Parmi les jeux qu’on n’attendait pas franchement et qui joue les invités surprise cet été, on citera Echoes of the End, le premier jeu de Myrkur Games, un petit studio islandais fondé par des passionnés qui tentent de nous livrer leur vision du jeu d’aventure. Inspiré des paysages sauvages de l’Islande, ce titre tente de s’imposer comme une alternative aux jeux d’aventure triple-A. Myrkur Games, studio indépendant basé en Islande, signe avec Echoes of the End son tout premier projet. Pour son premier projet, le studio s’est inspiré de monuments tels que God of War ou Hellblade, rien que ça. Leur ambition ? Un jeu d’aventure cinématographique qui mêle combats, énigmes et exploration. Le défi était toutefois de taille, vu le budget réduit du studio. Visuellement, le titre se défend plutôt bien. Echoes of the End nous transporte dans le monde d’Aema, une terre marquée par des conflits anciens et des paysages inspirés des volcans, fjords et plaines glacées de l’Islande. Vous incarnez Ryn Tsair, une Vestige, une magicienne dotée de pouvoirs instables, qui se lance dans une quête pour sauver son frère Cor, capturé par les Dalsmen, une faction qui s’apprête à envahir ses terres. Le premier contact est plutôt charmant. Le jeu est globalement assez réussi techniquement et n’a rien à envier à des triple-A dans sa réalisation, l’histoire est soignée et supportée par de nombreux dialogues et cinématiques. On sent en revanche le manque d’expérience du studio dans la création de l’univers. Si le titre capture l’essence de l’Islande et parvient à intéresser le joueur, il est difficile d’accrocher à l’univers narratif. Les twists sont peu nombreux, le lore manque d’explications et surtout, on a bien du mal à s’attacher aux personnages centraux, qui manquent cruellement de charisme et s’intègrent difficilement dans cet univers. C’est globalement très banale et malgré la bonne volonté des développeurs, le jeu a un côté très standardisé. Le gameplay d’Echoes of the End peine aussi à convaincre. Si la formule était très séduisante sur le papier, on se rend très vite compte qu’une grosse partie du gameplay repose sur des énigmes environnementales, qui vous feront utiliser la physique et manipuler l’espace temps avec les pouvoirs de votre héros. Plus de 70% des séquences de jeu sont un mélange de plates-formes et d’énigmes. Ca fait beaucoup dans un jeu d’action / aventure. Et on finit vite par se lasser par ces mécanismes. Car mine de rien, Echoes of the End ressemble parfois plus à un ancien Tomb Raider qu’à un God of War. Il y a pourtant là quelques bonnes idées avec des mécanismes bien conçus et des combinaisons intelligentes de sorts pour résoudre des énigmes. L’ennui, c’est que ce n’est sans doute pas la cible du jeu… Les combats sont eux peu nombreux et assez répétitifs vu le manque de diversité dans le bestiaire. Ceci étant dit, la formule fonctionne plutôt bien et s’inspire cette fois plus d’un Psi-Ops ou d’un Second Sight avec l’usage massif de télékinésie et sorts pour vaincre ses adversaires, en plus es combats à l’épée. C’est fun, intense, même si àa manque de précision. On ne ressent également pas vraiment l’évolution du personnage malgré le déblocage de compétences dans l’arbre de compétences. La présentation est soignée, mais le scénario est peu intéressant. On le sent, il y avait là un vrai potentiel. Le jeu n’est d’ailleurs pas mauvais en soi, mais on le sent les développeurs ont manqué de temps et de budget. La campagne se termine en à peu près 10h, le jeu est assez linéaire et répétitif. C’est sans doute la raison pour laquelle il est vendu à un tarif assez “attractif” – environ 40€. Reste que même à ce prix il est difficile de ne pas être déçu par une production sans doute trop ambitieuse. Le jeu n’est certes pas désagréable à parcourir mais il ne laissera pas un souvenir impérissable et surtout, beaucoup l’abandonneront sans doute avant de voir la fin, par ennui. Dommage car sur le plan visuel, Echoes of the End est plutôt joli. Construit avec Unreal Engine 5 et utilisant la photogrammétrie, le jeu offre des environnements à couper le souffle : des forêts baignées de lumière aux ruines volcaniques, en passant par des plaines gelées. L’esthétique, inspirée des paysages islandais, évoque une grandeur solitaire, renforcée par un éclairage dynamique et des textures soignées. Les personnages, notamment Ryn, bénéficient d’un design détaillé. Mais tout cela semble souvent très vide et manque cruellement de vie. Les combats sont plutôt nerveux. Côté sonore, la bande-son signée par un compositeur islandais local s’inscrit dans un registre fantasy classique, sans marquer les esprits comme celle de Clair Obscur: Expedition 33. Les doublages, bien que portés par un accent islandais authentique, souffrent de performances inégales, notamment pour les antagonistes. Conclusion Premier jeu du studio islandais Myrkur Games, Echoes of the End est un petit jeu d’action / aventure dans un univers heroic fantasy qui offre des panoramas superbes inspirés de l’Islande. Plutôt joli dans l’ensemble et pas déplaisant à parcourir, le titre manque toutefois de profondeur dans son gameplay. Les séquences de combat sont plutôt réussies, mais peu nombreuses face à l’abondance de passages de plates-formes et surtout de puzzles, très répétitifs et trop nombreux. Sans doute un peu trop ambitieux pour son studio, le projet peine aussi à convaincre dans sa narration, avec des personnages peu charismatiques et une intrigue banale. L’éditeur l’a bien compris puisqu’il a décidé de vendre son jeu 40€. Reste que même si le titre n’est pas mauvais, il est beaucoup trop générique pour marquer les esprits. Il a toutefois l’avantage de sortir à une période relativement calme…