La fraude à la carte bancaire est très courante. Elle se décompose en plusieurs sous-catégories, dont le “carding”. Concrètement, cette arnaque est difficilement repérable puisque les escrocs vident lentement le compte en banque à coups de petits montants. Voici donc quelques conseils pour vous en protéger. Des millions de personnes potentiellement exposées Début mars 2025, la société Kaspersky spécialisée en sécurité informatique a dressé un bilan des menaces liées aux infostealers. Les chiffres ont de quoi inquiéter puisque près de 26 millions d’appareils sont compromis et que les informations d’environ 2,3 millions de cartes bancaires seraient accessibles sur le Dark Web. Ce qui attire l’attention, c’est que 95 % des numéros de cartes semblent fonctionner. Les arnaqueurs peuvent donc obtenir un accès privilégié sans que vous ne vous en rendiez compte. À cela, il faut ajouter les tentatives de phishing afin de récupérer vos données de carte bancaire. Comme bien souvent, la méthode peut prendre plusieurs formes, du simple email qui vous demande vos informations au faux site qui se charge de les récupérer au moment du paiement de la commande, qui n’arrivera jamais, ou qui imite l’interface de votre banque. Cela, c’est sans compter les SMS, appels et autres logiciels malveillants qui ont le même but : subtiliser vos informations. Les spécificités du carding Si un arnaqueur tente de soutirer une grosse somme d’argent d’un coup, il va rapidement attirer l’attention. Dans l’arnaque dite du “carding”, la technique est plus vicieuse puisque l’escroc préfère miser sur la durée. Concrètement, les cybercriminels utilisent des bots informatiques pour tester les données qu’ils ont collecté. Si une carte fonctionne, ils vont s’en servir pour effectuer des achats peu coûteux. En effet, en effectuant de petites transactions, ils vont pouvoir continuer à frauder sans forcément attirer l’attention, que ce soit de l’utilisateur légitime de la carte ou de l’organisme bancaire. Bien souvent, une fois l’achat effectué, ils vont se le faire rembourser, ce qui leur permet de blanchir l’argent. Comment s’en protéger ? Comme nous l’avons vu, les escrocs effectuent de petits achats pour passer sous les radars. Le seul véritable moyen de déterminer si vous êtes une victime de carding, c’est donc de pointer toutes les opérations de votre compte bancaire. Si une opération ne semble pas être conforme à vos achats ou si le moindre doute est permis, c’est que vous êtes potentiellement une victime. Dans ce cas, le premier réflexe, c’est de joindre votre établissement bancaire pour l’alerter. Vous pouvez également lancer votre application bancaire et faire le nécessaire pour bloquer votre carte. Selon les options, à défaut, il peut être conseillé de désactiver les paiements et retraits à l’étranger, ce qui aura pour effet de bloquer un arnaqueur tentant d’utiliser les données de votre carte dans un autre pays. N’hésitez pas à contacter les autorités pour expliquer votre situation et déposer plainte. Enfin, comme le carding repose en partie sur la récupération de vos données via une forme de phishing, la vigilance reste votre meilleure arme. Veillez bien à la légitimité des sites sur lesquels vous naviguez, évitez de répondre aux SMS et emails qui sollicitent vos données bancaires et ne cliquez pas sur des liens fournis par des entités inconnues. Bien souvent, vous allez être redirigé sur un site malveillant, quand votre appareil ne va pas être infecté par un logiciel malveillant. De même, si vous êtes contacté par téléphone par un pseudo conseiller bancaire ou un livreur qui demande une petite somme pour livrer votre colis, ne donnez pas suite, c’est le début de l’arnaque.