Polémique sur Grok et X : la “petite amie virtuelle” divise les avis

Grok, le “ChatGPT de X”, intègre désormais une “waifu”, une petite amie virtuelle. Plusieurs associations dénoncent déjà cette nouvelle fonctionnalité qui dénote avec les valeurs occidentales. 

C’est la nouvelle fonctionnalité dont tout le monde parle sur X. Grok, l’assistant virtuel intégré au réseau social, vous permet désormais d’interagir avec Ani, une “waifu” soumise et extrêmement suggestive dans ses poses. Une nouveauté qui amuse visiblement beaucoup le milliardaire Elon Musk, qui affirme vouloir développer le concept. Son entreprise vient d’ailleurs de poster une offre d’emploi pour un ingénieur fullstack dont la spécialisation sera “la conception de compagnons virtuels” – ça ne s’invente pas.

Le personnage se présente sous la forme d’un avatar virtuel, Ani, une jeune femme au style gothique, dont le design est inspiré par les “animés”. Le concept n’est pas totalement neuf, de nombreuses startups se sont déjà essayées aux “avatars”. La différence vient du fait que le personnage en question nous est présenté comme “une petite amie virtuelle”, ou une “waifu”.

Le terme « waifu » est un emprunt au japonais, dérivé de l’anglais « wife » (épouse). Popularisé dans les années 2000 par les dessins animés nippons, il désigne un personnage féminin fictif pour lequel un fan ressent une affection profonde, parfois romantique, avec lequel il va développer une relation. Ces dernières années, de nombreux jeux vidéo et apps spécifiques au marché nippon ont reproduit le concept en permettant à des hommes solitaires de développer des relations virtuelles avec une petite amie virtuelle qui répond à leurs attentes. Le plus souvent, une très jeune femme soumise et extrêmement objectifiée. Son “propriétaire” choisit ses vêtements et lui impose ses décisions. Les waifus séduisent une audience en quête de connexions émotionnelles sans les “complexités des relations humaines”. Et le marché est porteur : les avatars IA pourraient représenter un marché de 10 milliards de dollars d’ici 2030, selon les dernières estimations.

L’ennui, c’est que si le concept des “waifus” est accepté culturellement au Japon, il s’aligne beaucoup moins avec la culture occidentale. De nombreuses associations ont déjà réagi sur les réseaux sociaux. C’est le cas du National Center on Sexual Exploitation qui dénonce une représentation “juvénile” du personnage et sa sexualisation. L’utilisateur peut changer ses tenues à volonté et sa garde robe comprend des tenues dénudées. Au-delà de ça c’est l’image de la femme qui en souffre, avec tous les abus qui vont avec : la vision machiste de la relation, la sexualisation d’une adolescente, la relation possessive. Ani nous ramène 80 ans en arrière.

xAI semble toutefois bien décidé à monétiser son modèle, qui fait le buzz sur Internet avec plusieurs dizaines de milliers de tweets en référence à Ani chaque jour. Car ce marché pourrait lui rapporter gros. Sur son compte X, Elon Musk a déjà confirmé qu’il souhaitait que les internautes puissent davantage personnaliser son look avec des tenues payantes. L’accès aux compagnons virtuels est par ailleurs payant puisqu’il faut avoir souscrit à l’offre premium de Grok pour y accéder : 30$ par mois.

xAI se dédouane par ailleurs par le fait qu’Ani n’est pas le seul personnage proposé. On retrouve également un panda rouge.

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