Test – Eriksholm : la claque de l’été

Premier projet du studio suédois River End Games, Eriksholm: The Stolen Dream est sans doute la plus grosse surprise de l’été 2025. Ce jeu d’aventure et d’infiltration en vue isométrique surprend par la richesse de sa narration, sa beauté et la profondeur de son gameplay.

Développé par une équipe de 17 vétérans ayant travaillé sur des titres comme Battlefield et Mirror’s Edge, Eriksholm est l’antithèse absolue du jeu triple-A : un titre réalisé avec de faibles moyens, une toute petite équipe, et qui nous met pourtant une claque phénoménale. Développé sous l’Unreal Engine 5, ce petit jeu d’infiltration nous propose de nous plonger dans une Scandinavie fictive du début du XXe siècle. Sa plus grande force ? Oser, tout simplement. Les développeurs le confient eux-mêmes : ils ont eu une totale liberté créative sur ce projet, et c’est probablement ce qui permet à la magie d’opérer…

La mise en scène surprend dès les premières secondes.

Eriksholm: The Stolen Dream nous plonge dans la ville fictive d’Eriksholm, une métropole portuaire inspirée de la Scandinavie des années 1900. Le joueur incarne Hanna, une adolescente orpheline qui, après une longue convalescence, découvre que son frère Herman est recherché par la police locale. Hanna se lance dans une quête pour retrouver son frère, dévoilant un complot qui menace l’avenir de la ville. Et dès le premier contact avec le jeu, c’est le choc : la narration est ultra-soignée avec des cinématiques dignes d’un jeu triple-A, des personnages charismatiques, des doublages en anglais d’excellente facture, et des dialogues savoureux. L’univers, riche en détails, dépeint une ville en proie au déclin industriel et à une épidémie, la “peste du cœur”, qui frappe les plus vulnérables. Avec ses décors somptueux, qui offrent une réelle profondeur au récit, Eriksholm parvient à nous plonger dans un monde qui regorge d’enjeux politiques et de personnages secondaires.

Côté gameplay, on est ici face à un curieux mélange de jeu d’action et d’infiltration en vue isométrique. Au premier regard, on se croirait face à un Desperados, avec un cadre bien entendu radicalement différent. Le gameplay l’est lui aussi puisqu’on dirige en temps réel nos personnages, du bout du stick. Ce qu’il est important de noter, c’est que le jeu alterne diverses séquences, selon les personnages incarnés : Hanna, Alva et Sebastian sont dotés de compétences uniques. Hanna utilise une sarbacane pour mettre K.O. les gardes à distance et joue à fond la carte de l’infiltration. Alva, experte en escalade, grimpe sur les toits et détourne l’attention des ennemis avec des leurres. Sebastian peut nager dans les canaux, déplacer des objets lourds ou neutraliser les gardes en combat rapproché.

Le jeu se joue en vue isométrique.

Second constat : les niveaux sont construits comme des puzzles pour lesquels il existe généralement plusieurs solutions. Le joueur doit observer les routines des gardes et planifier ses actions avec précision. Tout est interconnecté et vous pourrez mettre des plans à exécution. Par exemple, Hanna pourra attirer un garde en faisant s’envoler des oiseaux, permettant à Sebastian de neutraliser son partenaire, dont il s’est séparé. Et l’IA réactive des gardes demande une vigilance constante. On retrouve tout ce qu’on est en droit d’attendre d’un bon jeu d’infiltration : la gestion des ombres, essentielle pour se cacher, des outils de diversion, des capacités uniques aux personnages, une IA pointue, des niveaux complexes, diverses interactions…

A ces séquences d’infiltration viennent s’ajouter de nombreux passages narratifs et des énigmes à résoudre. Les énigmes environnementales restent assez simples : il faudra par exemple déplacer des objets à l’aide d’une grue pour pouvoir activer un pont ensuite. Mais ça permet de diversifier un peu le gameplay. Dans d’autres passages, nos héros devront par exemple se diriger dans une mine en suivant des informations cryptées… La moindre erreur dans le décodage mènera à la mort du personnage. C’est fichtrement bien pensé et ça amène encore une fois pas mal de diversité.

Pour progresser, il faudra savoir tirer parti de son environnement.

Pour un jeu vendu 40€ environ, Eriksholm surprend par la richesse de son gameplay, son ambition narrative et sa beauté. Le titre offre une aventure riche en rebondissements qui s’étire jusqu’à 12 heures, avec une progression fluide et bien rythmée. La rejouabilité est toutefois modeste, car les niveaux sont plus linéaires qu’on l’aurait pensé, malgré le fait qu’il y ait généralement 2-3 options différentes pour progresser. Les complétionistes prendront toutefois un plaisir à retrouver toutes les notes et collectibles disséminés dans les niveaux.

Ce qui nous a toutefois le plus surpris, c’est la beauté du jeu. Eriksholm impressionne déjà par sa direction artistique. Les rues d’Eriksholm, avec leurs pavés luisants, leurs usines fumantes et leurs éclairages dynamiques, sont d’une profondeur à couper le souffle. le style est vraiment unique. Et on le sent, les développeurs ont de l’expérience car ils livrent l’un des plus beaux jeux sous l’UE 5. Les modèles de personnages, expressifs et détaillés, bénéficient d’animations fluides. Au point qu’on en vient à se demander comment Ubisoft n’est pas capable de créer des personnages plus expressifs avec ses moyens. La finition est également exceptionnelle : on n’a pas rencontré un seul bug ou latence durant notre progression.

Même constat en ce qui concerne la bande-son, qui mêle mélodies mélancoliques et percussions industrielles. Les doublages sont d’une qualité exceptionnelle en anglais, avec des acteurs comme Rosie Day (Hanna) et Paul Hawkyard (Sebastian), avec des dialogues savoureux et un sous-titrage complet en français. Vous l’aurez compris, Eriksholm est LE jeu à ne pas manquer cet été.

Conclusion

Sorti de nulle part, Eriksholm est une claque monumentale, la preuve qu’il est possible de faire un jeu exceptionnel avec des moyens extrêmement limités. Premier projet d’un petit studio suédois fondé par des vétérans de l’industrie, ce titre se caractérise par la richesse de son univers, sa narration soignée et son gameplay très riche. On est face à un jeu d’action / infiltration en vue isométrique d’une beauté à couper le souffle. Le titre exploite parfaitement le potentiel de l’Unreal Engine 5 et se classe comme l’un des plus beaux jeux du moment. Côté gameplay, il frôle aussi l’excellence avec une courbe de progression énorme. C’est toutefois bien sur le plan narratif que la claque est monumentale avec des cinématiques dignes d’une superproduction hollywoodienne, d’excellents doublages et des dialogues savoureux. La preuve, s’il en fallait encore une, qu’il faut laisser une totale liberté créative aux artistes pour créer un univers riche, cohérent et des personnages attachants. Vous ne retiendrez sans doute pas son nom, mais Eriksholm est clairement LE jeu qu’il ne vous faut pas manquer cet été. 

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Eriksholm

Gameplay 8.5/10
Contenu 9.0/10
Graphismes 9.0/10
Bande son 8.5/10
Finition 8.5/10
8.7

On aime :

Visuellement superbe

Une narration soignée

Le petit prix (39,99€)

Un gameplay qui ne cesse de s'enrichir

Des personnages attachants

On aime moins :

Une rejouabilité faible