Après les faux conseillers bancaires, les escrocs tentent de renouveler leurs approches pour piéger de nouvelles victimes. Désormais, il faut également se méfier des faux courtiers. Ces derniers usent de patience et d’expertise pour tromper les personnes, même les plus méfiantes, et leur soutirer des milliers d’euros. On vous explique. Entre la situation économique actuelle et les démarches, obtenir un prêt immobilier n’est pas toujours aisé. Certaines personnes s’en remettent donc à des courtiers qui leur permettront de trouver le meilleur crédit et de les accompagner dans lesdites démarches. Plusieurs sites sur la toile permettent de trouver rapidement un courtier. Néanmoins, certains sont frauduleux et mènent à des arnaques difficiles à déceler. Une approche pour instaurer la confiance Dernièrement, c’est l’UFC Que Choisir qui a reporté le cas de l’une de ses adhérentes qui a perdu 73 400€. Les arnaques de ce genre se multiplient et utilisent un mode opératoire similaire. Cela commence généralement sur Internet. Une personne désire souscrire un prêt et cherche un courtier pour l’aider dans ses démarches. Parmi tous les sites légitimes se trouvent une multitude de sites frauduleux. Ces derniers sont difficiles à détecter, surtout qu’ils s’inspirent des sites les plus célèbres pour leurs informations. En plus, ils sont mis en avant dans des publicités en ligne et apparaissent rapidement dans les résultats de recherche avec l’utilisation de certains mots-clés, comme “courtier pas cher”. Certains vont même jusqu’à usurper l’identité de vrais courtiers pour tromper une personne qui ferait une recherche rapide par rapport au nom de l’interlocuteur. La victime se sent alors en confiance et remplit le questionnaire qui ressemble à s’y méprendre à celui de tout autre site de courtage. C’est là que le piège se referme. Ensuite, l’arnaqueur va appeler la personne concernée, se présenter comme le courtier en charge de son dossier et lui transmettre tous les documents nécessaires pour constituer celui-ci. Appels, échanges par mail, l’escroc prend son temps pour instaurer un certain niveau de confiance. Il fait également jouer ses connaissances en courtage. Ainsi, il n’est jamais pris en défaut. La démarche va jusqu’au bout sur plusieurs jours. C’est dans les derniers instants que l’arnaque survient. Le moment où l’arnaque se concrétise En effet, le faux courtier va finaliser la démarche en demandant à la victime de verser son apport pour le crédit sur un compte précis. En l’occurrence, dans le cas relaté, il s’agissait d’un compte espagnol de la CaixaBank. L’escroc a indiqué que cela servait à “débloquer le capital emprunté […] avant la date de déblocage des fonds”. Ce n’est que quelques jours plus tard que la banque de la victime a joint cette dernière pour lui indiquer que le RIB du compte avait été “utilisé dans le cadre d’une fraude au faux prêt”. Si cela vous arrive, sachez que la banque ne vous remboursera pas. Comme l’indique le Centre Européen des Consommateurs Belgique, “vous êtes responsable des informations – numéro de compte, nom, banque du bénéficiaire, … – que vous encodez sur l’ordre de virement”. Ainsi, en cas d’erreur ou de virement consenti, la banque n’a aucune obligation de vous rembourser le paiement indu. Comment se protéger ? Si vous faites une démarche pour obtenir un prêt via un courtier, quelques mesures de précaution s’imposent. Commencez par vérifier l’identité de ce dernier ou les données de l’organisme. Lorsque vous êtes contacté, vérifiez que l’email et le numéro de téléphone correspondent bien à l’interlocuteur et qu’ils ne ressortent pas sur des sites signalant des arnaques qui leur sont liées. Les offres trop belles pour être vraies, en termes de taux notamment, peuvent également vous mettre la puce à l’oreille. Enfin, le dernier point, le plus crucial, c’est que, en Belgique, les courtiers ne peuvent pas facturer de frais. Vous n’avez donc pas à leur verser d’argent. Ces derniers sont rémunérés par la banque pour laquelle ils vont faire l’intermédiaire. Dans le cadre du contrat, après la signature, les fonds sont versés directement à votre notaire. Ainsi, si un courtier vous fournit un RIB, c’est que ce dernier compte vous arnaquer.