Avec Grounded 2, Obsidian perfectionne une recette déjà bien rodée sans vraiment oser la réinventer. Magnifique visuellement grâce à l’Unreal Engine 5, le titre reste miné par ses nombreux bugs et un contenu encore trop proche de son prédécesseur. Cinq ans après l’early access du premier Grounded et trois ans après sa sortie officielle, Obsidian Entertainment remet le couvert avec une suite. Le premier opus, excellent en bien des points, avait rapidement conquis son public et la presse, parvenant à s’imposer comme l’un des must-have des Xbox Series et du PC. Il est donc logique que, très rapidement, l’idée d’une suite émerge dans les têtes pensantes du studio de développement californien. En soi, le concept du jeu a tout pour séduire. A la manière d’un Arthur dans Arthur et les Minimoys, Grounded nous propulse dans l’infiniment petit, à la rencontre des fourmis, coccinelles et autres araignées. Entomophobes s’abstenir, puisque l’on part au fin fond de … nos jardins ! Mais qu’est-ce que cette suite a dans les jambes ? Globalement, ce Grounded 2 repart sur les mêmes bases que le premier jeu, avec toutes les mécaniques traditionnelles et poussées du RPG solo ou multi, à savoir la gestion de la faim, de la soif et de l’énergie, la construction d’abris et d’items, la gestion de ressources… Avec cette suite, rien ne change, si ce n’est qu’Obsidian a perfectionné toutes ces mécaniques, tout en y apportant quelques nouveautés très intéressantes. De nouvelles créatures font leur apparition et continueront de débarquer jusqu’à la version finale. Dès les premières minutes de jeu, la beauté du titre et de ses environnements nous ont sauté aux yeux. Et pour cause. Grounded 2 peut se targuer d’avoir été développé sous l’Unreal Engine 5, l’un des moteurs de jeu les plus performants et réalistes actuellement. Des ombrages aux effets de lumière, cette suite est magnifique en toutes circonstances, tout en conservant le style “animation” déjà présent dans le premier. Mais de tels graphismes, ça a un coût. Oubliez Grounded 2 pour l’instant si vous ne possédez pas le PC dernier cri : bugs en pagaille, chargement interminable des textures, crashs, chutes brutales de FPS… Le jeu est véritablement injouable sur PC en l’état, et le constat est valable aussi sur Xbox Series X/S où il faut également faire avec de nombreux problèmes d’interface et d’objectifs. Mais ce qui nous a surtout interpelés avec cette suite, c’est que les nouveautés se comptent sur les doigts d’une main, tant et si bien qu’il faut se référer à la roadmap des développeurs pour voir à quoi ressemblera le jeu à sa sortie définitive. Nouvelles zones de jeu, nouvelles mécaniques de gameplay, nouvelles créatures… En l’état et dans le fond, Grounded 2 ressemble très fortement à son prédécesseur. Seul un détail les différencie au niveau du gameplay : l’arrivée de montures. Le montage sur certains insectes est le vrai plus, et ce, autant en combat que dans la récolte des ressources. Ce n’était pas possible dans le premier épisode, Grounded 2 permet désormais de chevaucher deux des plus grosses créatures de la carte, à savoir la fourmi rouge soldat et l’orbitèle, une espèce d’araignée. Ces montures vont jouer un rôle important dans votre partie, puisque permettant entre autres de vous déplacer bien plus rapidement, de récolter plus rapidement et davantage de ressources voire de vous aider dans les affrontements. Pour l’instant, la fonction, bien qu’apportant une énorme plus-value à l’expérience, est fort limitée. Dans leur feuille de route, les développeurs ont notamment annoncé que de nouvelles montures seraient ajoutées. L’occasion d’intégrer les papillons et de s’envoler depuis leur dos ? Il est toutefois déjà annoncé que l’on pourra, dès l’hiver, chevaucher les coccinelles. Pour cette suite, les développeurs ont obligatoirement dû passer par la case “Nouvelle map” afin de justifier l’existence de ce nouvel opus. Exit le jardin du premier jeu, c’est dans le parc de Brookhollow que nous sommes ici propulsés, un terrain de jeu qui sera encore agrandi jusqu’à être trois fois plus grand que la map de Grounded, selon les promesses des développeurs. Et il faut bien admettre que la richesse de ce parc donne envie de s’y perdre. On passe d’un bbq renversé à une glacière ou une simple poubelle. Là aussi, de nouvelles zones sont attendues dès cet hiver. On retrouve également toutes les créatures du premier opus, auxquelles s’ajoutent les escargots, les cafards, les chenilles et les scorpions. Pareil, on s’attend à des nouveautés plus tard. Pour l’instant, c’est à peu près les seules nouveautés que l’on peut noter dans cet épisode. Ce qui était déjà présent il y a cinq ans a été peaufiné cette année, comme une interface plus lisible bien que complexe à utiliser pour alterner entre les roues de commandes. Toutefois, Obsidian a eu la brillante idée de regrouper tous les outils en un seul pour en faciliter l’utilisation : l’omni-pelle. Pour quiconque a découvert la franchise via le premier jeu, cette suite ne dépayse pas vraiment. Dès le début du jeu, on a affaire aux premières difficultés. Il faut rapidement construire un abri avec un feu de camp pour manger, chercher de l’eau ou se protéger de nuisibles… Pour les fans du premier jeu, c’est du déjà-vu et, probablement, assez rebutant. En revanche, les nouveaux venus vont très clairement y trouver leur bonheur avec un RPG exigeant, bien qu’un peu trop dans les premières heures de jeu, quitte à faire temporairement l’impasse sur les quêtes… Qu’à cela ne tienne, le jeu est disponible depuis le 29 juillet dernier, et rien n’indique s’il sera disponible à moyen ou long terme en version définitive. A titre d’exemple, Grounded avait mis près de deux ans pour trouver une version définitive. Ce deuxième épisode pourrait suivre la même voie, surtout lorsque l’on voit tous les bugs et problèmes actuels.