracles et montre toute l’étendue de ses capacités avec la franchise NBA 2K. L’ambiance des matchs est elle aussi tellement réaliste, avec les célèbres Dance Cam, les “Make Some Noise” quand l’équipe visiteuse a un lancer-franc ou encore les traditionnelles pom-pom-girls. La technologie ProPlay, intégrée à la franchise depuis NBA 2K23 est censée améliorer drastiquement les animations des joueurs grâce à la motion capture, est encore bonifiée cette année grâce aux “tirs signature”, permettant de réaliser des animations très très proches de la réalité. Conclusion NBA 2K26 confirme encore une fois la maîtrise de Visual Concepts en matière de simulation de basket, avec une réalisation toujours plus bluffante et une ambiance qui frôle le photoréalisme. L’arrivée d’une jauge de tir plus permissive et d’une IA offensive plus intelligente rendent les matchs plus spectaculaires que jamais, mais aussi déséquilibrés, la défense peinant trop souvent à exister. Le mode Carrière, revisité avec un passage par l’EuroLeague, apporte une fraîcheur bienvenue, tandis que MonÉquipe s’enrichit enfin des joueuses de WNBA. Reste que la présence étouffante des microtransactions ternit l’expérience et qu’une impression de stagnation plane sur les autres modes. Spectaculaire, généreux en sensations et techniquement irréprochable, ce cru 2026 n’est pas une révolution, mais reste un rendez-vous immanquable pour les fans de NBA soucieux de rester à la page année après année.