Annoncé avec une certaine discrétion, Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba – The Hinokami Chronicles 2 avait de quoi susciter l’enthousiasme des fans de l’anime et du manga, tout en éveillant une pointe de scepticisme. Après un premier opus qui, bien que fidèle à l’œuvre de Koyoharu Gotoge, souffrait d’un contenu limité et d’un gameplay perfectible, cette suite promettait de corriger les écueils tout en capitalisant sur la popularité éclatante de la franchise. Connu pour avoir adapté la licence Naruto avec la série Ultimate Ninja Storm et le plus récent Dragon Ball Z: Kakarot, le studio japonais CyberConnect 2 s’est imposé comme une référence dans la transposition d’animes en jeux vidéo. Avec Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba – The Hinokami Chronicles 2, l’équipe avait une mission claire : capitaliser sur l’héritage du premier opus tout en enrichissant l’expérience. L’histoire de The Hinokami Chronicles 2 s’inscrit dans la continuité du premier jeu, couvrant les arcs narratifs du Quartier des Plaisirs, du Village des Forgerons et de l’Entraînement des Piliers. On y suit Tanjiro Kamado, toujours accompagné de sa sœur Nezuko, dans leur quête pour éradiquer les démons et trouver un moyen de rendre son humanité à Nezuko. Le scénario débute quatre mois après l’arc du Train de l’Infini, plongeant directement les joueurs dans des moments clés de l’anime. Attention, cependant : si vous n’êtes pas à jour dans le manga ou l’anime, le jeu risque de dévoiler des éléments majeurs de l’intrigue. Pour ceux qui n’auraient pas la patience de progresser dans l’intrigue de l’anime, sachez qu’un résumé condensé des événements antérieurs est disponible. La mise en scène est soignée. L’univers reste fidèle à l’œuvre originale, avec des cinématiques soignées qui reprennent les moments iconiques de l’anime, soutenues par les voix officielles japonaises et anglaises. Les scènes épiques alternent avec des moments plus légers, capturant l’équilibre entre dramaturgie et humour propre à Demon Slayer. Cependant, certaines scènes sont réduites à l’essentiel, le montage peut dès lors paraître haché et compliqué à suivre pour un néophyte. Comme les autres productions du studio, The Hinokami Chronicles 2 est un jeu de baston 3D en arènes. Les combats se déroulent dans des arènes aux murs invisibles, offrant une liberté de mouvement en trois dimensions. Les mécaniques sont simples et accessibles : des combos de base s’enchaînent via une touche d’attaque standard, complétés par des techniques spéciales, une garde, une esquive, et un dash pour fondre sur l’adversaire. La jauge de technique, qui se remplit au fil des coups portés, permet de déclencher des attaques spectaculaires, souvent accompagnées d’animations explosives. Cette suite introduit une nouveauté notable : les attaques en duo, qui permettent à deux personnages de combiner leurs techniques pour des séquences visuellement impressionnantes. La fidélité au manga bloque toutefois certaines combinaisons qui auraient été funs à explorer. Les combats, bien que fluides et dynamiques, souffrent d’une certaine répétitivité, surtout en raison d’un système de combos limité et d’un équilibrage perfectible entre les personnages. Le mode Histoire alterne lui entre phases de combat et séquences d’exploration où l’on contrôle Tanjiro dans des environnements linéaires. Ces phases, bien qu’améliorées par rapport au premier opus, restent peu engageantes. Les quêtes annexes, marquées par des drapeaux bleus, consistent principalement à ramasser des objets ou à dialoguer avec des PNJ, sans apporter de réelle plus-value. La capacité de Tanjiro à détecter les odeurs ou à percevoir les émotions via l’Essence émotionnelle est sous-exploitée, servant davantage de gadget narratif que de mécanique ludique. Pour les amateurs de défis, un mode Entraînement des Piliers propose des combats en style rogue-like, où l’on choisit des chemins pour affronter des ennemis avec des bonus passifs. Là aussi toutefois, la répétitivité se fait vite sentir. Comme son prédécesseur, The Hinokami Chronicles 2 a tendance à être un peu trop accessible. Les combats sont un régal pour les yeux, mais les joueurs aguerris regretteront l’absence d’un système plus exigeant. Et si on retrouve un mode Versus en local et en ligne, le jeu ne propose finalement pas de mode annexe comme un mode survie ou un contre la montre. La bonne nouvelle, c’est que les développeurs ont tout de même ajouté de nombreux personnages. Le roster atteint les 40 personnages jouables, dont les neuf Piliers et plusieurs démons. Chaque personnage gagne en maîtrise au fil des combats, débloquant des récompenses cosmétiques comme des tenues ou des répliques. Le gameplay a très timidement évolué. Sur le plan technique, The Hinokami Chronicles 2 est plutôt réussi. Les graphismes en cel-shading, signature de CyberConnect2, reproduisent fidèlement l’esthétique de l’anime, avec des personnages modélisés avec soin et des animations fluides. Les attaques spéciales, véritable point fort du jeu, sont un festival visuel, avec des effets de lumière et des couleurs qui capturent l’énergie des techniques de Souffle de l’anime. A l’inverse, les environnements sont assez pauvres en détails. Quelques baisses de framerate peuvent également se faire ressentir. La bande-son est à l’inverse une belle réussite, reprenant les musiques emblématiques de l’anime composées par Yuki Kajiura et Go Shiina. Les doublages, disponibles en japonais et en anglais, sont d’une qualité irréprochable, avec les voix officielles de l’anime qui renforcent l’immersion. On regrettera toutefois l’absence de certains thèmes marquants de l’anime. Conclusion Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba – The Hinokami Chronicles 2 est une suite réussie, qui améliore sensiblement la recette de l’original en apportant un casting élargi, une continuité de l’histoire et quelques améliorations au gameplay. Il ne faut toutefois pas s’attendre à une révolution : le titre reste dans la continuité du premier et hérite de ses défauts : des environnements vides, un gameplay répétitif, l’absence de modes de jeu annexes… Reste une adaptation fidèle pour les fans, portée par une réalisation plutôt solide et une jolie mise en scène. Pas le jeu de CyberConnect 2 le plus réussi, mais assurément pas une mauvaise adaptation.