Un appel, vous décrochez mais personne ne parle. La situation vous semble familière ? Elle arrive bien souvent. D’apparence inoffensifs, ces appels ont bien un but précis qui peuvent faire de vous des victimes potentielles. On vous explique. Une technique de validation Avec l’arnaque au Wangiri qui a récemment fait son grand retour, certaines personnes reçoivent des appels qui se coupent après une sonnerie ou deux. Le but de celle-ci, c’est de pousser la victime à rappeler. Cette dernière va ainsi appeler un numéro surtaxé visant à lui soutirer un maximum d’euros. Néanmoins, dans d’autres cas, l’appel est maintenu jusqu’à ce que vous décrochiez. Ensuite, vous pouvez entendre un bruit de fond ou non mais, dans tous les cas, personne ne vous parle. Après quelques secondes vous raccrochez. Ces coups de fil ne sont pas anodins. En effet, comme l’a récemment indiqué l’expert en sécurité de chez ESET Benoît Grünemwald à Numerama, ces appels dits “silencieux” ou “fantômes” sont en fait automatisés. Le but des arnaqueurs, c’est de simplement vérifier si une personne va répondre. Ainsi, en enchaînant un grand nombre de numéros, ces derniers vont pouvoir faire le tri afin de conserver ceux qui seront validés. Comme l’explique l’expert en question, “l’appel silencieux est une stratégie efficace pour valider qu’un numéro est bien attribué”. Une cible potentielle Ainsi, si vous n’êtes pas une victime sur le coup, vous devenez une cible… Et donc une victime potentielle. Les cybercriminels peuvent donc miser sur le fait que si vous avez répondu à l’appel automatisé, vous répondrez à un appel plus ciblé. Vous êtes donc une proie idéale pour une tentative de phishing. Cette dernière pourra prendre différentes formes, de l’appel au faux conseiller bancaire à celui d’un représentant d’une structure administrative, en passant par le livreur, etc. Mais ce n’est pas tout puisque les réflexes humains joueraient également en défaveur des victimes. En effet, avec l’essor de l’intelligence artificielle, les criminels pourraient enregistrer un échantillon de votre voix. Généralement, en répondant à un appel, lorsque personne ne parle à l’autre bout, les gens ont le réflexe de sortir quelques mots et autres phrases, comme “allô ?”, “y a-t-il quelqu’un ?”, “j’écoute”, “oui”, “bonjour”… Or, ces simples échantillons permettent ensuite de générer des dialogues grâce à l’I.A. qui peuvent être utilisés pour piéger vos contacts. Bien entendu, si vous souhaitez éviter de tomber dans l’arnaque au Wangiri, il ne faut surtout par rappeler le numéro. Bien souvent, vous risquez de tomber sur un numéro surtaxé occasionnant des frais. Que faire ? Le conseil le plus simple et le plus efficace, c’est de ne pas décrocher lorsqu’un numéro inconnu tente de vous joindre. Ensuite, le deuxième conseil à surtout appliquer à la lettre, c’est de ne jamais rappeler un numéro inconnu. Si l’appel est important ou a une visée bien précise, l’interlocuteur vous laissera un message sur le répondeur. Vous pourrez ainsi l’écouter, déterminer l’objet de l’appel et, si besoin, rappeler avec plus de sécurité. Si jamais vous décrochez par réflexe ou simplement parce que vous attendez un appel (un artisan, un dépanneur, un livreur…), évitez d’engager la conversation. Attendez quelques secondes. Si un interlocuteur humain est à l’autre bout, il s’exprimera. Sinon, c’est que vous êtes la cible d’un appel automatisé. Ce dernier peut également se traduire par la lecture d’un message préenregistré facilement identifiable. Afin d’éviter d’être à nouveau importuné, vous pouvez bloquer le numéro, voire le signaler comme spam. Enfin, vous pouvez aussi signaler l’appel auprès de Meldpunt.belgie.be, un outil du SPF Économie.